Nous vous souhaitons une bonne année remplie de lectures intéressantes ! Pour cela, nous vous préparons un beau programme de lectures qu'on a hâte de vous faire découvrir ! Au programme également encore cette année, des rencontres enrichissantes avec nos auteurs et autrices ! On a hâte de partager tout cela avec vous.
Nous vous présentons déjà nos premières nouveautés à retrouver dès le 5 janvier en librairie :
- Féminispunk de Christine Aventin
- La fabrique du consommateur d'Anthony Galluzzo
- Les morts à l'oeuvre de Vinciane Despret
- Le mythe de l'entrepreneur d'Anthony Galluzzo
- Les millions de monsieur Mellon de Romain Huret
- De gré et de force de Camille François
- Économie pour le XXIe siècle d'Éloi Laurent
- Le mirage sahélien de Rémi Carayol
Des livres pour comprendre, des livres pour agir !
Rémi Carayol, journaliste indépendant et spécialiste de l’actualité du Sahel propose dans son ouvrage Le mirage sahélien une analyse des opérations de Serval et de Barkhane lancées par la France dans les années 2010. Il y dénonce les responsabilités d’une armée et d’un Etat français empêtrés dans des schémas obsolètes et colonialistes desquels découlent nombres d’erreurs et d’interrogations.
Dans un entretien accordé au Monde, Rémi Carayol expliquait qu’« Au Sahel, les officiers français réfléchissaient avec un logiciel issu de la colonisation ». Le journaliste mettait en avant le fait que pour la jeunesse africaine, l’idée que « la France conserve des bases militaires en Afrique dans une logique d’intervention armée n’est plus acceptable ».
Rémi Carayol est également intervenu sur France 24 ainsi que sur TV5 Monde pour livrer son analyse de la situation et alerter sur les conséquences d’une guerre qui ne dit pas son nom.
Il était par ailleurs l’un des invités d’À l’air libre sur Médiapart après avoir fait partie des bonnes feuilles de la semaine.
Dans son nouvel essai, Les millions de monsieur Mellon. Le capitalisme en procès aux États-Unis (1933-1941), Romain Huret, directeur d’études à l’EHESS et historien des États-Unis analyse un procès historique et pourtant oublié : celui de Monsieur Mellon, l’homme le plus puissant du monde dans l’entre-deux guerres. Attaquée par la justice fédérale, la figure de Mellon permet d’interroger les liens entre l’accroissement économique et la notoriété politique. Sous une forme narrative qui rappelle les romans policier, Romain Huret se sert de cette histoire pour questionner nos rapports contemporains avec la corruption et l’évasion fiscale en nous confrontant à la question du capitalisme contre la démocratie.
Romain Huret était l’invité d’Entendez-vous l’éco, de Paroles d'Histoire et de La Suite dans les idées qui consacraient toutes trois une émission à l’affaire Mellon.
Il est également intervenu sur ce sujet dans le Journal international de TV5 Monde.
L’occasion de voir que même un siècle plus tard, ces questions sont toujours au centre de nos préoccupations.
Comment les morts font-ils agir les vivants ? Dans Les morts à l'oeuvre Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Comment ? En commandant une œuvre à un artiste… L’autrice poursuit ainsi le travail entamé avec Au Bonheur des morts : à l’inverse de l’injonction psychologique habituelle – oublier, faire son deuil –, elle fait le récit de riches expériences qui montrent qu’il « faut prendre soin des morts pour guérir les vivants».
D’après Les Inrockuptibles, « Les "morts à l’œuvre" sont bien des puissances de vie dont le miracle n’a rien à voir avec l’idée d’une quelconque résurrection, mais tient simplement dans la force de l’art, capable de "transformer une absence en beauté"».
Cette approche novatrice fait par ailleurs l’objet d’un entretien avec Thomas Stélandre dans le Libération des livres. Des extraits du livre sont à lire dans The Conversation.
Vinciane Despret était l’invitée ce mercredi 18 janvier du Book(Club) de France Culture et de La Grande Librairie sur France 5.
Dans son ouvrage De gré et de force, le sociologue Camille François mène une enquête sur les expulsions locatives en France qui augmentent depuis vingt ans.
Dans un contexte social de plus en plus tendu où l’Etat français repousse sans cesse les limites de l’acceptable et augmente la précarisation des classes populaires, De gré et de force résonne comme un témoignage important.
Le sociologue a accordé deux grands entretiens autour du livre, l’un à StreetPress et l’autre à Mediapart, qui décrit son enquête comme un "travail minutieux, nourri par les archives et les données chiffrées".
Camille François était également l’invité d’une émission consacrée à ce sujet dans La Suite dans les idées sur France Culture.
Par ailleurs, De gré et de force était au cœur d'un entretien avec Myriam Bounafaa sur France Info.
Nous apprenons avec tristesse la disparition de Jean-François Sabouret. Spécialiste du Japon, directeur de recherches émérite au CNRS, il nous a offert des clés pour comprendre le pays du soleil levant et sortir d'une vision caricaturale de l'Archipel.
Il a ainsi dirigé plusieurs ouvrages à La Découverte, permettant de mieux comprendre la culture nippone : L’Autre Japon. Les burakumin (La Découverte-Maspero, 1983), L’Etat du Japon (La Découverte, 1988, réédité et refondu en 1995) qualifié par Le Monde d'"ouvrage encyclopédique, mine d’informations de qualité sur l’Archipel par les meilleures spécialistes de ce pays" et plus récemment, Japon, peuple et civilisation.
Nous nous associons pleinement à l'hommage que lui rend Philippe Pons, correspondant à Tokyo, pour Le Monde. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches.
Dans Ecologies. Le vivant et le social, Philippe Boursier et Clémence Guimont dirigent des travaux qui portent la voix des écologies indociles, qui contestent les dominations sociales et celles que nous exerçons sur le vivant. Près de 70 contributions thématiques : scientifiques, journalistes et militants éclairent la genèse, les processus et les effets des crises écologiques ; puis ouvrent des pistes pour vivre mieux et mieux habiter la planète ensemble.
Cette approche, contemporaine des enjeux posés par la crise climatique et révélatrice des corrélations entre oppressions sociales et destructions du vivant, a été mise en avant par plusieurs médias.
Notamment, dans un long entretien vidéo accordé à Le Média TV, Philippe Boursier et Clémence Guimont sont revenus sur ces enjeux croisés.
Après La puissance des mères, premier essai qui avait pour ambition de proposer une alternative politique portée par les mères, Fatima Ouassak prolonge sa réflexion par un projet écologiste de reconquête territoriale avec Pour une écologie pirate.
Dans ce deuxième texte, elle montre comment et pourquoi l’écologie et les classes populaires sont en ruptures, alors même que ces populations sont les premières touchées par le réchauffement climatique.
Sa défense d’un projet de libération des jeunes via la mise en avant d’une écologie politique pirate a déjà été remarquée par Causette : « La démonstration menée par cet essai édifiant consiste à révéler comment les descendant·es de l'immigration africaine ont été entravé·es dans leur participation politique, donc écologique. » et un grand entretien vidéo est à revoir sur Blast TV, ou à lire sur Streetpress.
Un grand portrait lui a été consacré dans Libération.
« Bienvenue en pays psychiatrique. Un pays de solitude, de paranoïa. De dépendance contrainte. Une vie passée à l’horizontale sans activité, sans ennui non plus. Une existence sans autre allié que soi-même, quand ce soi-même n’est plus capable d’être tout à fait lui-même. ».
C’est ainsi que Quentin Lafay introduit Charge, le premier texte de Treize, dans l’émission L’invité(e) et maintenant sur France Culture.
Tout à la fois témoignage, recueil de poésie et récit de soi, Charge nous emporte dans les méandres des services psychiatriques et met à jour les violences qui leur sont souvent associées.
"Un essai littéraire autobiographique frémissant, écrit comme une bombe de plaisir - le rapport à soi retrouvé. Pour en explorer la portée - la charge virale-, [Treize] coule ses mots dans le flow, et parfois l'italique, de sa phrase indomptable. Familier, précieux, cru... Elle ne choisit pas entre les styles."[Le Monde des Livres]
Ainsi, « La force de son récit est de ne pas être enfermé sur lui-même. Treize veut tendre la main et parle ainsi à ses amis malades, comme dans une magnifique prière. » [Libération]
Achille Mbembe, acteur majeur du paysage intellectuel mondial, poursuit ses réflexions approfondies sur notre monde contemporain avec un nouveau livre : La communauté terrestre.
Selon Alexandre Lacroix, en ouverture du grand entretien réalisé pour Philosophie Magazine : "Avec son nouveau livre "La Communauté terrestre", le philosophe camerounais déploie une ambition aussi foisonnante que notre monde globalisé. En mêlant les catégories de la pensée occidentale aux « archives africaines », il invite à entrer dans un monde de relations.C’est une expérience de lecture singulière que de se lancer dans "La Communauté terrestre" d’Achille Mbembe. (…) qui achève une trilogie initiée avec "Politiques de l’inimitié" poursuivie avec "Brutalisme (2020). Si le même fil de pensée se déroule d’un livre à l’autre, la forme a évolué pour se délester du style universitaire. (...). Avec "La Communauté terrestre", Achille Mbembe a achevé de mettre au point une autre méthode de pensée et d’écriture. Il change sans arrêt de focale. (…) Il a gardé de l’académie les références érudites mais les confronte non sans humour à des mythes ancestraux africains. Il progresse moins par démonstrations que par intuitions et fulgurances, afin de faire éclore dans l’esprit du lecteur une vision globale de notre époque marquée par l’emprise de la technologie et la crise écologique."
A lire également dans Libération, l’article de David Bornstein : "Achille Mbembe propose - rien de moins - d'imaginer avec lui «la toute dernière des utopies, la pierre angulaire d'une nouvelle conscience planétaire». Son essai fonde son édifice sur un concept central, rond et séduisant: «la Terre»."
Achille Mbembe dialogue aussi avec Frédérique Aït-Touati dans La Suite dans les idées sur France Culture.