L’économie mondiale est en guerres au pluriel, commerciale, technologique, monétaire… Rarement depuis les années de guerres mondiales, le climat géopolitique n'avait été aussi dangereux. Cette multiplication des fronts fragmente les chaînes de valeur, exacerbe les tensions sur les ressources naturelles et complique les choix industriels. Le contrôle des métaux stratégiques devient un enjeu central, entre impératif de souveraineté et tentation impérialiste pour les États-Unis. Le secteur automobile européen figure parmi les victimes collatérales, emblématique de la mondialisation et de ses bouleversements. Quant aux sanctions économiques, brandies par nombre de Nations, qu’en attendre ?
Les nazis auraient-ils pu arriver au pouvoir sans l’aide du patronat ? C’est la question que se pose le nouveau livre de Laurent Mauduit, qui commence ainsi : “L’histoire nous a appris le rôle souvent décisif joué par les patrons dans l’accession de l’extrême droite au pouvoir. Ce fut le cas en Allemagne en 1933, où les grands groupes financiers et industriels ont soutenu Hitler avant de profiter des avantages criminels que celui-ci leur a offerts en retour ; ce fut aussi le cas, dans une moindre mesure, en France, où de nombreux chefs d’entreprise connus ont financé les ligues d’extrême droite avant, le plus souvent, de collaborer avec l’occupant et de soutenir le régime de Vichy. Bref, l’extrême droite ne parvient jamais au pouvoir sans que les milieux d’affaires y consentent, d’une manière ou d’une autre.” C’est à partir de ce constat que le journaliste co-fondateur de Mediapart a décidé d’enquêter sur les liens, aujourd’hui en 2025, entre l’extrême droite française et le patronat. Et son constat est sans appel : l’auteur accuse le patronat français de collaborer avec l’extrême droite. Il rappelle que bon nombre d’entreprises françaises ont directement financé la campagne de l’extrême droite aux etats unis en 2024, que des réunions secrètes ou pas se tiennent avec des cadres de l’extrême droite française depuis plusieurs années, et que l’extrême droite, de Reconquête au Rassemblement national, a fait de l’utilisation du patronat une véritable stratégie. Bref, côté patronat, les intérêts économiques semblent primer sur les valeurs démocratiques. Le résultat est là, en juin 2024, le Medef a décidé de ne plus en appeler au “barrage républicain” contre l’extrême droite, ce qui avait pourtant toujours été sa position depuis 2002. Et le journaliste souligne que la plupart des grands dirigeants ont même fait comprendre qu’une victoire de la gauche les inquiétait désormais plus qu’une victoire de l’extrême droite. Quelques mois auparavant, Henri Proglio, l’ex PDG d’EDF et de Veolia n’avait d’ailleurs pas hésité à s’afficher dans un célèbre restaurant parisien avec Marine Le Pen, signe que désormais, l’extrême droite est un allié comme un autre. Alors comment le patronat se prépare t-il à l’arrivée de l’extrême droite, via quels réseaux, quelle transaction financières, quelles sont les positions de tous ces grands patrons qui, contrairement à Vincent Bolloré ou Pierre Edouard Stérin ne sont pas ouvertement d’extrême droite, mais qui, plus discrètement, permettent quand même son arrivée au pouvoir ? Réponse dans cette nouvelle émission économique et politique, pour Blast.
Lancement du livre de Chowra Makaremi, Résistances affectives.