Dix ans après la disparition de l’écrivain Édouard Glissant, paraissent ses Manifestes co-écrits avec Patrick Chamoiseau. Six textes rassemblés pour la première fois qui fondent un imaginaire politique et poétique qui nous manque, ouvrant une voie nouvelle.
Edwy Plenel écrit dans la postface, parue dans Mediapart, « qu’ Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau n’ont cessé d’inventer une poétique de la politique. Une politique qui soit d’horizon et d’échappée, plutôt que d’assignation et de repli ». Aliocha Wald Lasowski dans l’Humanité estime également que « les écrits de Glissant construisent une pensée de l’émancipation et de l’ouverture au monde, dans la résistance aux violences et aux dominations, pour aujourd’hui comme pour demain ».
Des textes intenses et actuels, libres et inspirants, à retrouver en librairie.
Dans son nouvel ouvrage Se ressaisir, la sociologue Rose-Marie Lagrave livre une enquête autobiographique : en ressaisissant son propre parcours, elle interroge les rapports de classes sociales, au prisme des études de genre. Loin de l’ego histoire, elle « renoue avec l’ambition des Mémoires tels que les envisageait le XIXème siècle, où l’auteur était capable de relier le Moi, le Monde et l’Histoire en se ressaisissant » écrit Tiphaine Samoyault dans l’Obs.
À travers ce travail de documentation de soi, Clyde Marlo Plumauzille estime dans Libération que « la lecture de cet ouvrage est de celles qui provoquent des déplacements de perspectives sur ce qui fait les cheminements de nos vies et les conditions de possibilité de s’écarter des sentiers tout tracés ». Si le personnel est toujours politique, ce livre invite alors à imaginer de nouvelles formes d’émancipation par la socioanalyse : se ressaisir, c’est acquérir un pouvoir d’agir, commun aux transfuges de classe et aux féministes, permettant de critiquer les hiérarchies sociales et de les transgresser.
L’historien Benjamin Stora, auteur notamment de La gangrène et l’oubli, a remis au Président de la République fin janvier un rapport sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Mais la réconciliation demandera encore du temps tant les répercussions et la violence ont été marquantes.
Dans son ouvrage Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? l’historienne Raphaëlle Branche revient sur la transmission ou le silence autour de cette guerre qui ne disait pas son nom au sein des familles de combattants. Elle « lève enfin le voile sur la façon dont le silence s’est installé autour de ce qu’ils ont vécu, un silence personnel, mais aussi familial et sociétal », estime Nathalie Funès dans l’Obs. À partir de témoignages et d’archives inédits, Raphaëlle Branche éclaire ainsi d’un jour nouveau la question de la place de la guerre d’Algérie dans la société.
À lire ou relire les interviews qu’elle a données à la suite du rapport de Benjamin Stora à L’Express et Télérama.
En 2017, Bruno Latour publiait Où atterrir ? un essai consacré au grand désarroi né de la mutation climatique. Une pandémie plus tard, dans Où suis-je ?, « il prépare la piste d’atterrissage : entamer la transition écologique, c’est être capable de se localiser sur terre, en étant lié au reste du monde vivant », nous disent Nicolas Celnik et Thibaut Sardier dans Libération.
Paru le 21 janvier dernier, ce nouvel ouvrage est déjà un phénomène. Troisième des ventes parmi les essais du moment, il nous appelle pouvons-nous lire dans Le Monde « à une nouvelle conception de l’émancipation ». Des idées qui rencontrent un succès, on peut s’en réjouir, mais, surtout, qui nous obligent à prendre la mesure de la crise écologique.
Comment est organisé le travail des facteurs ? Dans son nouveau livre Le caché de La Poste, le sociologue Nicolas Jounin s’intéresse aux rouages de la machine qui prescrit le travail des facteurs. À travers cette enquête immergée, il dévoile le malaise qui règne au sein de l’entreprise et propose ainsi, écrit La Croix, « un récit engagé sur le partage d’expériences et le processus de production dans l’entreprise ».
Par cette plongée dans l’organisation du travail, Nicolas Jounin déconstruit le recours théorique à la science pour justifier le calibrage du travail. Les facteurs ont ainsi beaucoup à nous dire « si on les écoutait au lieu de les mesurer à l’aune de mystérieuses cadences que personne ne peut justifier » conclut Le Monde.
À lire également, une interview du sociologue dans le journal Libération.
Le professeur au Collège de France François Héran publie une Lettre aux professeurs sur la liberté d’expression. Caricatures, liberté de conscience, discriminations, ce livre constitue selon Mediapart « une réflexion implacable pour se situer dans les débats inflammables de notre temps ».
Sur France 5 ou sur France Culture, François Héran interrogeait les contradictions pouvant exister autour du principe de liberté d’expression, parfois utilisé pour intimer à certaines catégories de la population de rentrer dans le rang républicain et de taire leurs sensibilités et leurs convictions.
Ce livre précis et pédagogique répond avec des arguments percutants à ceux qui nient l’existence de l’islamophobie, du racisme culturel ou encore des discriminations systémiques.
À l’occasion des 150 ans de la Commune, une plongée dans les plus beaux textes qui célèbrent l’événement.
Entre le livre d’histoire et le roman, Philémon, Vieux de la Vieille est un hommage aux hommes et aux femmes qui ont vu et fait la dernière des révolutions françaises et dans l’intimité desquels l’auteur a vécu. Même si la rigueur et l’exactitude historiques ont guidé le travail de Lucien Descaves, le ton gouailleur du texte rend sa lecture aussi agréable que celle d’un roman.
Le dernier ouvrage du philosophe étatsunien Matthew Crawford est enfin traduit en français !
Après son Éloge du carburateur et Contact, le philosophe, écrit Libération, « prolonge dans son nouvel essai, Prendre la route ses réflexions sur la place de l’individu libre dans une société rationnelle et feutrée ».
À l’heure de l’autonomisation des véhicules et de l’élimination du conducteur, Matthew Crawford préfère livrer un plaidoyer en faveur des plaisirs libertaires et des vertus citoyennes de l’art de conduire, une pratique selon Le Point « qui fait de nous des êtres compétents, à la fois autonomes et capables de coopération : pour le dire en un mot, des êtres politiques ».
À l’occasion des 150 ans de la Commune, une plongée dans les plus beaux textes qui célèbrent l’événement.
Qui de mieux placée que sa plus célèbre protagoniste, Louise Michel, pour nous raconter La Commune au jour le jour, au cœur du drame ? Un récit plein de fougue et un témoignage aussi émouvant qu’indispensable.