Razmig Keucheyan est docteur en sociologie et professeur de sociologie à l'université de Bordeaux.
2019-09-01 - Igor Martinache - Alternatives économiques
Quels sont nos besoins réels ? Qu’est-ce qui est de l’ordre du superflu ou de l’« artificiel » ? Dans son essai, le sociologue interroge l’acte d’achat face à l’épuisement des ressources naturelles. Il propose de repenser une politique des besoins associant producteurs et consommateurs.
2019-09-28 - Simon Blin - Libération
De quoi avons-nous «vraiment » besoin ? interroge ce professeur de sociologie à l’université de Bordeaux. Bonne question à l’heure de l’hyperconsumérisme. Pour y répondre, Razmig Keucheyan prend l’exemple de la lumière artificielle et du «droit à l’obscurité» de plus en plus menacé : «L’éclairage artificiel est à la fois un besoin légitime et une forme de pollution à combattre. » Voilà qui nous pousse à repenser notre vision des besoins fondamentaux. L’auteur propose une théorie des nécessités humaines et analyse nos habitudes de consommateurs. Enfin, il pose la question d’une «démocratie écologique», car sans réflexion politique aucun changement n’est envisageable. Une vraie prise de conscience.
2019-10-01 - Psychologies magazine
Le constat, aussi lucide que documenté, est aussitôt suivi de pistes pour hâter l’émancipation de ce mode de vie. Ces pistes sont aussi bien théoriques que pratiques, et Razmig Keucheyan s’emploie à les articuler par l’esquisse d’une «politique des besoins». [...] Le projet de partager des biens extirpés de la logique mortifère du consumérisme est séduisant. Robustes, beaux, personnalisables, ouvragés, sobres, etc., ces biens communs ne seraient plus l’apanage des nantis. Et l’auteur d’en appeler à un «communisme du luxe» qui n’a rien de l’oxymore. À méditer sans modération, avant de passer enfin à l’action.
2019-10-17 - Arnaud Saint-Martin - L'Humanité
C’est pour certains, notamment les plus jeunes, un «besoin » irrésistible : acquérir le dernier iPhone, le plus «beau » jean artificiellement usé, se faire porter un repas par un livreur surexploité... Le sociologue Razmig Keucheyan s'interroge sur les manières de «couper court à cette prolifération de besoins artificiels». Il en détaille les conséquences quant à la pollution engendrée ou ses effets en termes de compulsion, pour élaborer, avec l’aide de Marx ou de Gorz, «une théorie critique du consumérisme», à la base d'une « politique de l'émancipation au XXIe siècle ».
2019-11-07 - Politis
Extrêmement clair et nourri de nombreuses lectures diverses mais faisant sens dans le propos de l’auteur, Les besoins artificiels est un ouvrage à la fois exigeant et très accessible. Il dresse un constat des lieux aussi pertinent que glaçant tout en traçant des perspectives de lutte qu’il s’agit maintenant de réaliser.
2020-04-05 - Baptiste Eychart - Les lettres françaises
Given that capitalism creates ever new artificial needs, putting an end to the voracity of consumers involves defining needs which are authentic and recognized by all. Razmig Keucheyan’s new book follows this important idea as he investigates a real emancipation policy.
His discussion relies on thematic chapters about light pollution, the psychology of compulsive consumption or merchandise guarantees to develop a critical theory of consumerism.
Along the way, the book cites Karl Marx, André Gorz and Agnes Heller’s theory of need. For these authors, authentic needs have a revolutionary potential. As Marx said, “A radical revolution can only be the revolution of radical needs.”
Razmig Keucheyan has a PhD in sociology and is a professor of sociology at the University of Bordeaux. He is the author of Le Constructivisme. Des origines à nos jours (Constructivism. From its origins to today) (Hermann, 2007), Hémisphère gauche. Une cartographie des nouvelles pensées critiques (Left hemisphere. A map of new critical thinking) (Zones, 2013, 2e éd.), La nature est un champ de bataille. Essai d’écologie politique (Nature Is a battlefield. An essay on political ecology) (Zones, 2014) and an anthology of Cahiers de prison by Antonio Gramsci: Guerre de mouvement et guerre de position (La Fabrique, 2012).