Pierre Dardot est philosophe et chercheur à l'université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense.
Christian Laval est professeur émérite de sociologie à l’université Paris-Nanterre.
2014-04-06 - Jean-Christophe Féraud - Libération
Le format de ce compte rendu ne nous a permis de rendre justice ni à la quantité des textes et des positions philosophiques et politiques que les auteurs discutent, ni à la richesse de la documentation, notamment juridique, sur laquelle ils s’appuient. L’une et l’autre participent cependant des mérites de ce volumineux ouvrage, qu’on peut avec quelque raison estimer très important, et qui bénéficie, en outre, d’une qualité de rédaction assez exceptionnelle.
2014-04-18 - Paul Sereni - Liens socio
Les mouvements sociaux apparus à l’échelle du monde depuis le début des années 2000 ont remis l’idée du “commun” au cœur des luttes politiques alternatives. En partant de ce foisonnement militant, le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval prolongent avec leur livre Commun - Essai sur la révolution au XXIe siècle, leur critique du néolibéralisme en définissant une nouvelle pensée du commun. Une invitation au dépassement du capitalisme et à la réappropriation collective des biens et services.
2014-04-30 - Jean-Marie Durand - Les Inrockuptibles
La révolution, idéal ringard pour communistes nostalgiques ? Pas si sûr. Tout dépend du moteur qui l’anime. Avec le « commun » compris comme principe politique, Pierre Dardot et Christian Laval entendent poser les conditions de possibilité de « l’émergence d’une nouvelle façon de contester le capitalisme, voire d’envisager son dépassement ». De l’idée de commun forgée par Antonio Negri et Michael Hardt, et devenue un peu fourre-tout, les auteurs préfèrent une conception plus stricte : un commun au singulier, à ne pas confondre avec les biens communs (l’eau, l’air) relevant de l’économie, ou les communs (les objets utilisés par tous comme Internet) qui en découlent. La réflexion est dense, fournie, enthousiasmante, s’appuyant aussi bien sur les récents « mouvements des places » et « printemps des peuples » que sur les auteurs classiques. Aristote fournit la définition du commun comme pratique consistant à produire, par le fait même de vivre ensemble, une législation et des règles de vie s’appliquant à tous ceux qui poursuivent la même fin. Dardot et Laval en font une dynamique, une « co-activité », donc une forme de rationalité issue de ses acteurs mêmes. Ce mot si… commun pourrait bien devenir la clé d’une société non plus de consommateurs ou d’usagers, mais de « coproducteurs qui œuvrent ensemble en se donnant eux-mêmes des règles collectives », des règles créant une « nouvelle raison politique » à substituer à la raison néolibérale triomphante.
2014-05-01 - Victorine de Oliveira - Philosophie Magazine
Avec cet «essai sur la révolution au XXIe siècle», Pierre Dardot et Christian Laval mettent en exergue la force et la richesse de la revendication du ou des « commun(s) », synthèse entre anticapitalisme, écologie politique et forme démocratique d’un « autogouvernement collectif » en vue d’une société nouvelle.
2014-05-08 - Olivier Doubre - Politis
Le livre de Pierre Dardot et Christian Laval introduit en France la question du « commun » qui était jusqu’ici absente du débat hexagonal, alors qu’elle irrigue depuis les premiers travaux d’Elinor Ostrom il y a vingt ans le champ des sciences humaines anglo-saxonnes. Commun est d’abord une impressionnante synthèse d’un grand nombre de travaux de sociologie, d’économie, de droit, d’anthropologie et de philosophie qui ont pris le « commun » pour objet ces deux dernières décennies. Mais le livre est surtout un effort philosophique d’élaboration originale du concept de « commun ». Son apport majeur est de faire du commun un objet de réflexion directement politique, et pas seulement économique ou juridique. Il ne se présente donc pas comme une réflexion purement abstraite, mais comme une tentative pour proposer un cadre théorique à différents mouvements qui depuis les années 1990 ont donné une dimension directement politique à la problématique du commun dans le cadre de luttes contre les politiques néolibérales. Commun marque ainsi un nouvel âge des travaux sur le néolibéralisme : le temps de l’analyse critique semble être terminé pour laisser place à celui de la construction de propositions alternatives. Mais c’est aussi une réflexion sur le socialisme qui trouve dans le commun une voie nouvelle pour l’émancipation sur la base d’un bilan sans concession de l’échec du communisme d’État. Le concept de « commun » se trouve ainsi à la croisée d’une alternative au néolibéralisme et d’une rupture avec le communisme.
2014-11-21 - Pierre Sauvêtre - La vie des idées
Nothing in and of itself or by its nature is "common". It is human activity that takes a thing and claims it, moving it to the logic of appropriation and reserving it for common use according to the collective determination of social ends.
In this way, "common" is the new name of the regime of practices and battles that open onto a noncapitalist future.
A fascinating reflection on the possible exit from capitalism, by the authors of La Nouvelle raison du monde.
Philosopher Pierre Dardot and sociologist Christian Laval together have published Sauver Marx ? and La Nouvelle Raison du monde with La Découverte, and Marx : prénom Karl with Gallimard press in 2012. The present book achieves what their other books had only declared, contributing to a renewal of social critique.