2020-01-23 - Politis
Convoquant une littérature scientifique abondante (surtout chez les Anglo-Saxons), le jeune géographe belge Renaud Duterme propose une synthèse incisive intitulée Petit manuel pour une géographie de combat (La Découverte, 2020).
2020-01-27 - Catherine Calvet et Thibaut Sardier - Libération
«La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre», selon le géographe Yves Lacoste. Ça sert aussi et peut-être surtout à comprendre le capitalisme, semble lui rétorquer Renaud Duterme, militant altermondialiste et enseignant dans un lycée belge. Telle est la thèse, convaincante, qu’il développe dans ce petit essai qui synthétise de manière très accessible les travaux de nombreux chercheurs, de Fernand Braudel à David Harvey, en passant par Ernest Mandel et Alain Bihr. Il ne s’agit pas pour l’auteur de faire étalage de son érudition mais de présenter un petit outil d’autodéfense intellectuel sur le modèle des « histoires populaires » qui ont fleuri ces derniers temps. Il propose ainsi une brève histoire du déploiement du capitalisme mondialisé, en montrant comment ce système a su tirer profit de la géographie et plus particulièrement de la mise en concurrence des territoires. Et traite ainsi, en passant, de différentes thématiques cruciales pour comprendre le monde actuel : inégalités, urbanisation, démocratie, migrations ou écologie.
2020-02-01 - Igor Martinache - Alternatives économiques
Qu’on s’en revendique, qu’on s’y oppose ou qu’on fasse avec, le capitalisme fait partie de nos vies. On connaît son histoire, on essaie de comprendre, avec plus ou moins de bonheur, ses théories économiques… mais Renaud Duterme, enseignant en lycée, estime qu’on oublie trop souvent son versant géographique. Or, d’un point de vue historique, pas de capitalisme sans mondialisation… une mondialisation à son tour chamboulée par le capitalisme. Ce « Petit manuel pour une géographie de combat », de par son titre et la couleur rouge pétante de sa couverture, ne fait pas mystère de son ambition : faire réfléchir les géographes, et donner des armes (géographiques) aux militants anticapitalistes. Si la démarche est engagée, les faits sont les faits et l’argumentation est scientifique : au lecteur d’en tirer ses conclusions.
2020-02-03 - Victor Agaty - Le Mag du ciné
Il faut remettre l’économie à sa place, explique le géographe Renaud Duterme dans ce livre tonique et synthétique. Autrement dit, réinscrire l’analyse du capitalisme dans sa logique spatiale. Son essor depuis le XVe siècle est indossociable d'un mouvement d'expansion géographique, dont la mondialisation contemporaine constituerait un apogée, et la crise écologique un terme crucial. En effet, écrit l'auteur, «si la conquête territoriale a permis un temps de résoudre bon nombre de contradictions de ce système économique [...], la finitude de la planète est en train de les faire éclater au grand jour». Nous allons donc devoir refaire de la géographie – une géographie « populaire » qui, pourrait-on dire, redistribue les cartes. Cette approche militante appelle à réinscrire les questions d’échelle globale dans la dimension physique, matérielle et politique de l’action locale.
2020-02-20 - David Zerbib - Le Monde
Cet essai propose une lecture marxiste et géographique de la mondialisation en cours, à la fois travail de vulgarisation et outil de lutte anticapitaliste. [...] Que l’on partage ou non l’idéologie de ce petit manuel à la couverture rouge, ce dernier constitue une introduction accessible à une pensée anticapitaliste de la mondialisation et un exemple, à parfaire, d’un usage non académique de la géographie.
2020-04-06 - Jean Vettraino - Revue Projet
Capitalism would have been unable to maintain itself without constantly extending its spatial base, the only way for it to compensate for its contradictions. This spatial dimension of capitalism, analyzed in this work, is at the heart of radical geography, a discipline that is far removed from mainstream geography which has invaded public space and school textbooks.
In this short book designed to be both pedagogical and political, the author exposes the capitalist logic at work in the spatial phenomena which are the subject of geographical research, i.e. globalization, the inequalities in economic development, land organization and urbanization, the retreat into nationalism and migratory movements, and, finally environmental questions.
The work is based on a geographic approach that centers on the daily lives of citizens and the oppressed. It is popular geography, or, better still, combat geography that connects the struggle at the local level to global dynamics.
Renaud Duterme has a degree in population and development studies from the Université libre de Bruxelles. An activist who defies classification, he teaches geography in a high school in Belgium.