Qu’est-ce qu’être vivant ? En ces temps de pandémie mondiale et de démagogie électorale, il est urgent de déconfiner nos espaces mentaux. C’est à cet effort que nous invite le romancier Alain Damasio en ouverture du vingtième numéro du Crieur. Être vivant, écrit-il, c’est se confronter à ce qui n’est pas soi, être traversé par l’altérité. Extirpons-nous de l’obsession immunitaire qui délite les liens, détruit les collectifs et mine notre humanité.
Regarder le monde autrement qu’à travers le prisme nationaliste et masculiniste ? Une expérience à laquelle Michel Sardou a échappé, constatent Solène Brun et Claire Cosquer dans un portrait consacré au chanteur, idole des milieux conservateurs depuis des décennies et chantre de la lutte contre la « bien-pensance ». L’écrivain Mario Vargas Llosa, récemment élu à l’Académie française, aura lui aussi été épargné par les tentations progressistes. Le parcours du prix Nobel péruvien, retracé par Ludovic Lamant, est marqué par un soutien sans failles à la droite dure latino-américaine et espagnole. Changer le monde fut en revanche le rêve de Charles Piaget, le syndicaliste de Lip, autour duquel une coalition militante hétéroclite s’agrégea en 1974 dans l’espoir d’en faire un candidat à l’élection présidentielle. Un épisode éphémère raconté par Théo Roumier, qui pose la question du débouché politique des luttes sociales et de la construction d’une alternative anticapitaliste.
Voir le monde différemment suppose aussi de sortir de chez soi, de se déplacer. C’est ce que propose Soline Nivet que nous accompagnons dans ses déambulations parisiennes à la découverte des multiples opérations immobilières lancées par Xavier Niel, le fondateur Free. Que révèle l’emprise croissante du géant des télécoms sur nos paysages urbains ? Antoine Pecqueur, pour sa part, s’est rendu à Karthoum, à la rencontre des street artistes en lutte contre la junte militaire au pouvoir au Soudan. Protestations populaires également dans l’ancien « pré carré » français en Afrique où ce qu’on qualifie trop rapidement de « sentiment antifrançais » cache en réalité un mouvement politique qui vient de loin, expliquent Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla : la révolte contre la Françafrique.
Au sommaire enfin, Élodie Serna mène une passionnante réflexion sur la contraception au masculin. Face au désintérêt des hommes et aux craintes des femmes, faut-il enterrer une bonne fois pour toutes ces moyens de contraception qui peinent à émerger ? Gageons plutôt que la contraception des hommes pourrait constituer un véritable enjeu des luttes féministes.
Prix au numéro : 15 €
Parution avril et octobre
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PARTICULIERS ET INSTITUTIONNELS
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Mediapart et La Découverte ont réuni leurs forces et leur image pour créer ensemble une revue consacrée aux idées et à la culture, la Revue du crieur. Notre pari est que les lecteurs n’ont jamais eu autant soif de comprendre et de savoir. Dans un contexte où les événements tragiques s’ajoutent aux impasses politiques, l’exigence de recul et de regard critiques n’a jamais été aussi nécessaire.
Le titre s’imposait comme une évidence : nos logos portent chacun le visage d’un petit crieur public, cette belle figure qui incarne l’esprit démocratique attaché à la presse et au livre. Or nous avons en partage celui qui nous l’a inspiré pour les uns et laissé en héritage pour les autres : François Maspero, disparu le 11 avril 2015. Libraire, éditeur, écrivain, traducteur, mais aussi animateur ou initiateur de plusieurs revues, son oeuvre-vie nous lègue une trace que nous voudrions prolonger, et c’est pourquoi nous dédions à sa mémoire cette première livraison. Indépendance et exigence en étaient les valeurs cardinales, dans le refus des conformismes et des clientélismes, des indifférences et des complaisances.
L’ambition de la Revue du crieur est d’incarner un journalisme d’idées qui conjugue les engagements et les savoir-faire de Mediapart et de La Découverte, pour aborder de manière inédite le monde de la culture, des savoirs et des idées, en France et à l’étranger, dans toute sa diversité - les sciences, la littérature, l’art, le cinéma, le spectacle vivant, etc. - sans exclure ses formes les plus populaires.
Les idées et la culture ne planent pas au-dessus de nos têtes, elles s’incarnent, elles vivent dans des institutions qui ne sont pas à l’abri des enjeux de pouvoir, d’argent, de réseaux et d’une certaine tendance à cultiver l’entre-soi. C’est pour rendre compte de cette réalité que la Revue du crieur publiera des enquêtes et des reportages, sur des sujets les plus variés, mais toujours dans un esprit incisif, quitte à faire vaciller certains magistères...
La Revue du crieur est là pour rappeler que le monde des idées et de la culture se trouve, doit se trouver au coeur de la vie publique démocratique, et qu’à ce titre, il appartient à tous.
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