Un livre du souvenir
À la recherche d'une famille juive décimée en Pologne

Françoise Milewski

De ceux qui ont péri pendant la Shoah, les descendants des familles de survivants savent en général peu de choses. C'est ce qui a conduit Françoise Milewski, une enfant d'immigrés juifs polonais née en France en 1947, à entreprendre une recherche sur sa famille, avec un double objectif : transmettre à la troisième génération, celle de ses enfants, l'histoire familiale en Pologne pour en préserver la mémoire ; redonner une identité aux victimes, afin qu'ils ne restent pas sans traces pour leurs descendants.
Dans ce livre, illustré de plus de quatre-vingts photos et documents, l'auteure raconte son enquête en Pologne même, mais aussi dans les archives allemandes, israéliennes, françaises et américaines pour transmettre une mémoire d'événements qu'elle n'a pas vécus et recréer le lien brisé.
Retraçant l'aiguille et le fil de la recherche d'une famille juive décimée, elle restitue les " éclats de vies " des disparus, le quotidien des shtetlekh (les bourgades juives) en Pologne avant la guerre, les itinéraires de ceux qui ont péri et de ceux qui ont été sauvés, la vie quotidienne des survivants en France dans l'après-guerre.
C'est le livre du souvenir d'une famille, à l'image de ceux écrits après la guerre par les rescapés pour sauver leurs bourgades de l'oubli.

Un site Web, www.unlivredusouvenir.fr, prolonge cet ouvrage : il décrit les méthodes employées pour effectuer les recherches, fournit des repères historiques pour situer les histoires familiales dans l'Histoire et présente les documents réunis dans cette enquête.




Version papier : 22.40 €
Facebook Instagram Youtube BlueSky LinkedIn
Détails techniques
Préface de : Théo Klein
Collection : Cahiers libres
Parutions : 08/01/2009
ISBN : 9782707154248
Nb de pages : 320
Dimensions : 15.5 * 24.0 cm

Françoise Milewski

Françoise Milewski

Françoise Milewski est économiste à l'OFCE, le centre de recherche en économie de Sciences Po.

Extraits presse

" Un jour, Françoise Milewski s'est aperçue qu'il lui était impossible de citer les prénoms de ses oncles et de ses tantes, qu'elle ne connaissait que leur nombre: dix du côté de sa mère, six du côté de son père... Aussi la fille de Mendel Milewski et de Mirla Ryfman, née à Paris en 1947, a-t-elle décidé d'enquêter sur sa famille doublement polonaise. Une entreprise colossale - dix ans de recherches - qui l'a menée de Jérusalem à Varsovie en passant par New York et les shtetlekh (bourgades juives) de ses ancêtres. Le résultat est édifiant: un kaléidoscope d'itinéraires extraordinaires, qui retrace l'épopée des quelques rares survivants et, surtout, l'effroyable épreuve subie par les nombreux déportés, du ghetto aux camps. Au terme de sa quête, l'auteur, économiste de profession, nous livre un ouvrage passionnant, digne des Disparus de Daniel Mendelson, et, outil précieux pour les familles à la recherche de leurs racines, un site Internet hautement didactique. Tout y est: le détail de ses enquêtes généalogiques, photos et croquis à l'appui - et, à travers elles, l'histoire d'un peuple ballotté dans l'Europe entière - mais aussi la méthodologie employée, dûment étayée par les adresses électroniques de tous les centres d'archives utiles. Un véritable travail d'historienne. "
L'EXPRESS

" Née après la guerre d'immigrés polonais en France, l'auteure a entrepris cette enquête sur ses ancêtres pour en transmettre la connaissance aux siens et redonner une identité aux disparus de la Shoah. Répugnant à toute recherche d'effet dès lors qu'il s'agit de l'indicible, son écriture, immense par sa modestie, a la pureté du cristal. Elle rapporte ces simples éclats de vie, ces photos écornées, ces fiches d'identité aux termes barbares, ces mots à peine griffonnés, qui tissent le métier d'une mémoire, recréent le lien brisé des évènements remontés à la surface, de destins repérés dans l'ordre des naissances et des morts, et des êtres désormais sorti de l'oubli. "Travail ardu, délicat fait de tristesse et de joies secrètes", souligne Théo Klein dans sa préface. Ce livre parti à la conquête des branches disparues d'un arbre généalogique signe tout simplement une victoire posthume sur le nazisme. "
L'HUMANITÉ

" Avec ce "Yisker Bukh", ce livre du souvenir, Françoise Milewski perpétue la mémoire et transmet à ses enfants et ses petits-enfants, des fragments de vie, des reconstitutions par bribes sur les destins croisés des uns et des autres, une recherche exhaustive des moindres documents dans les archives polonaises, françaises, allemandes, israéliennes et américaines. Elle interroge des rescapés, des témoins. Elle visite ces shtetle'h désormais "judenrein", Falenica, Yablonna, Zelechow, Miedzeszyn, des lieux pleins de vie et d'espoir, devenus ghettoïsés puis dont les habitants furent tués sur place ou déportés à Treblinka. Un fil conducteur noue et dénoue l'enchevêtrement des itinéraires dans cette Pologne à la fois aimée, crainte et détestée, trop longtemps sourde et aveugle. Au-delà des inscriptions sur les pierres tombales à Bagneux, ces disparus demeurent des êtres vivants. Pour toujours, "Oyf eybik". Ils vivent et revivent grâce à Françoise Milewski. Merci Françoise ! "
ACTUALITÉ JUIVE

" L'ouvrage de F. Milewski ne se substitue ni au témoignage direct, ni au travail de l'historien, ni à la fiction du roman, comme elle le précise elle-même. Il s'agit d'une sorte de voyage dans le temps et dans l'espace à la recherche de noms, de prénoms, d'actes d'état civil, de maisons, de lieux de vie, de pierres tombales, d'ambiances. De témoignages matériels de toutes ces vies qui l'ont précédée et qui furent brutalement anéanties, effacées de la petite comme de la grande histoire. Il a fallu plusieurs années à l'auteure et de la persévérance pour redonner, petit à petit, une identitéaux membres de sa famille, du moins à une part d'entre eux. Car, souligne-t-elle, sur ceux qui ont été assassinés en Pologne, elle n'a pu glaner que quelques bribes. Par le travail d'investigation réalisé et la documentation réunie, complétée par celle publiée sur un site internet, ce livre va bien au-delà du seul récit d'une généalogie individuelle. "
SCIENCES HUMAINES

"Dans les années 1980 on demande aux enfants de Françoise Milewski alors en cours élémentaire de reconstituer l'arbre généalogique de leur famille. Pour répondre à leurs questionnements l'auteur va interroger son père et tout noter dans un cahier d'écolier. Quels membres composaient sa famille originaire de Pologne pour ses deux parents ? Lesquels ont survécu et dans quels pays ? Lesquels se sont éteints de "mort naturelle" ? Ont disparu dans la fumée des camps ou par balles ? Au fil du temps ces questions deviennent de plus en plus obsédantes. Elle veut savoir, comprendre, sortir les siens de l'oubli et transmettre leur mémoire. La tâche va se révéler immense car elle a choisi de retrouver la trace d'un très grand nombre de personnes. [...] C'est ce très beau travail dédié au devoir de Mémoire que l'ouvrage, préfacé par Théo Klein, va décrire. "
INFORMATION JUIVE

2024-12-13 - PRESSE

 

Cette histoire familiale de la Shoah a été rédigée par Françoise Milewski, une économiste de l'OFCE, le centre de recherche en économie de sciences Po. Il a la particularité d'être relié à un site web qui rassemble les documents réunis dans cette enquête. http://www.unlivredusouvenir.fr/ Ce site a une double vocation : il se veut d'une part un important complément iconographique et intellectuel pour les lecteurs du livre de Françoise Milewski qui veulent en savoir plus, à la fois sur la vie et les parcours des Milewski et des Ryfman, et sur le contexte historique dans lequel ces vies se sont déroulées. D'autre part, il constitue un guide pratique et une introduction incontournables pour toute personne qui souhaite entreprendre des recherches de cet ordre.

2024-12-13 - Les clionautes

 

Table des matières

Préface, par Théo Klein
Introduction. Un album de famille
1. Les premières recherches
Où, quand et comment ?
Dans les mairies des shtetlekh
L'interdit familial et la défiance
2. Destins individuels et collectifs
L'histoire des communautés
Des éclats de vie
La démarche : retrouver des traces et assembler les pièces du puzzle
3. Le shtetl : deux communautés séparées
Une histoire marquée par l'exclusion
L'effervescence politique, éducative et culturelle des années 1930
La spécificité de la vie juive
Les " livres du souvenir ", monuments de papier
Le choix des mots
4. Les Ryfman, entre Zelechow et Miedzeszyn
De Zelechow à Miedzeszyn
La communauté juive de Zelechow
La vie dans le ghetto
La liquidation de la communauté
Mes recherches à Zelechow
5. Les Ryfman à Miedzeszyn
Miedzeszyn et Falenitz avant la guerre
Le ghetto et sa liquidation
Mes voyages à Falenitz et Miedzeszyn
6. Les Milewski à Yablonna
La communauté juive de Yablonna et des alentours
L'arrivée des nazis et la liquidation de la communauté
À la recherche de traces à Yablonna-Legionowo
7. Yenkel et Benyamin Milewski, l'espoir américain déçu
Yenkel, mon arrière-grand-père : du shtetl à la Galilée en passant par les États-Unis
Benyamin, mon grand-père : sur le Cleveland vers Ellis Island
Frymeta Milewska, toujours digne et droite
8. Yenkel et Shosha Ryfman, d'une boulangerie à l'autre
Yenkel et Shosha, les tartes aux myrtilles
À la recherche de la tombe de Yenkel
9. Motel Milewski, pendant presque toute la guerre en Pologne
La fuite du ghetto
Dans les camps de personnes déplacées en Italie
À Paris, une nouvelle vie
Les multiples chemins de la reconstitution de la vie de Motel
10. Bela Milewski, d'Arkhangelsk à Salzbourg
La fuite vers l'URSS en 1939
Séparés lors du passage de la frontière
Ensemble pour rentrer en Pologne en 1946
La fuite en Autriche
Le regroupement à Paris de tous les Milewski survivants
Les cheminements de la mémoire
11. Mendel Milewski et Mirla Ryfman : de la Pologne à la France
Une histoire d'amour en Pologne
La montée de l'antisémitisme
La venue en France, séparément et clandestinement
Les Juifs polonais à Paris
Le passé, ni regret ni nostalgie
Les caveaux juifs du cimetière de Bagneux : le shtetl à Paris
12. Mendel, Mirla, Burech et Fishel pendant la guerre en France : le recensement, les rafles et la fuite
Le recensement
Le fichier juif aujourd'hui
Les premières rafles
La rafle du Vel d'Hiv
La fuite à Livry-Gargan
13. Aryanisation et pillage
L'aryanisation de l'atelier : la machine bureaucratique au service de la spoliation
Le pillage de l'appartement
La caisse à charbon, les poupées et les bocaux
14. Fishel Ryfman et René Albert Philippe, glissements d'une identité
De Zelechow à Paris
Le refuge à Abbeville
Les détails d'une " enquête "
15. Paris après la guerre
Un nouvel atelier
Rue Notre-Dame-de-Nazareth
Nous les Français
Mendel-Mendele-Marcel et Mirla-Mirele-Mireille
Place de la République
Les secrets des habitudes culinaires
Réparer quoi ?
" Être gai, toujours "
16. Certains sont devenus français, d'autres pas
Les bons et les mauvais éléments
" Degré d'assimilation nettement insuffisant "
Il fallait pourtant repeupler la France
Français ou apatrides
17. L'hommage à ceux qui ont été tués, et dont je sais si peu de chose
Des bribes d'histoires et des photos
Destins collectifs
Les Juifs savaient et ne savaient pas
Vers les camps d'extermination, sans trace
Treblinka
Seulement des cendres
L'hypothèse folle
18. Des albums de familles ?
Une mémoire par procuration
Écrire les yizker-biher des familles
La mémoire des anonymes
Les voies de la transmission
Bibliographie
Remerciements
Les arbres généalogiques des Milewski et des Ryfman.