2020-09-01 - Béatrice Sutter - L'ADN
Dans les années1980, une région forestière de l’île de Bornéo devient le terrain d’une course sauvage à l’argent facile : le Kalimantan du Sud. Les ressources - bois, charbon, or... - y semblent inépuisables, aussi les populations locales, les Dayak Meratus, collaborent-elles de façon plus ou moins informelle avec les entreprises privées et le gouvernement pour tenter de faire quelque profit. Résultat : en une vingtaine d’années, les paysages sont pollués, rongés jusqu’à l’os et réduits à l’infertilité. [...]À l’échelle locale règne ce que Lowenhaupt Tsing nomme la «friction », façon de souligner que le mouvement - d’un objet ou du capitalisme - ne va jamais sans frottements, dont le résultat peut être tout autant créatif que destructeur. [...] La friction se produit dans des « zones frontières» comme le Kalimantan où se côtoient le légal et l’illégal, le
2020-09-01 - Victorine de Oliveira - Philosophie Magazine
Lesuccès de la traduction du Champignon de la fin du monde (Les Empêcheurs
2020-09-04 - Antoine Reverchon - Le Monde
« Friction », paru en 2005 aux Etats-Unis, est le récit des luttes menées par des protecteurs de l’environnement dans les montagnes d’Indonésie. Moins serré que le précédent, cet ouvrage est néanmoins passionnant car il montre comment s’élaborent une méthode, une écriture et une théorie. La méthode d’Anna Tsing est une curiosité empathique et critique pour les points de vue de tous les acteurs. L’écriture alterne avec brio le théorique et le narratif, la science et la poésie. La théorie, c’est que les frottements et les malentendus ne sont pas toujours mauvais. Bel éloge de la friction.
2020-12-17 - L'Obs