Prix Fetkann - catégorie mémoire 2013
2013-10-18 - Eddy Banaré - Liens socio
Penseur africain parmi les plus importants d’aujourd’hui, Achille Mbembe publie Critique de la raison nègre. Un très grand livre pour saisir autant les horizons du continent africain que les enjeux politiques du monde entier.
2013-10-23 - Jean-Marie Durand - Les Inrockuptibles
Achille Mbembe, 56 ans, historien et philosophe camerounais installé en Afrique du Sud, enseignant à Johannesburg et à Harvard (États-Unis), écrit régulièrement des essais percutants. L’avant-dernier, « Sortir de la grande nuit » (La Découverte, 2010), exhortait les citoyens africains à prendre leur destin démocratique en mains. Le dernier, « Critique de la raison nègre » (La Découverte, 2013), dégomme magistralement le racisme.
2013-10-27 - Sabine Cessou - Rue89
Après son essai très remarqué, Sortir de la grande nuit. Essai sur l'Afrique décolonisée (2010), le Camerounais Achille Mbembe est de retour avec un titre que certains pourront trouver provocateur : Critique de la raison nègre. Ce clin d'oeil au classique philosophique de Kant est pourtant diablement bien trouvé puisque cet essai appelle en substance à ne plus prendre l'Europe comme « centre de gravité du monde ». Professeur d'histoire et de sciences politiques à l'université de Witwatersrand à Johannesburg, Achille Mbembe lutte contre les concepts établis et la pensée paresseuse : « À partir de l'Afrique, je cherche à contribuer à une critique politique, culturelle et esthètique du temps qui est le nôtre, le temps du monde ».
2013-11-01 - Am Magazine
Achille Mbembe fait partie de ces optimistes paradoxaux qui prédisent le pire, sans jamais perdre foi en l’avenir. Né au Cameroun, il partage sa vie entre Johannesburg, en Afrique du Sud, où il enseigne l’histoire et les sciences politiques à l’université de Witswatersrand, et à l’université Duke, aux Etats-Unis. Dans son dernier essai, Critique de la raison nègre, on retrouve ses thèmes de prédilection et en particulier le poids sur l’imaginaire d’une histoire tourmentée (la traite des esclaves, la colonisation). Elle a façonné une identité complexe, celle des Noirs, si longtemps «emprisonnés dans le cachot des apparences». Certes, l’esclavage a été aboli et la colonisation appartient au passé. Mais, aujourd’hui, de nouvelles formes d’aliénation apparaissent, l’Autre reste stigmatisé, et l’ogre capitaliste a atteint son rêve d’horizon illimité. Une fatalité ? Pas forcément, rétorque ce penseur qui nous invite à reconsidérer la géographie du monde.
2013-11-02 - Maria Malagardis - Libération
La thèse d'Achille Mbembe est simple et elle est forte: le néolibéralisme et la réactivation de la logique des races qu'il met en oeuvre sont en train de faire du nègre le paradigme d'une humanité subalterne. Critiquer cette situation oblige à déconstruire radicalement les figures jumelles produites par la modernité: le nègre, la race.
2013-11-16 - Tiphaine Samoyault - La Quinzaine littéraire
En puisant dans l’histoire ainsi que dans l’inconscient littéraire, Mbembe identifie trois contextes de fabrication de l’identité nègre : l’esclavage, la colonisation et l’apartheid. Il déconstruit ainsi le discours qui a entraîné, tout autant que masqué, les douleurs de la violence raciale.
2014-04-30 - Michel Agier - La vie des idées
Introduction – Le devenir-nègre du monde
Vertigineux assemblage
La race au futur
1. Le sujet de race
Fabulation et clôture de l’esprit
Recalibrage
Le substantif « nègre »
Apparences, vérité et simulacres
La logique de l’enclos
2. Le puits aux fantasmes
Une humanité en sursis
Assignation, intériorisation et retournement
Le Nègre de blanc et le Blanc de nègre
Paradoxes du nom
Le kolossos du monde
Partition du monde
Le national-colonialisme
Frivolité et exotisme
Auto-aveuglement
Des limites de l’amitié
3. Différence et autodétermination
Libéralisme et pessimisme racial
Un homme comme les autres ?
L’universel et le particulier
Tradition, mémoire et création
La circulation des mondes
4. Le petit secret
Histoires du potentat
Le miroir énigmatique
Érotique de la marchandise
Le temps nègre
Corps, statues et effigies
5. Requiem pour l’esclave
Multiplicité et excédent
La loque humaine
De l’esclave et du revenant
De la vie et du travail
6. Clinique du sujet
Le maître et son Nègre
Lutte des races et autodétermination
La montée en humanité
Le grand fracas
La violence émancipatrice du colonisé
Le nuage de gloire
Démocratie et poétique de la race
Épilogue – Il n’y a qu’un seul monde.
Within the order of modernity, the Negro is the only human whose flesh was made into merchandise. But in a spectacular turnaround, this despised moniker has become a symbol of life desire, a force fully engaged in the act of creation. By analyzing this astonishing contradiction of the "Negro experience", Achille Mbembe responds to several disturbing questions : Does the relegation of Europe to the rank of a simple province of the world signal the end of racism, along with the dissolution of one of its major signifiers, the Negro ? Or on the contrary, once this historic figure is dissolved, will we all become the Negros of a new racism that is now appearing, with the anti-immigration push in Europe and the racial assignment of entire categories of the population ?
This indispensable critical reflection responds to the principal question about the world of our times : How should we think about difference, about life, and about the similar and dissimilar ?
Achille Mbembe, a Cameroonian historian, is professor of history and political science at the University of Witwatersrand in Johannesburg (South Africa). A researcher at the Witwatersrand Institute for Social and Economics Research (WISER), he also teaches in the French department at Duke University (United States). He is notably the author of De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine (On the Postcolony. Essay on Political Imagination in Contemporary Africa) (Karthala, 2000) and Sortir de la grande nuit. Essai sur l’Afrique décolonisée (Leaving the Dark Night. Essay on Decolonized Africa) (La Découverte, 2010, poche 2013).