Comment devient-on homme d’affaires ? Qu’est-ce qu’une « bonne » affaire et comment la fait-on ? Ces questions, souvent traitées de manière journalistique, ont jusqu’à présent été négligées par la sociologie. Pourtant, loin de la biographie autorisée ou à charge, le parcours de ces champions du capitalisme que sont les grands hommes d’affaires mérite d’être analysé. C’est ce que propose cet ouvrage, à partir d’une étude des processus d’accumulation du capital et d’une lecture critique des biographies de quelques grands noms des affaires, tels que François Pinault, Marcel Dassault, Bernard Arnault, Claude Bébéar, Vincent Bolloré, Ingvar Kamprad (IKEA), Sam Walton (Wal-Mart) et de nombreux autres. Ponctué de portraits et d’entretiens avec les principaux intéressés, ce livre offre une approche inédite, en rupture avec les explications dominantes de la réussite en affaires, qui tente de comprendre la logique des activités lucratives du point de vue de ceux qui les font. Si les parcours diffèrent, un élément semble essentiel dans la réalisation d’une bonne affaire, moment clé inaugurant la phase d’enrichissement : le fait d’avoir vu, à un moment donné, des occasions de prédation dans certaines imperfections du marché et de savoir jouer, à l’occasion, sur les ambiguïtés de la morale sociale.
Michel Villette, professeur de sociologie à l’ENSIA, chargé de conférence à l'EHESS, a été cadre et consultant dans diverses sociétés et il est l'auteurde L'Homme qui croyait au management (Seuil, 1988) , Le manager jettable (La Découverte, 1996) , Sociologie du conseil d'administration (La Découverte, 2003), Le guide du stage en entreprise (La Découverte, 3e édition, 2004).
Catherine Vuillermot est agrégée et maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté. Elle est l’auteur de Pierre-Marie Durand et l’Energie Industrielle. L’histoire d’un groupe électrique, 1906-1945 (CNRS Editions, 2001).
« Les deux auteurs l'assument totalement : leur livre est "polémique"
puisqu'il traite des "activités prédatrices qu'ont eues ou ont dû avoir les
grands hommes d'affaires [...]". Un ouvrage à faire lire d'urgence aux
"schumpéteriens" rêveurs pour qu'ils redescendent vite sur terre. »
LE
MONDE ÉCONOMIE
« Comment devient-on un grand patron ? Pour répondre à
cette question, une historienne et un sociologue ont analysé la façon dont nos
hommes d'affaires - Arnault, Bébéar, Bolloré, Dassault, Pinault, et d'autres -
ont construit leur empire. Leur conclusion : ces héros de notre temps sont des
prédateurs hors pair qui ont su au bon moment repérer la bonne affaire, celle
qui inaugure la phase d'enrichissement. »
MANAGEMENT
« Portrait de l'homme d'affaires en prédateur dément l'image d'Épinal du
brave homme - trois sous en poche et vertu d'airain - qui conquiert le monde à
la force de ses seules innovation. »
LES AFFICHES
«L'idée de départ des deux chercheurs consiste à prendre à rebours la
tradition américaine de la "success story" qui postule que toute réussite en
affaires à valeur d'exemple. [...] Une façon aussi de contester la vision
libérale orthodoxe du marché pur et parfait, ainsi que réintterroger quelques
notions morales sociale. Instructif. »
LIAISON SOCIALES
« La
réussite, en affaires, ne vient pas de l'innovation, ni de la prise de risques,
mais des coups de pouce donnés au départ par l'environnement proche ainsi que de
l'exploitation et d'une certaine transgression des spécificités du marché.
»
LES ÉCHOS
« Ce que les auteurs apportent de plus précieux,
c'est la substitution d'une grille de lecture à une autre. La critique des
biographies autorisées est bien menée, rafraîchissante, indispensable. [...] Il
n'y a, de mon point de vue, rien à ajouter à l'analyse des processusd'affaires
telle que les auteurs parviennent à la mener. Ils vont au-delà de la simple
analyse d'une transaction réussie, et décrivent les comportements à adopter pour
en conserver les profits. »
GÉRER ET COMPRENDRE
« Ce livre
offre une approche inédite, en rupture avec les explications dominantes de la
réussite en affaires, qui tente de comprendre la logique des activités
lucratives du point de vue de ceux qui les font. Si les parcours diffèrent, un
élément semble essentiel dans la réalisation d'une bonne affaire, moment clé
inaugurant la phase d'enrichissement le fait d'avoir vu, à un moment donné, des
occasions de prédation dans certaines imperfections du marché et de savoir
jouer, à l'occasion sur les ambiguïtés de la morale sociale.
»
L'AGEFI
« Les auteurs, très bien documentés et sur la base de
leurs enquêtes de terrain, nous montrent les différentes facettes de l'histoire
(des histoires aussi !) qui a construit certains hommes d'affaires : Bébéar,
Bolloré, Branson, Dassault,... Ils passent en revue les multiples aspects de
leur ascension sociale et économique, et osent s'attaquer à certains mythes ;
comme celui du parfait gestionnaire rationnel, soucieux du bien-être de son
personnel et de l'éthique des affaires. Cet ouvrage va bien au-delà de ce que
tout le monde sait déjà et n'hésite pas à affirmer certaines vérités souvent
bien éloignées des opinions d'une certaine presse favorable à ces grands
capitaines d'industrie. »
GESTION 2000
« Voilà une uvre
salutaire, d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une critique extérieure, mais
d'une réflexion alimentée par la fréquentation rapprochée des hommes d'affaires
[...]. »
BULLETIN CRITIQUE DU LIVRE EN FRANÇAIS
« "Le pillage a
partie liée avec la création de richesses !"Michel Villette et Catherine
Vuillermot, deux chercheurs, ont analysé les méthodes des plus grands
businessmen modernes. Pour passer de millionnaire à milliardaire en moins de
vingt ans, tous ont utilisé la trilogie "séduction, menaces et prédation" !
Qu'ils s'appellent Bernard Arnault, André Citroën, Marcel Bich, Richard Branson,
Bill Gates ou Ingvar Kamprad (fondateur d'Ikea), tous sont issus d'une famille
habituée à entreprendre. Tous ont bénéficié du soutien d'un protecteur. Surtout,
"tous ont vu des occasions de prédation dans certaines imperfections du
marché et su jouer sur les ambiguïtés de la morale
sociale".
L'ENTREPRISE
« Bien qu'elle est déjà beaucoup servi,
la métaphore de la jungle n'a rien perdu de sa pertinence pour désigner le monde
que le capital façonne à son image. Dans cette jungle, rôdent des prédateurs de
premier plan, ceux que l'on dénomme habituellement et euphémiquement des "hommes
d'affaires". La présentation plus particulière d'une dizaine d'entre eux, dont
presque tous ont fait la "une" des médias au cours de ces dérnières années,
émaille l'ouvrage de Michel Villette et Catherine Vuillermot. Contrairement à la
légende, ces héros des temps modernes ne sont pas d'abord des innovateurs. Ou,
plus exactement, leur seule véritable innovation consiste à renouveler l'art
fort ancien du pillage ! »
LE MONDE DIPLOMATIQUE
0000-00-00 - PRESSE
Remerciements - Introduction - Intermède : Jean-Paul Bucher (Groupe Flo) -I / L'homme d'affaires, personnage énigmatique - 1. L'homme d'affaires dans la tradition savante - Entrepreneurs et patrons - Portrait-puzzle de l'homme d'affaires à travers les siècles - Intermède : Sam Walton (Wal-Mart) et les familles Fournier et Defforey (Carrefour) - 2. Des biographies et des chiffres pour comprendre - Les biographies d'hommes d'affaires, genre mineur mais instructif - La mesure du succès en affaires - Intermède : François Pinault (Pinault-Printemps-Redoute) et Vincent Bolloré (Bolloré Technologie) - II / Comment se font les [bonnes] affaires - 3. Devenir homme d'affaires - L'attrait pour les carrières indépendantes - Caractéristiques personnelles de l'homme d'affaires - Innovation, efficience et prédation - Intermède : Ingvar Kamprad (Ikea) et Jim Clark (Silicon Graphics et Netscape) - 4. La bonne affaire, moment clé de l'accumulation du capital - La capacité à percevoir les erreurs du marché - La bonne affaire est-elle une illusion ? - Un modèle d'analyse des processus d'affaires - Une affaire presque parfaite : la reprise de Cocoladowny par le groupe Danone - Gagner beaucoup en prenant peu de risques - Intermède : Marcel Dassault (Dassault Aviation) - III / Et la morale dans tout ça ? - 5. Séduction, promesses et menaces : la bonne affaire comme pratique politique - De l'art d'attribuer la bonne rétribution - Comment tenir ses alliés ? - La promesse, forme par excellence de l'engagement d'affaires - L'escalade des engagements - Du don à la manipulation - Quand l'homme d'affaires reçoit des cadeaux - La menace, ressort de nombreuses affaires - Intermède : Bernard Arnault (LVMH) -6. De la vertu des hommes d'affaires - Vertu et prédation - Sociétés du don et sociétés de marché - Désir de rédemption et aspiration à la générosité - Institution bâtardes et tolérance - Tantôt adulé, tantôt honni, l'homme d'affaires face à la morale - La vertu considérée comme un capital - Final : Claude Bébéar (Axa) - Conclusion - Annexes : principaux résultats de l'enquête quantitative - Bibliographie.