2017-09-22 - Maïa Mazaurette - GQ
[Dans La Société autophage] Anselm Jappe décrit le lent développement du capitalisme à travers le narcissisme grandissant du sujet. L’indifférence et la cruauté du capitalisme, obsédé par la valeur quantitative pour le monde réel, se retrouvent en miroir dans l’indifférence et la cruauté du narcissique pour autrui. In fine, l’individu, soumis à cette pulsion de mort du capitalisme, finit par entrer dans un processus de ressentiment et d’autodestruction. La société capitaliste semble devoir se dévorer elle-même et la seule issue semble l’abolition du capitalisme, puisque les tentatives réformistes du marxisme traditionnel ne parviennent pas à se placer hors du système de la valeur marchande.
2017-11-13 - Romaric Godin - Mediapart
Anselm Jappe se rattache au courant de la critique de la valeur (Wertkritik en allemand). Né dans les années 1980 d'une relecture du Capital, celui-ci insiste sur la radicale nouveauté historique que constituerait la société capitaliste marchande. Forme sociale totale et dynamique qui oblige ses sujets à orienter leurs capacités vers un seul but abstrait – la production de valeur –, le capitalisme détermine une profonde mutation anthropologique, selon l'auteur, en détruisant toutes les limites symboliques et matérielles à son expansion. […]
2018-04-01 - Mehdi Benallal - Le monde diplomatique
In La Société autophage, Anselm Jappe examines the subject of narcissistic fetishism, which he identifies as the subjectivity of crisis capitalism. The “value critic” extends his discussion here to the field of psychological patterns in an investigation of the fetishisation of merchandise.
The author’s approach is based on a judicious use of Freudian psychoanalysis and its extension into sociology, particularly in the work of Herbert Marcuse and Christopher Lasch.
It is addressed to all those who are concerned with modern society’s “death instinct” and who consider it to be the result of a true crisis of civilization.
Anselm Jappe is a Marxist theorist and a specialist on Guy Debord. He is the author of Guy Debord (Denoël, 2001), Les Aventures de la marchandise (Denoël, 2003) and Crédit à mort (Lignes, 2004).