Max Weber (1864-1920), principal fondateur de la sociologie allemande, fait l'objet d'une redécouverte en France depuis quelques années. Il est notamment l'auteur de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme et de Le Savant et le Politique. La Découverte s'est engagée depuis 2013 dans une série de traductions d'inédits et de retraductions dont Les Communautés est le troisième volume, après La Domination et La Ville. Il sera suivi en 2020 par un quatrième et dernier ouvrage : Sociologie.
2014-01-09 - Robert Maggiori - Libération
Peu de personnalités intellectuelles ont connu post mortem une destinée aussi tourmentée que celle du sociologue Max Weber (1864-1920). L'homme était austère et complexe : conservateur nationaliste pour les uns, prophète révolutionnaire du temps présent pour les autres. Il continue de fasciner. L'oeuvre, enrichie aujourd'hui d'une nouvelle traduction sous le titre La Domination, est à l'image de cette complexité : exigeante, foisonnante, procédant souvent par un système savant de variations autour de quelques thèmes, comme les conditions d'émergence du capitalisme moderne ou celles de la liberté personnelle dans un monde dominé par la bureaucratie. [...] La publication de La Domination est une excellente nouvelle !
2014-01-10 - Gilles Bastin - Le Monde des livres
Au fond, l’organisation de l’Europe à socle franco-allemand, dont on nous vante (nous vend ?) aujourd’hui les mérites, aurait pu être confiée en un autre temps aux deux pères fondateurs de la science sociale opérant main dans la main, soit le Français Émile Durkheim et l’Allemand Max Weber. Durkheim plutôt progressiste et Weber plutôt conservateur (malgré sa femme militante féministe et prénommée… Marianne) : cela eût donné un beau duo. Encore aurait-il fallu marier deux conceptions méthodologiques bien différentes, même si la même inventivité inspirait l’une et l’autre. Mais, s’agissant du seul Weber et pour sortir de l’utopie rétroactive, réjouissons-nous de voir les éditions la Découverte donner aujourd’hui une traduction et édition critique de sa « sociologie de la domination ». Cette partie d’Économie et Société (Wirtschaft und Gesellschaft) qui, avec ses 400 pages, forme un chapitre du grand ensemble, n’existait pas en français jusqu’ici. La voilà à notre portée sous le titre de La Domination. C’est évidemment un ouvrage savant et qui fait état chez son auteur d’une immense culture, le voyant parcourir âges et civilisations. Mais c’est aussi un ouvrage qui nous intéresse tous — quitte à ce que nous le lisions parfois en diagonale— , et ce pour trois raisons : 1° le concept de domination wébérien a été repris depuis lors et avec éclat par Michel Foucault et par Pierre Bourdieu, se voulant dépassement des notions marxistes d’aliénation ou d’exploitation ; 2° la partie historique de l’ouvrage est foisonnante d’exemples magnifiques et parfois amusants (voir tel gardien de harem perçu comme haut fonctionnaire) ; 3° Weber nous y parle continument de politique même s’il préfère ne pas trop le laisser apparaître, préférant mener un travail distancié sur de grande formes sociales dont il ne perçoit les implications secondes que de loin.
2014-01-21 - Igor Martinache - Jacques Dubois
On n’en finit pas de redécouvrir Max Weber (1864-1920). S’ajoutant à des traductions récentes de son œuvre, la Domination constitue une pièce de choix. Cette section d’Économie et Société, rédigée il y a maintenant un siècle, n’était pas disponible en français. Elle délivre de nouveaux aspects de la pensée du grand sociologue allemand.L’ouvrage révèle une sociologie ambitieuse, à la fois très théorique et méticuleuse dans la description des faits de domination.
2014-03-19 - Arnaud Saint-Martin - L'Humanité
Quarante-trois ans après la première parution partielle d'Économie et société, voici enfin la traduction française des manuscrits de Max Weber qui viennent compléter ses premières analyses consacrées aux différentes formes de domination, un cas particulier du pouvoir, que l'auteur tenait pour « l'un des éléments les plus importants de l'agir communautaire ». S'appuyant sur une érudition historique impressionnante, couvrant aussi bien les aires européennes, qu'asiatiques ou arabes, l'auteur y développe les grands idéaux-types de domination déjà présentés par ailleurs : bureaucratique, patrimoniale, féodale et charismatique. Il les ramène à deux grandes formes polaires, la domination fondée sur une autorité et la domination en vertu d'une configuration d'intérêts - dont le cas le plus pur est la détention d'un monopole sur un marché. Emaillé de considérations nombreuses sur le capitalisme - avec l'opposition bien connue de Weber au matérialisme marxiste -, l'ouvrage pourra intéresser autant les économistes que les sociologues et les politistes, déjà familiers ou non de l'oeuvre de Max Weber. Et confirme, s'il le fallait, qu'il s'agit bien d'un classique.
2014-05-01 - Igor Martinache - Alternatvies économiques