Depuis les années 1980, la « modernisation » est partout à l'ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux « mutations du monde contemporain », c'est bien souvent une véritable « barbarie douce » que cette modernisation aveugle installe au cur des rapports sociaux. C'est ce que montre Jean-Pierre Le Goff dans ce livre, dans deux champs particulièrement concernés par le phénomène : l'entreprise et l'école. La barbarie douce s'y développe avec les meilleures intentions du monde, l'« autonomie » et la « transparence » sont ses thèmes de prédilection. Elle déstabilise individus et collectifs, provoque stress et angoisse, tandis que les thérapies en tout genre lui servent d'infirmerie sociale. L'auteur met à nu la stupéfiante rhétorique issue des milieux de la formation, du management et de la communication. Et explique comment elle dissout les réalités dans une « pensée chewing-gum » qui dit tout et son contraire, tandis que les individus sont sommés d'être autonomes et de se mobiliser en permanence. L'auteur montre que cette barbarie douce a partie liée avec le déploiement du libéralisme économique et avec la décomposition culturelle qui l'a rendue possible. Et il explore les pistes d'une reconstruction possible pour que la modernisation tant invoquée puisse enfin trouver un sens.
Jean-Pierre Le Goff, philosophe de formation, est sociologue. Il préside le club PolitiqueAutrement, qui explore les conditions d'un renouveau de la démocratie dans les sociétés développées.
« Indéniable. »
LE MONDE DE L'ÉDUCATION
« Dans ce virulent
petit livre, [...] on retrouve les coups de gueule de l'auteur contre la pensée
"chewing-gum". Jean-Pierre Le Goff est des plus convaincants : on ressort de son
livre avec la pugnacité qu'il y a mise contre ce que Castoriadis appelait
la "la montée de l'insignifiance". »
TÉLÉRAMA
« Un petit
livre décapant. »
RÉFLEXION FAITE
« Un brûlot bien charpenté,
[...] qui plaide pour une mutation nécessaire mais à visage humain de la
société. »
LIBÉRATION
« Ce petit livre offre une analyse et
une réflexion toutes deux constructives et passionnantes. Il a forcément raison
quelque part puisque, comme à propos de la mondialisation et de ses
dérives, c'est ce que nous ressentons, ce dont nous souffrons et ce dans quoi
nos enfants risquent de se perdre. »
VERSO
« Depuis
les années 1980, la "modernisation" est partout à l'orde du jour. Mais au nom de
la nécessaire adaptation aux "mutations du monde contemporain", c'est bien
souvent une véritable "barbarie douce" que cette modernisation aveugle installe
au coeur des rapports sociaux. C'est ce que montre Jean-Pierre Le Goff dans ce
livre, dans deux champs particulièrement concernés par le phénomène:
l'entreprise et l'école. La barbarie douce s'y développe avec les meilleurs
intentions du monde. »
FEMININ PRATIQUE PSYCHO
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Introduction
I. Moderniser à tout prix
1. Management et manipulation : les émancipateurs de l'ère nouvelle
Le « savoir-être à tout faire »
Des logiciels de manipulation
Inversion des rôles et autoservitude
Le management paradoxal
2. Évaluation des compétences et déshumanisation du travail
Une nouvelle approche de l'emploi
L'incroyable logomachie de la « compétence »
La machinerie de l'insignifiance
3. Les outils pédagogiques « libérateurs »
Les « outils d'évaluation » et les « contrats » appliqués aux enfants
Des effets insidieux
L'expérience humaine et la culture en question
L'autonomie à tout prix
Vers l'école de la non-violence ?
L'impossible synthèse
4. L'école sous la pression moderniste
« L'école de la réussite au service des jeunes » ?
Les nouvelles formules de l'enseignement
Refonder l'école pour empêcher la « guerre civile » ?
Les nouveaux objectifs de l'école
Quel héritage ?
Quelle citoyenneté ?
Un discours insaisissable
II. Comment en est-on arrivé là ?
5. Aux origines culturelles de la barbarie douce
L'autonomie comme table rase
Une nouvelle conception de l'éducation permanente
L'institution scolaire en question
Un héritage difficile à assumer
Une nouvelle donne
6. Aux origines de la gauche moderniste
Le culte de l'entreprise et le nouveau management
La formation et l'école au service de la modernisation
Fuite en avant et invocation des valeurs
L'incohérence
7. Des conditions pour espérer ?
La modernisation encore et encore...
Les impasses de la gauche radicale
À la recherche d'un nouveau mouvement social
Conclusion
Postface à l'édition de 2003.