2017-12-08 - Laurent Lemire - Livres Hebdo
À moins d'être un spécialiste du règne de Louis XV ou un fidèle lecteur de notre revue vous n'avez sûrement jamais entendu parler d'Étienne de Silhouette. (…)
2017-12-28 - Alter Eco
« Avec un sens inné de la communication de masse, les grands financiers et la noblesse n'ont de cesse de faire oublier le nom propre de Silhouette au profit d'un nom commun qu'ils répandent dans les libelles, les saillies, les pamphlets, les chansons et qui désigne désormais des objets ou des actes sans réelle valeur, avant de se figer autour de ce qui est esquissé », écrit Thierry Maugenest. Insidieusement, l'homme meurt une deuxième fois. Dans ces conditions, on comprendra qu'en lui consacrant cette biographie, l'écrivain fasse davantage qu'œuvre d'historien. Il signe là un acte de résistance politique.
2018-01-18 - Baudouin Eschapasse - Le Point
On peut lire cette carrière à partir de nombreux paramètres. Le courage politique en est un. Les réformes du siècle en est un autre. La geste de la censure rayant Silhouette des ouvrages tournant autour de la politique économique du XVIIIe siècle, encore un autre. Il en est de nombreux. Si nous avons choisi de suivre plutôt la trajectoire d’un aristocrate des Lumières au siècle des Lumières, c’est que les liens de Silhouette avec les philosophes (moins eux-mêmes que leurs œuvres) donnent à cette épopée une teneur particulière.
2018-01-23 - Christian Ruby - Nonfiction
Le crime de ce fin lettré, éduqué chez les Jésuites, « l'un des hommes les plus célèbres de France » ? S'en prendre aux nantis « afin de soulager le peuple, victime de famines et accablé d'impôts », comme le rappelle cette formidable biographie. Ecrite dans un style enlevé et très documentée, elle réhabilite ce « philosophe humaniste », conscient de la « nécessité de rééquilibrer les richesses au sein de la société ». [...] La noblesse, les financiers et les dévots montent une cabale contre lui. Point de postérité pour celui qui, trente ans avant la Révolution, prophétisa son avènement. Il n'est pas trop tard...
2018-01-31 - Delphine Peras - L'Express
[...] A partir des années 1750, un foisonnement de publications sur le luxe envahit l'espace public, prises de position qui traversent l'ensemble de la république des lettres, de Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Helvétius ou d'Alembert aux plus obscurs – le marquis de Saint-Lambert, Rabelleau ou du Coudray. L'homme d'Etat qui a plus que tout autre porté cette critique n'a laissé son nom qu'à une antonomase (la transformation d'un nom propre en nom commun), son patronyme devenant synonyme de "mesquin et inachevé", puis d'une technique de portrait réalisé d'après les contours d'ombre chinoise, dont il était lui-même friand. Etienne de Silhouette méritait mieux que cette postérité qui l'a effacé de l'histoire, ainsi que le montre Thierry Maugenest dans sa belle enquête archivistique. [...]
2018-02-16 - Antoine de Baecque - Le Monde des livres
On découvrira avec bonheur la figure d'Étienne de Silhouette. Le patronyme de cet éphémère ministre de Louis XV est devenu un nom commun car il se distrayait en dessinant, sur les murs de son château de Bry- sur-Marne, des visages tracés par une simple ligne. « Répandre le nom commun pour faire oublier l'homme hors du commun », diagnostique Thierry Maugenest. Passionné par le XVIIIe siècle, ce romancier a fait authentique œuvre de chercheur en reconstituant, à partir de documents d'archives, la vie de celui qui, lecteur de Confucius, traducteur de Pope et de Bolingbroke, protégé de Mme de Pompadour, est devenu pour six mois, en 1759, contrôleur général des Finances. Poussé par sa foi chrétienne et encouragé par le roi, Silhouette entreprendra de taxer les riches pour aider les indigents, politique qui suscitera contre lui une levée de boucliers de la part des privilégiés, le forçant à la démission. C'est l'autre face d'avant la Révolution, celle dont la réussite aurait changé le cours de l'Histoire.
2018-02-16 - Le Figaro Magazine
L'ouvrage de Thierry Maugenest raconte l'ascension puis la chute de ce personnage romanesque en diable. (…)
2018-03-01 - Coralie Schaub - Libération