2020-09-01 - Dominique Poncet - Lire - Magazine littéraire
Baldwin sait montrer la mécanique tendue et implacable d’un assassinat, il sait peindre des personnages complexes, sans les piéger dans des dichotomies trop faciles – côté Noirs comme Blancs –, et il sait mettre en œuvre sa conviction profonde, déclinée d’essais en romans, conviction bouleversante parce qu’elle fait basculer le regard : le racisme n’est pas un problème de Noirs, c’est un problème de Blancs ; mais ce sont les Noirs qui savent ce qu’est le racisme et non les Blancs.
2020-09-03 - Lise Wajeman - Mediapart
Derrière l'apparente simplicité de cette présentation, il y a chez Baldwin le souci de restituer un contexte évidemment plus complexe, où la situation socio-économique fait de « Monsieur Charlie » –le blanc « de base » qu'on désigne dans l'argot noir–, une victime collatérale du racisme dans lequel il s'enferme. Subtilité des représentations et des registres de langage, comme cet argot que Baldwin mobilise souvent mais ne revendique jamais pour ne pas l'opposer, ce qui serait essentialisé comme la langue légitime, la langue qui domine. La pièce est un coup de maître.
2020-09-06 - Cyril Marchan - Slate.fr