La réunion de Porto Alegre (l'anti-Davos), à l'automne 2000, a été considérée par beaucoup d'observateurs comme l'acte de baptême d'une société civile internationale. Fondée sur le foisonnement de myriades d'associations de tous pays et de toutes cultures, elle seule serait à même de réparer ou de limiter les dégâts du marché d'une part, et de desserrer l'emprise des États autoritaires ou dictatoriaux de l'autre. Ces espoirs sont légitimes. Aucune démocratie ne saurait rester ou devenir vivante sans qu'y prolifèrent des associations en tous genres. Il y a cependant loin de la coupe aux lèvres ! Les associations ne sont pas nécessairement et toujours aussi démocratiques qu'elles le proclament. Et ont-elles même une raison d'être véritable et spécifique ? Les entreprises ou les administrations ne sont-elles pas souvent plus aptes et mieux habilitées qu'elles à fournir les services qu'elles prétendent offrir ? Il faut faire toute leur part à ces doutes et à ces critiques de l'association. Mais ne pas non plus s'y complaire, car l'idéal de la société civile associationniste mérite d'être pris au sérieux. Écrit à plusieurs voix par des analystes reconnus du fait associatif, ce livre est le lieu d'un débat particulièrement ouvert qui entend se tenir aussi éloigné de l'angélisme que du cynisme. Sur ces questions essentielles, où se joue l'avenir de l'aspiration démocratique, cent ans après l'adoption de la loi de 1901, il permet de faire la part du souhaitable, du possible et de l'effectif.
Jean-Louis Laville, sociologue, chargé de recherches, est membre du CRIDA et co-directeur du LSCI (Laboratoire de sociologie du changement des institutions).
Alain Caillé, professeur émérite de sociologie à l'université Paris-Ouest-La Défense, est le fondateur et directeur de La Revue du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales). Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont, à la Découverte, La Quête de reconnaissance. Nouveau phénomène social total (2006), Anthropologie du don. Le tiers paradigme (Poche, 2007), ou encore Théorie anti-utilitariste de l'action (2009) ; et, aux éditions Le Bord de l'eau, Pour un manifeste du convivialisme (2011).
Philippe Chanial, secrétaire général de La Revue du MAUSS, est maître de conférences en sociologie à l'université Paris IX-Dauphine, où il codirige le CERSO (Centre d'études et de recherches en sociologie des organisations).
Éric Dacheux, maître de conférences associé à l'IEP de Paris et co-responsable de l'équipe "Espace public européen" au sein du laboratoire "Communication et politique" (CNRS).
Bernard Eme, sociologue, est maître de conférences associé à l'IEP Paris et co-responsable du CRIDA (Centre de recherche et d'information sur la démocratie et l'autonomie, équipement LSCI-CNRS).
" Cet ouvrage fait apparaître la fécondité d'un regard sociologique certes démystificateur, mais qui ne sacrifie pas pour autant les potentialités ouvertes par la diversité des expériences associatives, du local au global. "
CULTURES EN MOUVEMENT
2024-12-03 - PRESSE
Introduction, par Alain Caillé et Jean-Louis Laville - 1. Les ambiguïtés de l'association - Malaise dans l'association ou pourquoi l'économie plurielle et solidaire me laisse perplexe, par Serge Latouche - Les associations et les tourments de l'ambivalence, par Bernard Eme - 2. S'associer, pourquoi faire ? - Les raisons d'être des associations, par Jean-Louis Laville - Société civile, société civique ? Associationnisme, libéralisme et républicanisme, par Philippe Chanial - 3. Vers une société civile internationale - Les associations dans l'espace public européen, par Éric Dacheux - La société civile mondiale qui vient, par Alain Caillé.