Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, se développe en France un courant d'idées qui cherche à promouvoir la diffusion de la connaissance au plus grand nombre pour que chacun puisse assumer son rôle de citoyen : l'éducation populaire. Sous cette appellation se trouvent intriqués, à partir de cette période, quatre grands domaines d'intervention : activités complémentaires de l'école, formation permanente, action culturelle et engagement dans la cité.
Toujours très actif aujourd'hui, ce mouvement a connu une histoire faite d'enthousiasmes et de réussites, mais aussi d'incompréhensions et de critiques, voire de rejets. D'abord perçue comme une éducation culturelle touchant à la vie tout entière, l'éducation populaire a ensuite connu différentes phases : mise en place de la formation permanente puis de l'animation socioculturelle et, à partir des années 1980, développement de l'éducation civique.
C'est cette riche histoire que propose de découvrir cet ouvrage. Son auteur montre le rôle essentiel joué par l'éducation populaire au sein de la société : il s'intéresse à l'éthique sociale qui la fonde, à quelques figures marquantes, à des institutions et organismes qui s'en réclament, à des programmes et actions inscrits dans la vie nationale et internationale, aux populations touchées par les acteurs du mouvement. Témoignant d'une certaine forme d'utopie républicaine – celle d'une société fraternelle et de progrès –, l'éducation populaire épouse les grandes questions de société de son temps et participe, selon Jean-Marie Mignon, de l'ensemble des mythes fondateurs qui permettent à la société française de conserver son unité.
Conseiller technique et pédagogique de la Jeunesse et des Sports, Jean-Marie Mignon est chargé d'enseignement à l'IUT " Carrières sociales et socioculturelles " de Paris-XIII-Bobigny.
" Si nous vivons à une époque où les rapports entre générations semblent particulièrement compliqués, il nous semble que l'ouvrage éclaire très utilement ce que pourrait être une politique d'éducation populaire. Geneviève Poujol signal d'ailleurs: "Ce travail sur l'actualité qui complète l'analyse des situations du passé donne à cet ouvrage un intérêt manifeste pour ceux qui s'interrogent sur les lendemains de l'éducation populaire. "
PARUTIONS.COM
" L'auteur dresse un état des lieux mis en perspective historique et pose les problématiques. Comment concilier la part du militantisme et l'institutionnalisation d'un mouvement autour des principales associations ? Dans cette période de mutation, Jean-Marie Mignon veut insister sur le statut particulier de l'éducation populaire: "Elle n'entre pas dans le champs politique ou syndical, mais doit continuer son questionnement sur la société et sur la place que les citoyens veulent y prendre." Et accessoirement les aider à y parvenir. C'est tout le sens de son engagement et de sa réflexion. "
LE MONDE DE L'ÉDUCATION
" C'est un revigorant voyage au coeur du projet politique d'émancipation porté par l'éducation populaire que nous convie Jean-Marie Mignon. La passionnante épopée qu'il restitue montre comment, de la Libération à nos jours, les militants de l'éducation populaire ont oeuvré pour ancrer dans la réalité leur volonté de Lumières partagées. "
ACTUALITES SOCIALES HEBDOMADAIRES
" L'intérêt de cet ouvrage, et non des moindres: la façon dont il fait une place aux questions culturelles, souvent marginalisées alors qu'elles sont au coeur de l'articulation de la réflexion sur les masses et les élites. "
POLITIS
" Qui n'a jamais chanté Les jolies colonies de vacances ? De la seconde guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui, Jean-Marie Mignon retrace cinquante ans d'éducation populaire. L'auteur fait revivre les grandes figures de ce mouvement, qui se veut l'héritier spirituel de Denis Diderot et de Jean-Jacques Rousseau. [...] Un demi-siècle plus tard, ce projet d'éducation populaire a toujours autant de force. Mais si l'auteur retrace ses évolutions historiques, c'est pour pointer les besoins actuels. Seule une remise en cause lui permettra de s'adapter aux évolutions de la société et des jeunes. "
SCIENCES HUMAINES
" Conseiller à la Jeunesse et aux Sports, Jean-Marie Mignon consacre aujourd'hui une étude dense à cette aventure (l'éducation populaire), qui a largement traversé la seconde moitié du XX° siècle et dont l'Isère fut l'un des terreaux les plus fertiles. "
LES AFFICHES DE GRENOBLE ET DU DAUPHINÉ
" La tâche était immense. Rassembler dans un même ouvrage plus de soixante années d'histoire, de débats, de mouvements associatifs, de bouillonnement au coeur de la cité... Jean-Marie Mignon l'a pourtant fait. Conseiller technique et pédagogique au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative et chargé d'enseignement à l'IUT Carrières sociales de l'université de Paris XIII, cet historien de formation voulait tenter de répondre à l'épineuse question: "Qu'est-ce que l'éducation populaire ?" À l'image de son auteur, Une histoire de l'éducation populaire, qui vient de paraître aux Editions La Découverte, aborde le sujet avec humilité et dans un souci permanent de mise en débat. "
LES CAHIERS DE L'IFOREP
" Les événements ont bousculé les utopies et les pratiques des militants de l'éducation populaire aux convictions fortes - laïques, religieuses, politiques ou philosophiques -, que les gouvernements ont parfois écoutés et soutenus; mais aussi placés sous tutelle, voire instrumentalisés. J-M Mignon donne une lecture claire et objective de cette complexité. "
ÉTUDES
" Le terme d'éducation populaire recouvre des réalités diverses et contradictoires. L'auteur parcourt un demi-siècle de cette histoire chaotique avec un souci de clarté et d'objectivité n'occultant aucun des débats qui l'ont traversée. "
JOURNAL DES INSTITUTEURS
2024-10-04 - PRESSE
Préface - Introduction - I / La reconstruction (du milieu des années 1940 au milieu des années 1950) - Reconstructions et inventions - Peuple et culture : l'éducation des masses et des élites - Travail et culture : le rayonnement populaire de l'action culturelle - L'éducation populaire dans la zone française d'Allemagne - L'aventure des chantiers de jeunes - La co-éducation du scoutisme - Nouvelles préoccupations éducatives périscolaires et postscolaires - Permanence du conflit laïque/confessionnel - Les CEMEA : la formation à l'encadrement des œuvres complémentaires de l'école - La Ligue de l'enseignement - Le Conseil français des mouvements de jeunesse - Institution puis effacement de l'administration publique de l'éducation populaire - Le Conseil de l'éducation populaire et des sports - La création d'une direction de l'Éducation populaire au ministère de l'Éducation nationale - Les instructeurs spécialisés et les centres d'éducation populaire - Jeanne Laurent et la décentralisation théâtrale - La commission Langevin-Wallon et son échec - La fusion de la direction de l'éducation populaire dans celle des sports - La popularité des foyers pour la jeunesse - André Philip fédère les maisons de jeunes et de la culture - Pierre-François Tanguy Prigent organise les foyers ruraux - Les auberges de jeunesse, ouvertes et antagonistes - Le jeune socialiste Pierre Mauroy crée les foyers Léo-Lagrange - Les foyers de jeunes travailleurs - II. De l'éducation populaire à l'éducation permanente. Les années 1950 et 1960 -La place grandissante de la jeunesse dans la société - Le désir de loisirs et le travail en miettes ? - Richesses et ambiguïtés de l'animation - La sociabilité à inventer dans les grands ensembles immobiliers - Les MJC comme " réponse aux loisirs vides " - Vers un ministère chargé de la jeunesse - Du haut-comité de la Jeunesse au haut-commissariat à la Jeunesse et aux Sports - Le projet rejeté du Centre national d'éducation populaire - Le " congé cadre jeunesse " - Culture cultivée versus culture populaire - La création des Affaires culturelles - L'art dramatique - L'expression musicale et les chorales - L'expression écrite et orale, le livre vivant - Éducation populaire, éducation permanente - L'éducation permanente, aboutissement ou prolongement de l'éducation populaire ? - Les chemins de la pédagogie : pratiques et utopies - L'éducation populaire et l'outre-mer - La résonance des indépendances nationales - Une action bousculée en Algérie - La vie associative de l'Afrique occidentale française encadrée par les partis - III / L'animation socio-éducative et l'éducation populaire : la disjonction. Les années 1960 et 1970 - L'évolution de la société française et l'émergence des animateurs professionnels - Les nouveaux notables selon Joseph Rovan - Paul Harvois et les animateurs d'État du monde rural - L'appui aux populations immigrées - L'engagement auprès des exclus - La disjonction entre l'animation et l'éducation populaire - Le premier diplôme d'État concernant l'éducation populaire - Les conseillers techniques et pédagogiques, héritiers des instructeurs - Crispations entre les mouvements et les pouvoirs publics - Vers une relation directe de l'administration et des jeunes - Le mai 1968 des animateurs - La crise de la Fédération des maisons des jeunes - Les difficultés de la " Nouvelle société " - La loi Chaban - Delors et l'Éducation nationale - Naissance de la politique de la ville - La professionnalité des animateurs reconnue par des diplômes - Une société en mutation - L'émancipation de la femme - Une nouvelle " place " pour l'enfance et la jeunesse - La protection de l'environnement - La critique de la culture de masse et des mass media - IV / Usures institutionnelles, limites et tentatives de rebonds des modèles installés. (Des années 1980 aux années 2000) - Les mouvements traditionnels entre perte d'ardeur et nouveaux défis - L'image datée de l'éducation populaire - L'éducation populaire face à de nouveaux défis - La vie politique et l'éducation populaire (1981-2006) - L'éducation populaire fixée par la politique (1981-1986) - Jeunesse et Sports ballotté (1986-1997) - Les intentions de Marie-George Buffet (1997-2002) - Aller-retour, à l'Éducation nationale puis aux Sports (2002-2007) - Culture démocratisée, éducation républicaine - Culture de masse, culture des minorités ou culture pour tous ? - L'administration de la culture - Utopies pédagogiques et pragmatismes éducatifs - Le renouvellement des universités populaires - V / Des modernisations diversifiées et des défis à relever (des années 1980 aux années 2000, suite) - Les territoires de l'éducation populaire - De nouveaux problèmes de société - La laïcité française en question - La redécouverte de la langue maternelle ? - L'action locale : la politique de la ville, la politique des villes - La coopération avec les pays en développement - Nouvelles pratiques, nouveaux mouvements - Les réseaux de communication et d'information mutuels - L'éducation aux pratiques scientifiques - L'éducation à l'écologie et au développement durable - Le développement solidaire, le commerce équitable - Les échanges de savoir et les apprentissages mutuels - Les mouvements des " sans-droits " - Conclusion - Sigles - Bibliographie - Index.