Partons à la découverte de fraises, de tomates – jamais hors-sol –, de choux, d'herbes aromatiques, de plantes d'agrément... qui obligent leurs partenaires humains à respecter leurs exigences pour grandir et prospérer. Les paysans et paysannes avec lesquels l'auteur va désherber, cueillir ou rempoter ne parlent jamais des rapports qu'ils entretiennent avec leurs plantes en termes de " production ". Dusan Kazic nous initie à leurs côtés à un monde où se tissent des liens qui donnent naissance à des familles multispécifiques. Les plantes ne sont pas (que) des êtres mangeables, mais des maîtres d'apprentissage, des êtres d'amour, des êtres de travail, des êtres de jeux, des êtres qui parlent à leur manière. Écoutons ces histoires que l'auteur raconte avec passion ! 
Les paysans " animent " les plantes en tissant avec elles des liens sensibles qu'elles et ils cultivent en agriculture biologique, en conventionnelle, ou encore en agriculture " raisonnée ". 
Si l'on veut éviter que les terres ne tombent définitivement en ruine, chercher à " produire autrement " ne suffit pas. Il ne s'agit pas d'arrêter de nourrir les humains mais de commencer à penser une agriculture au travers des rapports coévolutifs que les humains entretiennent avec les plantes, une agriculture des relations. Dans l'héritage de Pierre Clastres, James Scott et Donna Haraway, l'auteur propose de rompre avec le paradigme de la production issu du savoir économique, qui mène à la destruction des paysans et de cette Terre, pour concevoir une agriculture et plus largement un monde sans production et sans économie. 
 
                
 
                                            
Note à propos des paysans et paysannes rencontrés
 
Introduction
 Genèse du sujet
 Faire un pas de côté
 
Première partie
 La production ne constitue pas notre matérialité
 1. Se rendre attentif aux rapports animés avec les plantes
 Faire ressortir les liens
 Retrouver le monde de la vie
 Faire preuve de générosité : instaurer d'autres modes d'existence des plantes
 
2. Vinciane Despret, Karl Marx, les paysans et la pomme de terre
 Une vieille histoire
 Des mondes incompatibles
 La mise en œuvre des forces productives
 
Deuxième partie
 
Animer pour résister
 Introduction. Une ethnographie spéculative
 3. Faire du commerce avec les plantes
 Sans animation, pas de commerce
 Quand les plantes s'invitent autour de la table pour faire du commerce
 Quand le chou de Pontoise emballe la place de Paris
 Quand les fraises du plateau d'Orgeval posent leurs exigences pour faire du commerce
 
4. La tomate : une codomestication avec un être aux multiples modes d'existence
 Ni critiques ni controverses, mais de nouvelles histoires
 " Et, en plus, tu veux que l'on se mette aux trente-cinq heures ? "
 La codomestication et la production : deux concepts qui ne fabriquent pas les mêmes histoires
 Quand les paysans opèrent leur " tournant ontologique "
 
5. Lorsque les plantes se mettent à travailler
 Vivre au milieu des plantes
 Plantes au travail
 Les plantes travaillaient aussi par le passé
 
Troisième partie
 Après la production : au milieu des champs
 6. Cueillir
 Éviter de perpétuer des logiques coloniales
 Créer des " zones de confort "
 De la production au don-des-plantes
 Apprendre à raconter des histoires en cueillant
 
7. Rempoter
 Une ferme pas comme les autres
 Isabella et ses plantes : une famille mutispécifique de plus à composer
 Beauté des plantes : un critère important pour faire du commerce
 Manger des plantes, pas des animaux : une position tenable ?
 
8. Désherber
 S'excuser : un moyen pour régler une cohabitation compliquée
 Désherber au milieu de blés durs, de blés tendres, de sarrasin et d'épeautre
 Quand l'art de raconter des histoires trouve sa limite
 
Surtout ne pas conclure
 Il n'y a pas eu de naissance du capitalisme mais naissance de la discipline économique
 Entamer une " reprise anthropologique "
 Dans les mondes d'après la production, " rien n'est économique "
 
Remerciements
 Bibliographie.