2019-11-14 - Laurence de Cock et Mathilde Larrère - Politis
Vers 1900, [Lucien Descaves] se mit à collectionner les livres et brochures sur la Commune, chercha à rencontrer des anciens, se rendit à Genève « pour puiser aux sources ». Car il avait en projet une grande « histoire de la proscription communaliste» qu’il pensait intituler les Épaves. Le livre ne vit jamais le jour, mais de l’entreprise naquit Philémon, drôle de roman documentaire paru en 1913 et que réédite aujourd’hui La Découverte, assorti d'une présentation de Maxime Jourdan.
2020-01-02 - Dominique Kalifa - Libération
[Ce livre] est écrit à la première personne, l’auteur se faisant le narrateur. Descaves nous raconte sur un mode sensible, par petites touches, l’histoire de la Commune, de l’exil et du retour. [...] Si le travail de l’historien c’est de faire éprouver au lecteur au plus près les sensations d’une époque, il trouvera là une source formidable.
2020-02-06 - Jean-Louis Robert - L'Humanité
Tout l’honneur des historiens consiste parfois à sortir des cendres du passé des personnages et des événements cruciaux, mais négligés. Lucien Descaves avait emprunté cette voie, les éditions La Découverte et l’historien Maxime Jourdan, en ressortant son travail, poursuivent judicieusement son oeuvre.
2020-02-06 - Fabrice d'Almeida - Le Nouveau Magazine Littéraire
La réédition [du livre de Lucien Descaves] sur la Commune publié en 1913 tire de l'oubli les acteurs de cet événement dont il a partagé les idéaux et les désespoirs et recueilli l'héritage. Détenteur d'un fonds documentaire exceptionnel, il en fait le récit à travers l'histoire d'un vieux couple profondément uni sentimentalement et politiquement et qui a vécu l'exil en Suisse.
2020-03-01 - J.C. - Historia
En se réappropriant le passé comme le fait le narrateur de Philémon, premier « roman de la Commune, de l’exil et du retour » publié en 1913, construit à partir de documents divers (archives, journaux, correspondances) et habité par la chaleur du témoignage oral, Descaves rend hommage aux « vieux de la vieille » - ainsi qu’on appelait les communards. Il conte l’histoire d’ un couple âgé qu’il baptise d’abord Philémon et Baucis, en réalité Etienne et Phonsine Colomès, tous deux membres de l’internationale, anciens communards, anciens proscrits, ouvriers bijoutiers, détenteurs d’une mémoire mise au ban de la nation et qu’ils ne demandent qu’à partager. Là est l’enjeu : dire l’histoire par le biais du roman permet d’ en décaler les hiérarchies et leurs oppressions, de rétablir des faits passés sous silence ou occultés, et de faire passer les « effacés » du statut d’objets (d'études ou de statistiques) au statut de sujets.
2020-03-01 - Arnaud de Montjoye - Le Monde Diplomatique
Le romancier Lucien Descaves (1861-1949), qui fut aussi président de l’Académie Goncourt, publia en 1913 ce livre d’histoire qui se lit comme un roman. Mais un roman qui s’appuie sur des sources et documents de toutes natures. Sous-titré Vieux de la Vieille. Roman de la Commune, de l’exil et du retour, ce Philémon est un petit bijou littéraire, ici présenté et annoté par Maxime Jourdan.
2021-03-16 - Gilles Heuré - Télérama