Jean Baubérot, sociologue et historien, est ancien titutlaire de de la chaire Histoire et sociologie de la laïcité à l’EPHE. Ses nombreux travaux sur la laïcité font autorité et ont été traduits en quatorze langues. Il est notamment l'auteur de Histoire de la laïcité(Que sais-je ?, PUF, 2007) et de La laïcité falsifiée (La Découverte, 2012).
2016-09-12 - Marc Hunyadi - Le Temps
La collaboration entre cet universitaire et des enseignants du second degré permet cet utile va-et-vient entre théorie et pratique. Les auteurs privilégient, face à des conceptions radicales de la laïcité, une conception libérale, plus conforme, selon eux, à l’histoire.
2016-10-01 - Claude Berruer - Enseignement catholique
Pédagogique, informé et engagé : tel est le manuel que propose le cercle des enseignant.e.s laïques avec le concours du sociologue et historien de la laïcité, Jean Baubérot. A la manœuvre, cinq enseignants de différentes disciplines (histoire-géo, lettres, philo). Articulé en courts chapitres indépendants les uns des autres, le livre dresse un panorama très complet de la question. Les auteurs y reviennent sur la définition de la laïcité, qui repose sur le triptyque liberté de conscience, égalité et principe de neutralité de l'Etat, et sur certains débats contemporains comme le degré de liberté de conscience des élèves. Le contexte historique et l'inspiration philosophique de la notion sont aussi présentés : on en retient ainsi qu'au début du XXe siècle, deux conceptions s'opposaient, l'une inspirée du philosophe libéral John Locke, défenseur de la tolérance, l'autre de Rousseau, promoteur d'une religion civile (la première prévalut). Une deuxième partie s'attelle aux questions concrètes : "que faire si un élève refuse un cours d'EPS pour des raisons religieuses ?", "que faire si un élève défend des arguments religieux en classe ?", et y répond avec pragmatisme. Un livre qui tombe à pic.
2016-10-03 - Céline Mouzon - Alternatives Économiques
Il ressort de la lecture de cet ouvrage un précieux éclairage sur les débats médiatiques et politiques à propos de la question laïque. Aujourd’hui en 2016 comme hier en 1905, s’opposent position bienveillante à l’égard de la pratique religieuse dès lors qu’elle n’empiète pas sur le contenu de l’enseignement et position imposant la neutralité aux élèves à l’école et à tous dans l’espace public. Entre laïcité intégrale, voire intégriste et laïcité d’apaisement, le débat n’est pas nouveau. Les auteurs citent la circulaire d’application de la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire, qui rappelle que cette loi « n’est pas une loi de combat (mais l’une) de ces grandes lois organiques destinées à vivre avec le pays ». Ils pensent que la loi de 2004 marque, à ce titre, une inflexion majeure, préparée en mai 2003 par le rapport du député François Baroin sur une "nouvelle laïcité". Pour éviter toute erreur historique, ils rappellent également à juste titre qu’ « historiquement, l’école laïque s’accommoda très bien du traitement inégalitaire des hommes et des femmes » : programmes différenciés jusqu’en 1924, mixité légale en 1957 et obligatoire en 1975, sexisme marquant encore aujourd’hui l’orientation ou le contenu de certains manuels scolaires.
2016-10-09 - Jean-Pierre Veran - Mediapart
Laïcité « ouverte », laïcité « positive », laïcité « républicaine », « nouvelle laïcité » : depuis que la question de l’islam a envahi le débat politique, le mot laïcité est souvent utilisé sans que l’on en définisse clairement les contours. Pour y voir plus clair, Jean Baubérot, ancien titulaire de la chaire Histoire et sociologie de la laïcité à l’École pratique des hautes études, revient sur les débats qui ont entouré, en 1905, la loi de séparation de l’Église et le l’État – et sur la postérité de ce texte fondateur de la République française. Il vient de publier, avec le Cercle des enseignant.e.s laïques un Petit manuel pour une laïcité apaisée, à l’usage des profs, des élèves et de leurs parents (...).
2016-10-15 - Anne Chemin - Le Monde
C’est un travail précisément argumenté et documenté, qui permet d’aplanir des malentendus et d’établir les faits à la base d’un débat d’opinion constructif. C’est au prix de cet effort d’explicitation et de contextualisation que les auteurs, partisans de l’inspiration « libérale » de la IIIe République, mettent en relief la « contradiction entre les principes fondateurs posés par la loi de 1905 et la “nouvelle laïcité” imposée par la loi de 2004 ».
2016-10-26 - Sébastien Banse - Le journal de Saint-Denis