À paraître
En 1621, Anne Lauritsdatter est exécutée en tant que " sorcière " aux côtés de douze autres femmes, à Steilneset. En 2011, la Norvège érige un Mémorial dédié à toutes celles qui ont été brûlées vives, durant
le XVIIe siècle, dans cette région du Finnmark. Celui-ci vise à éclairer le fait que ces femmes n'étaient pas des " sorcières " mais des victimes d'une persécution misogyne et d'un crime de masse aujourd'hui nommés féminicide. En 2022, Christelle Taraud se rend dans ce lieu si symbolique des violences systémiques contre les femmes et fait l'expérience sensible du souvenir de ces exécutions.
Pensé comme un laboratoire scientifique, politique et littéraire, Les Filles-au-Diable suit les traces des " sorcières " de Steilneset en racontant l'histoire singulière d'un lieu au travers des expériences croisées de deux femmes : l'une, Norvégienne, venue du passé, l'autre, Française, vivant aujourd'hui. Dans la longue trame du temps qui se dessine entre 1620 et 2022, d'autres territoires (Irak, Mexique, Canada, Ghana, Rwanda, Cambodge...) ayant connu des épisodes féminicidaires paroxystiques sont convoqués.
Entre récit historique, analyse politique et déambulation poétique, les parcours s'entrelacent, les voix s'entrechoquent, les récits s'enchevêtrent. Émerge alors une autre histoire des chasses aux " sorcières ", qui fait écho à des situations très contemporaines de haine contre les femmes un peu partout dans le monde
