2022-08-25 - Jean-Marie Durand - Philosophie magazine
Ce livre est une invitation à décentrer le regard en mettant au premier plan la maintenance et celles et ceux qui l’accomplissent. En suivant le fil de différentes histoires, ses auteurs décrivent les subtilités du « soin des choses » pour en souligner les enjeux éthiques et la portée politique.
2022-09-29 - Conférence IRS
Inventif, et même poétique par sa capacité à percevoir la subversion dans des gestes banals, l’ouvrage élargit de manière féconde la réflexion sur le soin : les choses, elles aussi, méritent temps, tact et attention, car de leur durée dépend en partie la nôtre.
2022-10-01 - Jean-Marie Durand - Philosophie magazine
La maintenance, que les auteurs définissent comme l’art de faire durer les choses, est une « activité sans grande noblesse » mais éminemment politique.
2022-11-01 - Naïri Nahapétian - Alternatives économiques
L’ouvrage est remarquable en ce qu’il met un soin extrême, c’est le cas de le dire, à examiner l’ensemble des rapports – entre leêtres, entre les êtres et les choses, entre les choses – que la maintenance met en jeu, entrant entre autres sous les catégories de réparation, de fragilité, d’attention, de rencontre, de temporalité, de tact – d’attachement aussi.
2022-11-05 - Robert Maggiori - Libération
Denis et Pontille pensent comme on bricole, sans dogme, curieux de tout, amoureux des imprévus. Une chance : ils invitent le lecteur dans leur atelier, et c’est fascinant.
2022-11-10 - Philippe Chevalier - L'Express
Un des mérites du livre de Jérôme Denis et David Pontille réside dans sa capacité à faire tenir ensemble dans la question centrale du « soin des choses », des enjeux que l’on serait tenté habituellement de compartimenter : la question sociale (les acteur.ices des activités de maintenance et l’injustice de leur invisibilisation), environnementale (la question de la durée des choses et de leur devenir dans les limites planétaire) et politique (le devenir commun de nos rapports au soin des choses). C’est, il me semble, que les auteurs inspirés par un certain pragmatisme philosophique se sont judicieusement laissés guider par l’objet de leur étude. Plutôt que d’interroger la maintenance à l’aide des catégories que nous avons énumérées plus haut, c’est la maintenance elle-même qui nous fait voir des problèmes philosophiques et politiques qui débordent les schémas convenus. (...) L’ambition était grande mais le travail est à sa hauteur.
2022-12-01 - Robin Kerguillec - Les cahiers du bruit
Habilement construite, l’impressionnante somme sur le soin des choses que nous offrent Jérôme Denis et David Pointille s’avère en louable adéquation avec son beau sujet. Les deux auteurs parlent, beaucoup trop modestement, d’une « démarche déambulatoire » à travers toutes sortes d’objets et de personnages. Cependant, le lecteur est d’emblée séduit par la remarquable maîtrise de leur propos, la pertinence des exemples choisis, la densité et la diversité des analyses, sans oublier l’attention constamment portée à l’écriture tout au long de leurs explorations.
2022-12-02 - Jean-Pascal Daloz - Non fiction
Voilà toute la richesse, et la profondeur, de ce « soin des choses » ; donner à voir, à toucher, à écouter les objets autant que les êtres - le précieux, immense et hétérogène « peuple des choses »- qui en ont la charge, souligner les relations et attentions qui se tissent entre eux et nous, pour nous inviter à regarder vraiment ce que nous ne percevons pas, ou plus. (...) Foncièrement écologique et politique donc, cette philosophie de la maintenance, qui redonne sa place au temps long, à la fragilité et aux cicatrices, au soin de soi et des autres, est une manière de plaider pour un devenir, où cohabitent la multiplicité des vivants humains et non humains mais aussi des choses. Et une invitation salutaire à « refuser ce luxe de l’inattention que nous ne pouvons plus nous permettre » ainsi qu’à court-circuiter, à rebours du capitalisme et de la surconsommation de masse contemporaine, la course à l’innovation et à l’obsolescence programmée, pour faire durer (réellement) notre monde. Nous appartenons tous au peuple des choses.
2022-12-14 - Weronika Zarachowicz - Télérama
S’écartant à la fois des visions misérabiliste et romantique qui dominaient généralement les regards sur ce travail du quotidien, Denis et Pontille montrent comment la maintenance ne consiste pas seulement à maintenir l’intégrité physique d’une chose, mais de façon bien plus complexe comment elle implique aussi de désassembler, de transformer, d’adapter les objets afin de permettre leur pérennité. Alors que l’imaginaire de l’innovation héroïque célébrait la nouveauté, ces travaux montrent comment beaucoup d’acteurs ont cherché à maintenir à bas bruit les équipements anciens, en portant attention à la réparation, à l’adaptation de choses jugées périmées mais pourtant bien vivantes.
2023-01-04 - François Jarrige - Terrestres
Our world is full of things that we maintain every day. Prior to even fixing or improving, maintenance provides a certain continuity in the tangible and symbolic framework of our lives. We urgently need to expose the myriad of everyday gestures, both ethical and political, that unassumingly give stability to our lives.
This wholly original, fundamental and never-before-touched-on subject is dealt with here using great insight, fascinating stories and anecdotes (from the “maintenance” of Lenin's body to that of the Parisian subway or the Statue of Liberty). It features remarkably diverse content in an erudite and balanced style.
Jérôme Denis is a professor of sociology at the École des Mines.
David Pontille is director of research at the CNRS. Both are part of the Centre de sociologie de l'innovation of the École des Mines. They have been working together for over twenty years. Together, they wrote a Petite sociologie de la signalétique (Presses des Mines, 2010).