Pour tous ceux qui cherchent dans la philosophie les voies d'un sens retrouvé dans un monde sans repères, ce livre sera une révélation. Mais pas dans le sens qu'on attend : il ne s'agit pas d'un traité de morale, et il ne délivre aucune " recette de vie ". Il propose le récit passionnant d'une formation philosophique, de la découverte de la philosophie comme résistance spirituelle. La force de ce livre tient d'abord au contexte dans lequel il a été écrit, dans la Roumanie de Ceausescu : une société plongée dans la misère matérielle, quadrillée par une police politique omniprésente, soumise à la folie d'un dictateur décidé à détruire tous les foyers de culture pour construire l'" homme nouveau ". Et c'est de cet étouffoir totalitaire qu'une poignée de jeunes intellectuels a réussi paradoxalement à se libérer, par le travail philosophique : pendant cinq ans, de 1977 à 1981, ils se sont régulièrement rendus dans le village de Paltinis, pour y rencontrer le grand philosophe Constantin Noïca, et engager avec lui une entreprise systématique de découverte et de critique de l'œuvre des grands philosophes. Le Journal de Paltinis est le récit au jour le jour de ces échanges passionnants, écrit sur un mode intimiste, vibrant d'une passion contagieuse, apportant la preuve magnifique que " pour un homme, la culture n'est pas un ornement du hasard, mais son milieu d'existence spécifique, comme l'eau se trouve être celui des poissons et l'air celui des oiseaux ". Comme Emil Cioran l'a écrit à Gabriel Liiceanu : " Un étranger qui lirait votre Journal pourrait croire qu'en Roumanie, pendant ces années sombres, on ne faisait rien d'autre que s'adonner à des méditations intemporelles ou rêver au destin d'une civilisation. Vous donnez donc une image en apparence fausse mais en fait véridique des réalités de là-bas, puisque les événements que vous relatez ont bel et bien existé, ne fût-ce qu'à Paltinis... Mais cela suffit à contrebalancer le néant du reste du pays. " En cherchant à " contrebalancer le néant ", cette aventure philosophique et spirituelle est certes un témoignage en creux, irremplaçable, sur les sociétés totalitaires de l'après-guerre en Europe de l'Est. Mais en ayant su trouver des accents inédits pour célébrer l'humanisme de la culture européenne, Gabriel Liiceanu nous aide à prendre conscience de notre dette à l'égard de cet héritage devenu ici trop banal. Et surtout, comme on le découvrira à la lecture de ces pages, " le Journal dépasse les limites forcément discrètes d'un texte philosophique et révèle son dessein véritable : la recherche de soi-même " (Cioran). Devenu un classique en Roumanie, ce livre majeur propose une magnifique introduction aux joies - et aux difficultés - du véritable travail philosophique, dont il montre qu'il ne doit surtout pas être réservé aux spécialistes.
" On ne peut lire aujourd'hui en France ce Journal de Paltinis sans imaginer le contexte dans lequel il a été écrit. C'est ce qui donne son relief et, parfois, son émotion à ce qui ne serait, autrement, que des cours de philo. [...] Gabriel Liiceanu, qu'obsède la question de la limite, donc de la liberté, se souvient de ces années comme de celles qui lui ont sauvé la vie. "
TÉLÉRAMA
" Présenté sous la forme d'un journal où sont consignés les discussions et les rencontres, les promenades en forêt et les petits-déjeuners, Le Journal de Paltinis est le récit, jour après jours, de la vie des hommes et des femmes qui, autour de Noïca, ont choisi de résister par la culture. "
ESPRIT
" Le Journal de Paltinis retrace l'initiation philosophique et spirituelle d'intellectuels roumains sous Ceausescu. "
LA CROIX
" Par bribes et morceaux, toute une culture est ainsi sauvée, toute une somme d'analyses et de perspectives est préservée de l'oubli. "
BCLF
2024-12-12 - PRESSE
Avertissement
Préface
Avant propos
21 mars - 24 mars 1977
2 octobre - 12octobre 1977
12 novembre - 19 novembre 1978
11 décembre - 19 décembre 1978
17 février - 25 février 1979
21 janvier - 26 janvier 1980
23 mars - 26 mars 1980
19 novembre - 22 novembre 1980
Octobre - décembre 1980
19 janvier - 25 janvier 1981
7 mai - 11 mai 1981
Juillet 1981
Post-sriptum
Annexe à une biographie. Deux stations sur le chemin de Noïca.