2015-03-19 - Aggiornamento
Ce livre est le troisième qui paraît dans une collection née en 2013, tournée vers l’historiographique et dirigée par Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia. Les deux premiers volumes, écrits par Olivier Forlin et Philippe Joutard, consacrés à la question du fascisme et à celle de la mémoire, ont été présentés dans la cliothèque. Deux maîtres de conférences, Emmanuel Fureix et François Jarrige, déjà connus et reconnus pour leurs travaux respectifs, le premier plus tourné vers l’histoire politique et culturelle, le second se consacrant principalement à l’histoire de l’industrialisation et des techniques, ont accepté de relever un défi ambitieux : faire le bilan des renouvellements de l’historiographie du XIXe siècle français depuis les années 1980 en prenant en compte, autant que faire ce peu, les travaux publiés en français mais aussi en anglais. Les auteurs rappellent dans leur introduction que « Les Etats-Unis sont l’un des foyers majeurs d’écriture de l’histoire de la France. Le nombre d’universitaires spécialistes de la France au XIXe siècle y est supérieur à celui de leurs homologues français. »
2015-03-23 - Thomas Figarol - Les clionautes
Il y a d’abord un tour de force. Jeunes historiens l’un et l’autre, Emmanuel Fureix et François Jarrige ont beaucoup lu, beaucoup annoté, pour offrir ce panorama quasi exhaustif des travaux qui ont, depuis un peu plus de trente ans, renouvelé la compréhension du XIXe siècle français. La synthèse qu’ils présentent, «un voyage dans le XIXe siècle des historiens», est nourrie de centaines d’ouvrages, de thèses, d’articles publiés en français et en anglais, et constitue donc un très précieux vademecum pour qui souhaite s’orienter dans le continent des publications historiques récentes et repérer les références marquantes.
2015-03-26 - Domonique Kalifa - Libération
Depuis plusieurs décennies, les historiens ont insisté sur les ambivalences d’un XIXe siècle français qui n’est plus vu comme celui de la marche unilatérale et triomphante du progrès. De nombreux travaux ont pointé la complexité de phénomènes tels que la démocratisation, l’industrialisation, la croissance de l’Etat mais aussi celles des rapports entretenus par les contemporains à ces changements. Dans un essai historiographique stimulant, Emmanuel Fureix et François Jarrige ramassent connaissances et hypothèses accumulées sur ce XIXe siècles inquiet, toujours occupé à se scruter lui-même, et s’efforcent de « frayer les chemins sinueux d’une modernisation qui na cessé(…) d’être critiquer ou contestée ». Toujours bien rendue grâce à l’appui de très nombreuses lectures, cette sinuosité est particulièrement mise en valeur dans le chapitre consacré aux identités, bricolées par les individus et les groupes à la croisée d’injonctions extérieures et de perception de soi. Cette modernité plus complexe est-elle pour autant intégralement « désenchantée » ? Reflet des doutes et des combats de notre temps, cette relecture de XIXe siècle sera, à n’en pas douter révisée à l’avenir par d’autres synthèses : on les espère d’aussi.
2015-04-17 - Pierre Karila-Cohen - Le Monde des livres
Le XIXe siècle fut-il vraiment celui d’une modernisation technique consensuelle, ou plutôt celui d’une tension entre confiance dans le progrès et critique de ses ravages ? Dans quelle mesure les révolutions qui le déchirèrent l’ont-elles paradoxalement structuré ? Quelles furent les « révolutions silencieuses » du quotidien, qui changèrent les manières de se percevoir dans l’espace et le temps, de se définir vis-à-vis de Dieu ou des autres hommes ? Comment ce siècle fut-il modelé par les expériences coloniales ? Autant de questions que posent les deux auteurs de cet ouvrage, qui se lit comme on goûte les mille nuances d’un vent d’air frais. A la fois clairs, subtils et foisonnants, les sept chapitres qui se succèdent proposent une synthèse des connaissances disponibles, complétée par de nombreuses pistes de réflexion originales dans lesquelles l’écriture de l’histoire se livre telle qu’elle-même, incertaine, fragile et soumise à l‘autocritique. Sans céder aux tentations faciles de la contre-histoire, Emmanuel Fureix et François Jarrige déambulent au sein dune période souvent prisonnière des récits sur la finalité de la « modernité ».
2015-05-01 - Guillaume Mazeau - Histoire et civilisation
C'est un livre dense que signent les historiens Emmanuel Fureix et François Jarrige. Leur ambition est de questionner à nouveaux frais cet autre grand siècle qui est le 19 ème siècle. Pas seulement pour en faire une "contre-histoire" ou une "histoire alternative" mais pour isoler tout ce que l'historiographie éclaire de façon inédite, à partir de l'instant où elle décale le regard. Le 19 ème siècle français est riche de ses changements de régimes politiques, de sa Troisième République triomphante, de son industrialisation, ou encore de sa production littéraire et scientifique, mais jusqu'à quel point, rétrospectivement, a t'il été pris comme un tout ou magnifié ? (...) L'idée que l'histoire médiatise les interrogations que le présent adresse au passé aura rarement été aussi bien illustrée.
2015-10-01 - Emmanuel Taieb - Revue française de Science Politique