2016-10-28 - Antoine de Baecque - Le Monde des Livres
Précisément donc, une littérature ouvrière existe et c'est un pas gagné de ce livre qui montre, au passage, que l'effacement ou l'invisibilité de la classe ouvrière ne reflète en rien sa disparition mais plutôt une crise de la centralité ouvrière qui fut longtemps la colonne vertébrale de la politique émancipatrice. Le livre de Vigna montre de façon convaincante que paroles et écrits ouvriers n’usurpent pas la catégorie de littérature comme l’illustrent les saisissants extraits choisis par l’historien qui, dans le sillage de Michel Ragon, ne cite que d'authentiques ouvriers et ouvrières (les établi.e.s sont donc ici exclus du corpus étudié) et relève les rythmes de certaines phrases, ternaires par exemple, et qui ne sont pas moins émouvantes que les périodes carrées d’un Bossuet.
2016-11-11 - Yvan Najiels - Mediapart