Istanbul planète
La ville-monde du XXIe siècle

Jean-François Pérouse

Istanbul est un continent urbain inconnu, trop souvent réduit à quelques prétendus hauts lieux – de plus en plus perdus dans l'immensité métropolitaine environnante – extraits d'un imaginaire réducteur, aux figures par trop rebattues. Il y a pourtant urgence à sortir des lieux communs pour prendre la mesure de l'organisme urbain monstrueux devenu ces deux dernières décennies la principale métropole du bassin méditerranéen, au pouvoir attractif croissant.
Mégapole choyée par un pouvoir qui l'a promue en vitrine de sa puissance et de son identité refabriquée, mégapole qui fascine un " arrière-pays " de plus en plus vaste et diversifié, Istanbul a radicalement changé de dimensions et de fonctions. Outre l'étalement vertigineux qui la caractérise, aux conséquences catastrophiques pour son environnement, elle est le théâtre de profondes transformations physiques, économiques et culturelles.
Laboratoire de la " Nouvelle Turquie ", Istanbul est à la fois le lieu de la reconstruction de la référence ottomane – source de fierté –, le lieu où les paillettes du tourisme mondial côtoient la tension autoritaire installée par le régime, et le terrain d'expérimentation de nouvelles façons de vivre, entre économie de la consommation et tentations de repli autour d'identités collectives réinventées.

Version papier : 18.00 €
Version numérique : 13.99 €
Facebook Instagram Youtube BlueSky LinkedIn
Détails techniques
Collection : Cahiers libres
Parutions : 02/02/2017
ISBN : 9782707174550
Nb de pages : 250
Dimensions : 13.5 * 22.0 cm
ISBN numérique : 9782707191977

Jean-François Pérouse

Jean-François Pérouse, géographe urbain et turcologue, membre de l'Institut français d'études anatoliennes, vit à Istanbul depuis la fin des années 1990. Il est notamment l'auteur de La Turquie en marche (La Martinière, 2004) et de Erdogan. Nouveau père de la Turquie ? (Ed. Nouvelles François Bourin, 2016).

Extraits presse

" Constatant l'incapacité des sciences sociales établies, partagées entre la fuite dans la théorie et le repli sur des centres historiques confortables, à rendre compte d'un monstre urbain alors en gestation, j'ai décidé d'investir ce dernier par ses marges en effervescence ", explique dès le début de son livre Jean-François Pérouse, inlassable piéton de l'immensité stambouliote.
Il raconte les changements de la cité et la démesure des projets " fous ", selon les propres mots d'Erdogan, dont le creusement d'un canal doublant le Bosphore. Il expose les désastres écologiques créés par cette frénésie de développement urbain (...). " Désenchantons Istanbul ", revendique le géographe, pulvérisant les habituels clichés " qui aveuglent plus qu'ils ne guident dans la compréhension de ce territoire du monde ".

2017-02-04 - Marc Semo - Le Monde

 

Jean-François Pérouse portraiture Istanbul, hors de toute polémique, d'une manière finement renseignée et lucide. C'est tout l'intérêt d'un livre qui explique les réalités stupéfiantes du moment par une vision idéologique affirmée : l'islamisme conservateur. Ainsi, ce qui peut sembler aberrant – les constructions géantes, les projets pharaoniques, l'indifférence au patrimoine historique réel, l'étalement urbain sans frein – s'explique parfaitement dans le cadre d'une volonté de bâtir un nouveau biotope pour une famille turque modèle.

2017-03-30 - Jean-Paul Champseix - En attendant Nadeau

 

Table des matières

Introduction. Istanbul, fête et défaite de l'immensité urbaine
1 : Istanbul, ville mutante
Toujours plus étalé, plus haut, plus gros ?
Vers un Istanbul sans industrie ?
L'obsession consumériste
La marchandisation accélérée de la vie urbaine
2. Aux origines du monstre urbain
Une volonté de rayonnement international
Les " grands événements " sportifs, producteurs de l'urbanisme stambouliote
L'imaginaire stambouliote de l'AKP
Les outils du changement
3. Le tribut de la grandeur
Istanbul, mégapole dévoreuse
Le patrimoine urbain à l'épreuve de la croissance
La condition des femmes stambouliotes
Pauvretés métropolitaines : " l'autre Istanbul "
Conclusion. Retour morose à la case départ ?