À paraître
Née en 1906 à Hanovre dans une famille juive, Hannah Arendt fuit l'Allemagne nazie en 1933 pour se réfugier à Paris avant d'émigrer aux États-Unis en 1938. Des Origines du totalitarisme (1951) à Eichmann à Jérusalem (1963), elle tente de comprendre le mal totalitaire et ce qu'elle appelle la fabrication de la superfluité humaine. Sa réflexion, toujours soucieuse de partir de l'événement et d'y rester liée, appréhende la destruction de l'humain tout en interrogeant l'expression de sa singularité, non seulement par l'action et la parole dans l'espace public, mais aussi à travers les activités de penser et de juger, révélatrices de la personne morale. Dans le contexte de rupture du fil de la tradition, Arendt examine les crises caractéristiques de la société moderne et l'évolution des activités humaines ayant conduit notamment à favoriser le travail et la consommation au détriment de l'action, qu'elle décrit comme incarnation de la liberté dans l'espace public. Cet ouvrage propose d'explorer les dimensions politique et morale de la pensée d'Arendt, qui demeure d'une grande actualité pour comprendre nos sociétés contemporaines.
Introduction
Encadré 1.
Les deux premiers livres
I. Les origines du totalitarisme
L'antisémitisme
L'antisémitisme politique
L'antisémitisme social
L'affaire Dreyfus
Encadré 2.
Parias et parvenus
L'impérialisme
L'impérialisme colonial
L'impérialisme continental européen
Le déclin de l'État-nation
Les embarras suscités par les Déclarations des droits de l'homme
Le totalitarisme
La structure totalitaire
Masses, idéologie et terreur
Les camps de concentration et d'extermination
Encadré 3.
Totalitarismes nazi et stalinien
II. Condition humaine et modernité. L'évolution des activités de la vita activa
Les activités de la
vita activa
Le travail et son ascension dans la société moderne
Encadré 4.
L'apparition moderne du domaine social
L'oeuvre et sa transformation progressive en travail
L'action et la parole comme expressions de la singularité humaine
Encadré 5.
Le pardon et la promesse
L'aliénation du monde propre à l'âge moderne
III. La rupture du fil de la tradition et le sens de la politique
La disparition de la tradition et la crise de l'autorité
La disparition de la tradition
Encadré 6
. La fin de la triade tradition-religion-autorité
Les confusions autour de la notion d'autorité
L'expérience grecque se rapprochant de l'autorité
Le caractère sacré de la fondation dans la politique romaine
Liberté et politique
Le trésor perdu des révolutions
Le miracle du commencement
La liberté ne relève ni de l'intériorité ni de la souveraineté
La politique a-t-elle encore un sens ?
Encadré 7.
La désobéissance civile
Vérité et politique
La relation conflictuelle entre vérité et politique
Le mensonge organisé moderne
IV. Eichmann à Jérusalem. Banalité du mal et responsabilité
Eichmann et la " banalité du mal "
La signification de l'absence de pensée
Encadré 8.
La polémique
L'obéissance aux ordres et le retournement de sa conscience
Les Conseils juifs
Le rôle des Conseils juifs
La marge de décision et la question de la responsabilité
Encadré 9.
Arendt et le sionisme à partir des années 1940
La responsabilité personnelle
L'importance de l'institution judiciaire et le rejet de la " théorie des rouages "
L'attitude de celles et ceux qui n'ont pas obéi aux ordres criminels
Encadré 10.
La responsabilité collective
V. Penser, vouloir, juger
L'activité de penser et la question du mal
Le retrait de la pensée du monde phénoménal
Encadré 11
. La métaphore de Kafka
Le modèle de Socrate, un penseur non professionnel
La volonté et son lien avec la liberté
La volonté et les pistes d'une philosophie de la liberté chez Augustin et Duns Scot
Le conflit entre moi pensant et moi voulant chez les philosophes
Encadré 12.
Arendt et Heidegger
Le jugement et le retour de la pensée au monde des phénomènes
La pluralité au coeur du jugement : l'imagination et le sensus communis
La mentalité élargie et la confrontation des jugements
Conclusion
Repères bibliographiques.