Fin du monde et petits fours
Les ultra-riches face à la crise climatique

Édouard Morena

À l'heure de l'urgence climatique, les ultra-riches ont mauvaise presse. Des trajets Paris-Londres en jets privés de Bernard Arnault au tourisme spatial de Jeff Bezos, les modes de vie carbonifères des élites économiques sont de plus en plus pointés du doigt. Les actions symboliques, les rapports et les articles de presse se multiplient pour dénoncer leur escapisme. À l'image de ces milliardaires qui, en pleine crise Covid, envoyaient des selfies depuis leurs ranchs en Patagonie ou leurs îles privées aux Caraïbes, les ultra-riches sont accusés de fuir leurs responsabilités.
Or, loin d'être des observateurs passifs et détachés ou des preppers haut de gamme, les élites économiques sont des acteurs clés du débat climatique international. Elles sont les promoteurs acharnés du capitalisme vert, un projet politique taillé sur mesure et qui garantit leurs intérêts de classe dans un monde en surchauffe.
Ce livre est le premier à en exposer non pas uniquement les mots d'ordre (qui sont déjà assez connus), mais les ressorts, et en particulier les réseaux d'acteurs (ONG, fondations, think-tanks, cabinets de conseil et autres lobbyistes) qui, au cours des vingt dernières années, ont imposé le capitalisme vert – et les élites qui le soutiennent – comme unique issue " réaliste " face à la crise climatique en cours.

Version numérique : 14.99 €
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Détails techniques
Collection : Sciences humaines
Parution : 09/02/2023
Format : EPub
ISBN numérique: 9782348074561

Édouard Morena

Édouard Morena
Maître de conférences en science politique au University of London Institute in Paris (ULIP), Édouard Morena est l'auteur de Le Coût de l'action climatique (Croquant, 2018). Il a également codirigé deux ouvrages, Just Transitions (Pluto Press, 2020, avec Dunja Krause et Dimitris Stevis) et Globalising the Climate (Routledge, 2017, avec Stefan Aykut et Jean Foyer).

Table des matières

Introduction. À qui profite la crise ?
Entrisme et entre-soi
La jet-set climatique
Fin du monde et petits fours
1. Une conscience climatique de classe
Une soirée à Belgravia
Mobiliser les riches
Salut (et profits)
Orienter le débat
Nouvel esprit vert du capitalisme
L'arme philanthropique
Légitimer les " entrepreneurs-a-succès-devenus-philanthropes "
Bloomberg à l'Élysée
2. Poumons de la Terre et pompes à fric
L'ère des lairds verts
Le stade Nouvelle-Zélande du capitalisme vert
Les entrepreneurs du climat entrent en scène
Les forêts au menu de la COP13
Costa Rica : une affaire de famille
Je pompe donc je suis
Carbon cowboys
Les riches s'y mettent
Le Prince's Rainforests Project
REDD is not dead
3. L'éléphant dans la pièce
La Firme
McKinsey, c'est l'anarchie
Le marchepied Vattenfall
La courbe des coûts marginaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre
Structurer le travail climatique
Occuper le terrain et crédibiliser la firme
Infiltrer
" Pitch me ! "
Conçu pour gagner
Project Catalyst
L'apres-COP15
Interpréter l'échec
4. Make our blabla great again
Le " climategate " comme moment fondateur
Copier l'ennemi
La frontière entre " pro " et " anti " climat s'estompe
Un capitalisme vert à visage humain
Le business de l'optimisme
Chassez le réel, il revient au galop
5. Une photo avec Greta
Je t'aime, moi non plus
Un mouvement dépendant
Mobiliser les marges
" Signaux " et " momentum "
Diviser pour mieux régner
Uberiser le mouvement climat
Se bercer d'illusions
L'effet miroir
Conclusion. Faut-il manger les riches ?
" We are the world "
Briser les chaînes
Remerciements.