À paraître à la rentrée #1


Les poches

À paraître le 29 août 2013

 

 

*  Accélération - Harmut Rosa

 

 L’expérience majeure de la modernité est celle de l’accélération. Nous le savons, nous le sentons : dans la modernité, « tout devient toujours plus rapide ». Or le temps a longtemps été négligé dans les analyses des sciences sociales sur la modernité au XXe siècle. C’est cette lacune que Hartmut Rosa tente de combler avec son ouvrage, qui livre une théorie systématique de l’accélération sociale, susceptible de penser ensemble l’accélération technique, l’accélération des transformations sociales et l’accélération du rythme de vie, qui se manifeste par une expérience de stress et de carence temporelle.
Or, la modernité tardive, à partir des années 1970, connaît une formidable poussée d’accélération dans ces trois dimensions. Au point qu’elle en vient à menacer le projet même de la modernité : dissolution des attentes et des identités, sentiment d’impuissance, « détemporalisation » de l’histoire et de la vie, etc. Dans ce livre magistral, Hartmut Rosa prend toute la mesure de cette analyse, pour construire une véritable « critique sociale du temps » susceptible de penser ensemble le devenir de l’individu et de son rapport au monde.

 

 

* L'opinion publique et la science - Bernadette Bensaude-Vincent

 

Ouvrons la télévision : qu’il s’agisse d’une catastrophe naturelle ou d’une grave épidémie animale, un expert est là pour éclairer l’opinion du public. D’un côté il y a ceux qui savent et, de l’autre, il y a ceux qui ne savent pas et à qui on demande de seulement croire à ce que l’on dit être vrai. C’est ce clivage que ce livre met brillamment en cause.
L’opinion est perçue soit comme une masse amorphe, manipulable, soit comme une puissance souveraine. Tout aussi contradictoires sont les images de la science : tour à tour sérieuse ou aventureuse, menaçante ou rassurante, la science nous est présentée à la fois comme une autorité souveraine et comme une puissance de critique ou de rébellion contre l’autorité. Ces ambivalences ont des racines historiques qui remontent à la Grèce ancienne.
Ce livre retrace les moments forts de la confrontation entre science et public. Chaque figure de la science se dessine en regard d’une figure correspondante de l’opinion : de la science « populaire » d’un Auguste Comte au XIXe siècle à la science « citoyenne » des conférences de consensus actuelles, on est tenté de dire que « la science a l’opinion qu’elle mérite »…

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À paraître le 5 septembre 2013

 

 

* Une brève histoire des crises financières- Christian Chavagneux

 

La finance a pris une place démesurée dans nos économies et ses dérapages pèsent lourdement sur le bien-être des populations. Mais il n’est pas facile pour le simple citoyen de comprendre les ressorts de l’instabilité financière, afin d’apprécier la pertinence des politiques qui prétendent la combattre. D’où l’intérêt de revenir sur les grandes crises du passé.
Tel est le propos de ce livre enlevé, où l’auteur fait le récit des plus exemplaires d’entre elles : la fameuse bulle sur les tulipes dans la Hollande du XVIIe siècle ; la façon dont l’Écossais John Law a créé la première bulle boursière dans la France du Régent ; la crise financière de 1907, qui a conduit à la création de la banque centrale des États-Unis. Et il revient de manière originale sur la crise de 1929, en montrant comment Roosevelt a usé de toute son habileté pour imposer les régulations qui allaient assurer plusieurs décennies de stabilité.
Se dessine ainsi une « économie politique des bulles », dans laquelle s’inscrivent parfaitement le dérapage des subprimes et la crise des dettes publiques en Europe. On comprend mieux alors les mécanismes économiques en jeu. Mais aussi le rôle joué par les inégalités, les rapports de forces politiques et les batailles idéologiques. Un tel schéma des crises permet de juger les multiples chantiers ouverts par le G20, leurs avancées et leurs faiblesses.

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* Au temps des catastrophes - Isabelle Stengers

 

Nous avons changé d’époque : l’éventualité d’un bouleversement global du climat s’impose désormais. Pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, baisse des nappes phréatiques, inégalités sociales croissantes ne sont plus des problèmes pouvant être traités de manière isolée. Le réchauffement climatique a des effets en cascade sur les êtres vivants, les océans, l’atmosphère, les sols.
Nos dirigeants sont totalement incapables de prendre acte de la situation. Guerre économique oblige, notre mode de croissance actuel, irresponsable, voire criminel, doit être maintenu coûte que coûte. Ce n’est pas pour rien que la catastrophe de la Nouvelle-Orléans a frappé les esprits : la réponse qui lui a été apportée ? l’abandon des pauvres tandis que les riches se mettaient à l’abri ? apparaît comme un symbole de la barbarie qui vient, celle d’une Nouvelle-Orléans à l’échelle planétaire.
Mais dénoncer n’est pas suffisant. Il s’agit d’apprendre, et cela à toute échelle, à briser le sentiment d’impuissance qui nous menace, à expérimenter ce que demande la capacité de résister aux expropriations et aux destructions du capitalisme. Ce sont les chemins de cette alternative qu’explore Isabelle Stengers dans cet essai novateur.

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