Il est temps de rouvrir le futur. Et d'engager résolument la réflexion sur ce que peut être un monde libéré de la tyrannie capitaliste. C'est ce que propose ce livre, en prenant notamment appui sur les expérimentations sociales et politiques accumulées par l'insurrection et les communautés zapatistes, une " utopie réelle " de grande envergure. 
Pratiquer une démocratie radicale d'autogouvernement et concevoir un mode de construction du commun libéré de la forme État ; soumettre les activités productives à des choix de vie qualitatifs et collectivement assumés ; laisser libre cours au temps disponible, à la déspécialisation des activités et au foisonnement créatif des subjectivités ; admettre la pluralité des chemins de l'émancipation et créer les conditions d'un véritable échange interculturel : telles sont quelques-unes des pistes qui dessinent les contours d'un anticapitalisme non étatique, non productiviste et non eurocentrique. 
En conjuguant un effort rare de projection théorique avec une connaissance directe de l'une des expériences d'autonomie les plus originales des dernières décennies, Jérôme Baschet s'écarte des vieilles recettes révolutionnaires dont les applications au XXe siècle ont montré l'échec tragique. Il propose d'autres voies précises d'élaboration pratique d'une nouvelle manière de vivre. 
                
                                            
2014-01-26 - Joseph Confavreux - MEDIAPART
Médiéviste réputé, Jérôme Baschet est aussi l'auteur d'une brillante étude sur la rébellion zapatiste, un mouvement qui sert d'inspiration à ce nouvel essai, critique radicale du capitalisme comme compulsion mortifère de la production pour la production et... pour le profit. La " digne rage " suscitée par les désastres qu'il produit conduit, au Nord comme au Sud, à des formes de " désadhésion " au système, motivées par l'espoir qu'un monde autre est possible. Refusant les modèles clés en main, l'auteur propose des pistes de réflexion, nourries par le concept de sumak kawsay, " bien vivre ", des indigènes latino-américains : pour donner forme à un anticapitalisme non étatique, non productiviste et non occidentalocentré, fondé sur l'autogouvernement et sur ce qui pourrait s'appeler le pluriversalisme interculturel, tentative de dépassement aussi bien du localisme asphyxiant que de l'universalisme abstrait. Un regret : l'absence d'une réflexion plus substantielle sur la transition d'un monde à l'autre.
2014-05-01 - Michael LOWY - LE MONDE DIPLOMATIQUE
2014-05-15 - LIBERATION
2015-02-18 - Federico Tarragoni - La Vie des Idées
2015-09-01 - Alexandra Bidet - Revue Française de Sciences Politiques

 
Introduction
 Ne sauvons pas le capitalisme, sauvons-nous de lui ! 
 
1. Le capitalisme, système humanicide
 Une crise, oui, mais de quoi ?
 Ruptures historiques du néolibéralisme
 Constitution du marché mondial
 Tyrannies et mutations du travail
 Formatage concurrentiel des subjectivités
 
2. Construire l'autonomie : le politique sans l'État
 Les zapatistes : une expérience rebelle
 Que faire (de l'État) ?
 Auto-émancipation et autogouvernement
 L'autonomie comme forme politique générale
 
3. La société libérée de l'économie
 La base matérielle de la société postcapitaliste existe déjà
 Révolution du temps et dé-spécialisation généralisée
 Le travail est mort, vive l'âge du faire !
 Subjectivités coopératives et foisonnement des singularités
 
4. Un monde fait de multiples mondes
 De la guerre contre la subsistance à l'affirmation du bien vivre
 Vers un pluniversalisme interculturel
 Revirement historique et révolution anthropologique
 
5. Nous sommes déjà en chemin
 Au-delà des deux scénarios
 Faire croître nos espaces libérés
 Résister et construire, tout ensemble
 Compter avec d'autres forces que les nôtres
 
Remarques finales
 Aucun chemin n'est tracé et jamais il n'existera UN chemin
 
Annexe 
 Estimation du temps d'activité socialement nécessaire
 
Bibliographie
 Remerciements.