Au cours du XVIIIe siècle, alors que l’Europe vise à étendre ses territoires, les nouvelles théories de Newton sur la forme et la taille du globe terrestre sèment la discorde dans le monde intellectuel. L’Académie des sciences décide d’expérimenter ces théories et de mesurer une portion de l’orbite terrestre. Une expédition part pour la Laponie, une autre pour le Pérou ; cette dernière est composée de onze savants, mathématiciens, botanistes, physiciens et géodésistes ; parmi eux, Charles-Marie de La Condamine, ancien soldat dont la passion pour la chimie et la géodésie lui a valu d’être élu, à l’âge de vingt-neuf ans, à l’Académie des sciences. Après l’expédition au Pérou, durant laquelle plusieurs membres trouvent la mort, La Condamine entreprend la première descente scientifique de l’Amazone, en 1743 et 1744. L’intérêt de ce voyage est multiple. Tout d’abord, La Condamine fait la découverte fondamentale du caoutchouc ; celle de la quinine et ses expériences sur le curare constituent d’importantes contributions à la médecine. Ensuite, ses observations sur la flore et sur la faune amazoniennes sont capitales. Enfin, ses descriptions de la vie dans les missions témoignent du contexte politique de la colonisation de l’époque ; celles des peuples de la région nous donnent une idée du jugement que les voyageurs portaient sur les indigènes : point important, car leur vision du « mauvais sauvage » semble s’opposer à celle du « bon sauvage » des philosophes. Cet apparent paradoxe révèle le problème important du « sauvage » en tant qu’instrument politique dans l’Ancien Monde.
Charles-Marie de La Condamine (1701-1774), voyageur et naturaliste français, a accompli la première exploration scientifique de l’Amazone.
« [...] nous captivent les détails émerveillants d'une aventure dangereuse et
fabuleuse, que le savant vit avec un mélange d'héroïsme froid, d'ingénuité
poétique, de curiosité magnifique, et de préjugés en bataille. [...] C'est là un
récit destiné à tous ceux qui ont rêvé, enfant, de remonter des rapides et de
guetter le puma. »
LA QUINZAINE LITTÉRAIRE
« Son récit de
voyage demeure un modèle de courage et d'ouverture sur le monde, sans préjugés
ni illères. On devrait, alors que tombe la forêt amazonienne dans le silence
des égoïsmes de Kyoto, relire cette uvre. Elle dit la beauté du monde et le
devoir de s'en faire gardien. »
TOC
0000-00-00 - PRESSE
Introduction - Préface - Relation abrégée d'un voyage fait dans l'intérieur de l'Amérique méridionale, depuis la côte de la mer du Sud jusqu'aux côtes du Brésil et de la Guyane, en descendant la rivière des Amazones ; lue à l'assemblée publique de l'Académie des sciences le 28 avril 1745 - Résumé des diverses expériences sur la mesure de la Terre, dont quelques-unes ont été effectuées par La Condamine pendant son séjour à Tarqui (près de Cuenca, au Pérou), séjour qui dura six mois - Bref historique du fleuve de l'Amazone : le fleuve du Marañon - Le voyage de La Condamine : de Tarqui à Jaén (par terre) - Voyage sur la Marañon : de Jaén à Borja (province du Maynas) - De Borja à La Laguna - De La Laguna à San Joaquín - De San Joaquín à Saint-Paul - De Saint-Paul à Coar i: réflexions sur les Amazones - De Coari à Pauxis - De Pauxis à Curupa - De Curupa à Pará - Du Pará à Cayenne - De Cayenne à Paris - Lettre à Madame... sur l'émeute populaire excitée en la ville de Cuenca au Pérou, le 29 août 1739, contre les académiciens des sciences envoyés pour la mesure de la Terre - Bibliographie - Cartes.