" J'aime bien les cochons. J'ai beau être encore une gamine, comme on me le rapelle souvent quand on veut m'empêcher de faire certaines choses que seuls les adultes peuvent faire. Je les aime bien, et j'ai des tas de choses à dire, moi, sur les cochons."
Pour Solenn, la vie est une drôle d'histoire. Moins rose que les cochons qu'elle fréquente en regardant travailler sa mère, Morgane, salariée dans une porcherie industrielle, et plus étrange que ce que semblent en percevoir les adultes. Avec son regard d'enfant, Solenn observe les adultes aux prises avec un travail quotidien éprouvant. Mais, à travers les yeux d'une enfant, les auteures de ce récit en disent beaucoup plus que tous les rapports officiels sur la réalité effrayante et absurde de l'agriculture industrielle et sur l'état de nos relations avec les animaux.
" Est-ce qu'on a tous les droits sur les animaux ? ", se demande Solenn. " Il y a des fois je me demande si on n'est pas des sauvages ", répond Morgane. Alors, au bout du compte, élever des animaux, manger de la viande, oui, mais pas à n'importe quel prix pour les éleveurs et pour leurs bêtes : " Parce qu'on peut être libres ensemble, ou prisonniers ensemble, c'est à nous de choisir. "
Christine Tribondeau a été longtemps salariée dans un élevage industriel en Bretagne.
2008-09-13 - Frédérique Giraud - Liens socio
" Il ne s'agit pas d'un livre savant, ni d'un rapport officiel, mais bien d'un livre à lire comme un roman qui évoque un sujet sérieux: celui de la souffrance partagée par les animaux et les hommes dans les systèmes de production industrielle de porcs. Les auteurs connaissent bien le sujet. Jocelyne Porcher, chargée de recherches à l'Inra, a été éleveuse et technicienne agricole. Le petit livre raconte l'histoire d'une petite fille, Solenn, qui porte un regard implacable sur le travail de sa mère, salariée dans une porcherie industrielle. Elle remet en question la manière dont des producteurs pratiquent l'élevage industriel sans souci de la qualité de vie des animaux. Les auteurs s'intéressent aussi aux conditions de travail de plus en plus difficiles des éleveurs et regrettent que les consommateurs achètent une viande médiocre. A la fin du livre, un glossaire explique les principaux termes employés dans l'élevage industriel porcin. Le "verrat souffleur" désigne un mâle utilisé pour repérer les truies en chaleur. Il est parfois remplacé par un robot téléguidé qui diffuse des hormones mâles. "
L'ALSACE - LE PAYS
" Si on est un cochon, mieux vaut ne pas naître dans un élevage industriel. C'est ce que constate chaque jour Solenn en regardant travailler sa mère, Morgane, salariée dans une porcherie industrielle. En adoptant ce regard d'enfant, et à partir de faits réels, les auteurs, Jocelyne Porcher chargée de recherche à l'Inra et Christine Tribondeau, ancienne salariée dans ce type de production, ont souhaité interroger le lecteur... [...] À travers cette histoire et le regard faussement naïf de ce personnage d'enfant, les auteurs dénoncent la réalité "effrayante et absurde" d'une agriculture dont la seule finalité est de produire, quel que soit le prix à payer par les animaux et les éleveurs. "
VILLAGE 93
" Dans le cochon tout est bon dit le dicton. Dans ce (petit) livre sur le cochon, tout est bon aussi, au point qu'il ne faut pas le manquer, mais le lire et faire lire contagieusement, d'autant qu'il est à un prix de décroissance. Le sujet, grave, est néanmoins traité avec fraîcheur et humour, dans un style à l'inoubliable Génie La Folle, mais qui montre ici que nous sommes les fous: fous de faire ou fous de nous taire. Non seulement nous sommes fous, mais nous sommes aussi de vrais cochons, dans le mauvais sens du terme. Puisse l'indispensable voyage avec ce livre nous amener à bon porc. "
SILENCE
2024-10-14 - PRESSE