Historiquement, le travail a été conçu comme l'instrument par excellence de l'entreprise humaine de domestication de la nature, tout à la fois espoir de libération et fondement d'une société nouvelle. Il faut pourtant se rendre à l'évidence : l'utopie tourne aujourd'hui au cauchemar. La précarisation accélérée des situations d'emploi, la détérioration sans précédent de l'environnement naturel et, de manière générale, la " marchandisation " croissante de notre vie sociale et culturelle nous incitent à reconsidérer la place et la fonction du travail dans les sociétés contemporaines. Dans cet ouvrage remarquable, Françoise Gollain apporte une contribution éclairante à la critique du travail et de ses avatars post-fordistes. À la suite des travaux de André Gorz, elle conteste au travail son statut de principe organisateur du corps social, elle montre comment la réduction du temps de travail, le revenu minimum garanti et les pratiques économiques alternatives, en accompagnant la crise de la société salariale, sont susceptibles de remettre en cause les fondements de la société productiviste et de constituer une issue libératrice aux mutations actuelles.
Françoise Gollain, sociologue, dirige un enseignement sur la société française à l'université de Nottingham Trent en Grande-Bretagne.
" S'inspirant explicitement des thèses d'André Gorz, Françoise Gollain défend une approche écologique et anti-utilitariste du travail, qui ne cache pas sa méfiance face aux dérives productivistes des sociétés modernes. Militante de la réduction du temps de travail, du revenu minimum garanti et de la pluriactivité, l'auteur développe une longue réflexion sur l'invention et les mutations du travail contemporain. Une pièce nouvelle dans le débat sur la fin du travail et sur les possibles dépassements de la société salariale. "
SCIENCES HUMAINES
" Voici un ouvrage qui fait un tour fort complet des discours qui se tiennent sur la place du travail dans la société (...) Le dernier chapitre vaut le détour a lui seul (...) Ce livre n'est pas d'une lecture facile, mais il permet de refaire une histoires des réflexions menées depuis les premiers écrits Ivan Illich dans les années 60 aux débats d'aujourd'hui sur la place du travail. Ce livre constitue une excellente base de réflexion pour comprendre les enjeux de l'écologie politique dans l'organisation concrète de notre vie. "
SILENCE
2024-12-13 - PRESSE
Introduction
I. Le travail, interface société-nature
1. Le cadre conceptuel d'une écologie critique
2. L'artificialisation du monde
3. L'écologie est un humanisme
II. La critique du travail, c'est la défense de l'autonomie
4. Introduction à la problématique gorzienne
5. Le travail, un processus à jamais inappropriable
6. Un projet écosocialiste
7. Eléments pour la construction d'un nouveau paradigme
III. Mutations du travail I : De la nature du travail
8. L'invention du travail
9. Des activités communicationnelles... ou le nouveau visage de l'hétéronomie ?
10. Sur la centralité du travail
IV. Mutations du travail II : Vers un dépassement du salariat
11. Le travailleur polyactif : la fin du salariat version libérale
12. Les enjeux d'une politique du temps
13. Pour une réelle pluriactivité
Épilogue : Pour une nouvelle culture de la frugalité
Entretien avec André Gorz
Bibliographie.