Vincent Carpentier est archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), docteur en histoire et membre du centre Michel de Boüard (CNRS-université de Caen). Parmi les premiers archéologues français à s’être intéressés aux vestiges de la Seconde Guerre mondiale, il a cosigné un ouvrage novateur sur l’archéologie du Débarquement (2014) et organisé, au Mémorial de Caen, un colloque international sur l’archéologie des conflits contemporains (2019). Il a conduit de nombreuses fouilles d’établissements ruraux antiques et médiévaux dans le nord-ouest de la France, et s’est particulièrement intéressé à l’histoire des sociétés et des environnements littoraux.
2022-11-01 - Alice Tillier-Chevallier - Archéologia
Son ouvrage est donc un plaidoyer des plus convaincants pour une écriture originale et complémentaire de l’histoire « papier ». L’archéologie de la Seconde Guerre mondiale s’appuie sur des traces matérielles parfois inexplorées (20 000 épaves de bateaux et d’avions gisent le long des côtes françaises), délibérément dissimulées (scène du massacre de Katyn), transformées par le temps (forêt autour de Verdun), réemployées dans un but similaire (base sous-marine de Brest), conservées à titre d’exemple (dôme de Genbaku à Hiroshima), converties en musées(abri de défense passive devenu PC du colonel Roi-Tanguy à Paris) ou, ce que dénonce en conclusion l’auteur, sites aménagés en « lieux culturels hédonistes » (base sous-marine de Lorient). Cette étude témoigne de l’urgence de sauvegarder, du moins de documenter, ces traces.
2022-12-01 - L'Histoire
Que peuvent bien raconter les archéologues sur le monde contemporain,qui ne soit pas déjà abordé par les historiens ? À cette question, Vincent Carpentier, spécialiste de l’archéologie de la Seconde Guerre mondiale, offre une réponse passionnante.Son livre s’impose ainsi comme une synthèse approfondie sur les objets d’étude que sa discipline, toute nouvelle dans le paysage de la recherche, a fait émerger : les camps de prisonniers allemands en France (comme celui de La Glacerie, près de Cherbourg), les strates de guerre (matériaux et détritus issus des destructions consécutives aux bombardements et enfouis dans le sol), les restes d’édifices et de matériels de guerre (longtemps relégués au rang de vulgaires « pollutions »), des théâtres d’affrontement oubliés (îles de l’archipel des Palaos, dans le Pacifique, par exemple) ... Formidable mine d’informations, l’ouvrage soulève par ailleurs d’intéressantes réflexions sur la manière de gérer ce patrimoine souvent inesthétique. Magistral. ¦
2022-12-01 - Vincent Galvieux - Sciences et Avenir
A unprecedented synopsis on Second World War archaeology. Travel back in time from the shores of the D-Day landing in Normandy to the Pacific islands, passing through the internment and extermination camps. A scientific field that dedicates its researchers and most advanced tools to history and our duty to remember.
Vincent Carpentier is an archaeologist at the Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). He has a PhD in history and is a member of the Michel de Boüard Center (CNRS-University of Caen-Normandy). He is one of the first French archaeologists to have studied the remains of the Second World War. He published a pioneering work on the archaeology of the D-Day Landings and the Battle of Normandy (2014) and he organized an international symposium on the archaeology of contemporary wars at the Caen Memorial (2019).