« Non, je ne suis pas en cure de désintoxication, et écrire n’est pas une thérapie inventée par ma psychologue. J’écris pour le plaisir, pour laisser une trace de tous ces ados que j’ai croisés et qui m’ont raconté leur histoire. Leur vie m’a touchée et je veux que leurs plaisirs, leurs souffrances ou même leur haine ne restent pas anonymes. J’écris pour que nous, les jeunes, nous nous sentions moins seuls, que nous sachions que cette merde-là d’autres l’ont vécue. Les livres rédigés par des adultes ne décrivent pas la vraie vie ; ils font le choix de termes médicaux : "crise d’adolescence", "drogues illicites", "coma éthylique", "suicide" ou encore "dépression" sont des mots barbares qui ne font qu’augmenter la crainte et le désarroi. J’espère que vous ressentirez une impression de déjà-vu. "Ah oui ? Moi aussi !" ou, encore : "Pareil !". Si ce n’est pas le cas, écrivez-moi, car vous êtes un spécimen qui manque à mon catalogue… Je ne vous ferai pas un sermon comme quoi le sexe, l’alcool ou la drogue, c’est pas bien. Mais essayez quand même de ne pas trop faire peur à vos parents. Pour les filles, ne laissez pas traîner vos plaquettes de pilules sur la table de chevet, cela évitera une crise cardiaque à votre père. Les garçons, pensez au préservatif : votre mère se fera une joie de vous en acheter une boîte XXL au supermarché. »
Écrire, pourquoi ?
Le monde dans lequel on vit
1. Ok, bonne soirée mon cur
2. C’est parce que c’était impossible qu’il a essayé
3. Oh ! Il est mignon celui-là
4. M’habiller en tailleur tout les jours… Le rêve
5. Avec Hitler, au moins, il y avait du travail
6. Il semblait sincère
7. Oui, j’ai ressorti mon polo rose
8. La vie est trop courte, il faut en profiter
9. Porté pendant neuf mois, abandonné en dix jours
10. Hier soir, j’avais mal au cou
11. C’est le mien, pas le sien
12. Je me retourne tout le temps dans la rue, on me suit
13. Eh oui, je suis un Tom Cruise aux allures espagnoles
14. Je l’aurais appelé Océane ou Clément
15. C’est la première fois que je sors
16. De toute façon je n’aime que des machos
17. D’après Molière, le vert porte la poisse
18. Encore un an et demi d’enfer, et c’est bon
19. J’hésite entre médecine et la recherche
20. Ce soir, c’est pain azyme
21. Je le sens, j’ai compris
22. Impose ta chatte
23. Je l’aime, que vais-je faire ?
24. J’ai trop confiance en lui, c’est ça qui est bien
25. Marine ? Marie ?
26. Mais je ne sais pas, elle ne fait rien
27. On se revoit bientôt
28. Nan, je vais vous laisser
29. C’est vrai ce qu’on raconte sur les blacks ?
30. Euh, je ne sais pas, j’utilise les deux
31. Tu me donnes un bout de pomme ?
32. Je suis trop nulle
33. On pourrait voir un film en français pour une fois ?
34. Il ne m’écoute jamais
35. Non, je veux du rose pâle
36. J’ai faim
37. Désolé, je n’en ai plus
38. Non, ma maman rentre à 18 heures
39. Manuel, je peux sortir ?
40. Je sais, je suis égoïste, je ne pense qu’à moi, mais quand même, merde !
41. Le plus dur, c’est ma sur. Je ne peux pas lui dire, elle est trop jeune
42. T’as raison, deux mètres en dessous et tu marquais
43. L’engagement dans un couple me terrorise
44. Tu penses que je suis une nymphomane ?
45. Les maths me paraissent si simples
46. Nan mais t’es sérieuse là ?
Et alors ?
Julie is seventeen. She started writing because books by adults did not reflect teenagers' real life. Julie writes for her pleasure, to leave a trace of all the young people she has meet and who have shared their tales with her, and because their life stories, their happiness and suffering have moved her. « I don't claim to be a spokeswoman for young people. Some of these tales can be disturbing but it would be wrong to delude ourselves.»
Julie Deleau wrote this book during the school year 2007-2008, when she was in sixth grade, aged 16-17. She paints the portrait of forty six adolescents through anecdotes from their daily life.