Prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l'histoire de Blois 2015
2015-08-19 - L'Express
Au départ, il y a le printemps arabe de 2011 et cette révolution tunisienne qui ose durer. Depuis, dictateurs et autocrates arabes ont exprimé par le feu « leur refus absolu de reconnaître le peuple comme source de souveraineté ». L’Etat islamique s’y retrouve : « Daech bénéficie parfois du soutient direct ou indirect des contre-révolutionnaires arabes. » Jean-Pierre Filiu estime que le clivage chiisme/sunnisme masque les causes profondes des convulsions actuelles, qui sont d’abord politiques. Ce qui dégage un peu d’espace pour un optimisme raisonnable : « La libération arabe », dont il retrace brillamment l’histoire, vient de loin. Cette nahda (« renaissance ») a illuminé l’Orient du XIXe siècle. On peut rêver : elle reviendra.
2015-08-26 - Le Canard enchaîné
« L’Orient compliqué », disait le général de Gaulle. Sans aucun doute pour celui qui ne fait pas l’effort d’en comprendre les ressorts. Or c’est justement ce travail que nous livre Jean-Pierre Filiu dans ce livre très condensé où défilent les relations entre le monde arabe et l’Occident, depuis la campagne d’Egypte de Bonaparte. Il raconte cette histoire commune faite de croisades, de colonisation brutale, de soutien à des dictatures riches en pétrole et de terrorisme. Mais il nous révèle aussi une autre histoire méconnue, celle des tentatives d’émancipation intellectuelle, celle des « Lumières arabes » du XIXe siècle, sui furent écrasées dans le sang au lendemain de la Première Guerre mondiale. Un Orient beaucoup plus ouvert et sophistiqué que celui qu’ont contribué à promouvoir les pétromonarchies. Filiu décrypte aussi l’émergence de cette « guerre froide arabe », entre nationalisme et islam politique. Tout est imbriqué, et ce livre redonne du relief aux grands conflits actuels.
2015-08-27 - Challenges
Dans le monde troublé où nous vivons, le citoyen se heurte à deux obstacles dans sa quête de sens : d’une part, l’excès d’informations, cette fameuse « infobésité » qui, à l’heure des réseaux sociaux et des robinets d’info continue, fait qu’une nouvelle chasse l’autre ; d’autre part, la segmentation extrême de ces flux permanents qui rend difficilement intelligible une situation dans sa globalité. C’est ce qui se passe avec la « crise des migrants » aux portes de l’Europe, décrite dans ses moindres détails, des barbelés de la frontière Serbie-Hongrie aux noyés de la méditerranée ou aux asphyxiés de Vienne. Mais cette description est déconnectée, la plupart du temps, du contexte de chaos ou d’oppression que fuient ces hommes, femmes et enfants qui cherchent asile et refuge dans une Europe en principe apaisée et humaniste. Pour renouer avec le « temps long » de l’historien, Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences-Po et spécialiste du monde arabo-musulman, a écrit Les Arabes, leur destin et le nôtre, un livre qui, de l’expédition de Bonaparte en Egypte en 1798 avec 30 000 combattants et 177 savants, aux révolutions, contre-révolutions et dérives djihadistes actuelles, éclaire brillamment notre monde.
2015-09-03 - Pierre Haski - L'Obs
Un nouveau monde arabe est en train de naître sous nos yeux – dans le bruit, la fureur et le sang. Son histoire est liée à la nôtre, une histoire faite, depuis l’expédition d’Egypte de Napoléon (1798), de brutalité, de promesses trahies et de manipulations. Les horreurs d’aujourd’hui ne seraient donc que la continuation logique de celles d’hier ? En partie seulement. Car une autre histoire d’est développé en parallèle depuis le XIXe siècle celle des « Lumières arabes » - la Nahada – faite d’émancipation politique et intellectuelle. Jean-Pierre Filiu, professeur en histoire de Moyen-Orient contemporain à Sciences PO, la raconte dans un livre engagé et passionnant, Les Arabes, leur destin et le nôtre.
2015-09-05 - Olivier Pascal-Mousselard - Télérama