Léonard, maçon de la Creuse - Martin Nadaud

Léonard, maçon de la Creuse

Martin Nadaud

Voici l'histoire édifiante d'un enfant du Limousin qui naquit au lendemain de Waterloo, commença à travailler comme maçon à quatorze ans, sachant à peine lire et écrire, fut désigné comme candidat à la députation en 1848, au cours d'une assemblée générale de travailleurs à la Sorbonne, se consacra à la défense des institutions républicaines, fut proscrit par l'Empire, fut professeur dans une académie militaire britannique et termina sa vie entouré de respects et d'honneurs, député de la Creuse de la Troisième République. Auteur d'une parole historique, " quand le bâtiment va, tout va ! ", il donna, consécration suprême, son nom à une station de métro à Paris. Les mémoires qu'il publia en 1889 sous le titre de Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon (en hommage à son père, maçon comme lui, qui se prénommait Léonard), dans son canton natal de Bourganeuf, sont devenus à la fois rarissimes et classiques: un récit passionnant et exemplaire, un document irremplaçable sur la vie ouvrière au XIXe siècle et l'histoire du mouvement social - au même titre que les textes d'Agricol Perdiguier, " compagnon du devoir de liberté ". La révolution de 1848, les illusions du mouvement républicain, la répression après le coup d'État du 2 décembre, l'exil à Londres, le gouvernement de la Défense nationale en 1870, le socialisme sous la IIIe République: Martin Nadaud restitue l'histoire et le climat de tout un demi-siècle. Ce qui est peut-être plus précieux encore, c'est qu'il restitue toutes les traditions du compagnonnage et de l'artisanat, des échanges humains du prolétariat en formation, entre la province et Paris. Mais ce qui reste surtout irremplaçable, c'est le récit de la vie droite et digne du petit maçon au service du peuple, racontée à la veille de sa mort en 1898, sans fausse vanité pour ses enfants et ceux qui l'ont élu.


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Détails techniques
Préface de : Jean-Pierre Rioux
Collection : La Découverte Poche / Littérature et voyages n°52
Parution : 14/04/1998
ISBN : 9782707128485
Nb de pages : 400
Dimensions : 12.5 * 19.0 cm

Martin Nadaud

Table des matières

Lire Nadaud ? - Avertissement - Les pierres druidiques - État des mœurs et de l'éducation qu'on nous donnait - Une fête des maçons. Léonard ira-t-il à l'école ou n'ira-t-il pas ? - Préparatifs du départ pour Paris ? - Léonard sert les maçons - La révolution de 1830 - Léonard pose la hotte pour prendre la truelle - Une tournée au village après trois ans d'absence - Mon retour à Paris. La crise du bâtiment - Absence regrettable de rapports entre les ouvriers - Du mouvement des écoles - Nos précurseurs dans l'émigration creusoise - Nos chantiers pendant les années 1835 et 1836 - Départ pour aller passer le conseil de révision - Troisième voyage de la Creuse à Paris - Mariage du Duc d'Orléans. Grande fête à Paris - Année 1838. Retour chez Delavallade - Retour au pays. Année 1839. Mon mariage - Année 1839. Après mon mariage - Campagne de 1840 - Origine des premières luttes du peuple pour reconquérir la république et ses libertés - Une exposition de forçats sur la place du Palais de Justice - Le roi des barricades - Conséquence politique de l'écrasement de la population lyonnaise - Date de mon dossier politique - Retour au pays - Chantiers de 1843 à 1848 - Construction de la maison d'école de la rue de Pontoise - Chantier de la mairie du Panthéon - Efforts réitérés et constants du parti républicain - Origine des journaux fondés par des ouvriers et création d'une littérature populaire - Continuation de la crise industrielle et belle conduite de l'Académie des sciences morales - Les écoles socialistes entre en lutte - Retour au chantier de la mairie du Panthéon - Aspect de la place du Panthéon - Envahissement des Tuileries - Élections générales, Assemblée constituante - Réunion de la Sorbonne - Mon départ - Mon retour à Paris - Une réunion de maçons sur la place du marché Saint-Jean - Fondation de l'association des maçons - Mon élection à l'Assemblée législative - Invasion de l'armée française à Rome - Conduite du parti républicain après l'invasion romaine - Les dernières vacances de la chambre - Retour des vacances parlementaires - Rupture définitive entre le président de la République et les royalistes - Un candidat à la présidence de la république en 1852 - Le coup d'Etat - Mon arrestation - L'exil - Arrivée à Bruxelles. Mes rapports avec les autres proscrits - Je quitte Anvers pour aller habiter Londres - Continuation de mon voyage en Écosse - J'abandonne mon métier et je deviens professeur - École de Putney - Mon arrivée à Wimbledon - L'amnistie - Mon retour à Londres - Mon départ de Londres - Voyage à Bordeaux - Nomination d'un conseil municipal - Mon élection en 1876 - La lutte des 363 pour le triomphe de la République - Discours divers. Mon intervention dans les discussions - L'exposition de 1878 - Inauguration du chemin de fer de Bourganeuf à Vieilleville - La suppression du mur d'enceinte de Paris - Les logements insalubres - Propositions sur les portes et fenêtres - Les ouvriers des ports et des ateliers d'Indret - Conférences - Discours sur le libre-échange - Loi sur les accidents du travail (13 mars 1883) - Les syndicats du bâtiment - Réunion des appareilleurs et des maîtres compagnons - Le banquet Grisel - Lutte pour le scrutin de liste et le scrutin d'arrondissement - Mon rapport sur l'assistance publique - Grande discussion sur les travaux publics - Le métropolitain - Travaux publics (2 mars 1888) - Les heures de travail des femmes et des enfants dans les manufactures - Séance du 28 mai 1888. Les vieilles corporations - Le manque d'eau à Paris (25 janvier 1888) - Le centenaire de la Révolution de 1789 à Bourganeuf - Inauguration du monument de Louis Blanc - Inauguration du monument Raspail - Séance du 9 décembre 1889. Opinion de M. Eliez-Evrard, rapporteur des élections de Bourganeuf, sur Martin Nadaud - Conclusion - Annexes - I. La chanson des maçons de la Creuse - II. Nadaud vu par George Sand au début de 1871 - III. Orientation bibliographique.