À paraître
Les rapports économiques du capitalisme ne s'observent pas à l'oeil nu. L'enchevêtrement de la circulation des marchandises, l'usage d'unités de compte monétaires, le mécanisme indirect des interactions par les prix ou la division internationale du travail les rendent illisibles. L'ouvrière marocaine, la caissière française et les grandes banques sont prises dans des liens rigoureux mais opaques, qui créent l'ambiguïté au sujet de questions fondamentales : qui travaille pour qui, qui décide pour qui ?
À condition d'assumer l'abstraction et la rupture avec l'expérience immédiate, il est possible d'y répondre et de mettre en évidence, contre l'illusion libérale de l'égalité contractuelle, les rapports d'appropriation et de pouvoir qui traversent notre société. Comme l'avait dit Marx, ces rapports se révèlent inhérents au fonctionnement même du système capitaliste. Mais, en particulier à l'heure des réseaux de production internationaux, de la finance et de la rente, l'exploitation ne peut être analysée à partir du seul face-à-face entre employeur et salarié. Elle se déploie en cascade, à plusieurs échelles, dessinant une structure qui est aussi celle de la coordination économique.
Point alors un horizon d'émancipation socialiste qui n'est pas celui d'un retour à des communautés locales, ni d'une mobilisation générale au service de l'État, mais d'institutions de synchronisation à grande échelle des fins et des capacités de chacun.
Postface de Cédric Durand.
Introduction
1. Appropriation du travail
Travail, argent, produit
Qui travaille pour qui ?
Ce que l'on ne compte pas
2. Pouvoir et marché
Violence
Monopole
Propriété
Qui décide pour qui ?
3. Les échelles de l'exploitation
Sous-traitance
Crédit
Rente
Spécificité du salariat
4. La coordination capitaliste
Cohérence et souplesse
Exploitation et crise
Politique de la coordination
5. Les mécanismes de l'égalité
Le plan
Droits sociaux
Algorithmes
Conclusion
Remerciements
La revanche de la coordination, par Cédric Durand.