Ce conservateur des antiquités qui nous raconte son histoire est un fonctionnaire d’Alma-Ata, capitale du Kazakhstan, où des civilisations successives ont laissé leurs vestiges. Ainsi tourné, par goût et par métier, vers un passé prestigieux, il est aussi un témoin du présent, celui de la société stalinienne de 1937, de ce temps où la peur et la police étreignent la vie quotidienne. Mais il appartient lui-même à l’univers qu’il veut éclairer : c’est le Huron des contes philosophiques. Entre lune et terre, dans le clocher d’église transformé en salle d’étude, ce héros perché décrit la passivité des braves gens et leur accoutumance au tragique quotidien, l’absence de sens critique, l’« espionnite », la justification tranquille de la délation par les meilleurs esprits, sur le ton d’un Fabrice del Dongo vivant sous une terreur quasiment onirique. Analyse du phénomène stalinien comme manifestation du despotisme universel hérité de la Rome impériale et de Byzance, Le Conservateur des antiquités se situe au rang des chefs-d’uvre de la littérature occidentale du XXe siècle.
Iouri Dombrovski (1909-1978), diplômé des cours supérieurs de littérature et étudiant à la Faculté du théâtre, est assigné à résidence au Kazakhstan en 1932. Il travaille au Musée national d’Alma-Ata et commence à publier. Arrêté à cinq reprises, prisonnier dans les camps, il est libéré du bagne sibérien de Taïchet en 1957, puis réhabilité. Le Conservateur des antiquités le consacre comme l’un des plus grands romanciers soviétiques et le premier analyste perspicace du stalinisme
« Qu'on ne s'y trompe pas : derrière ce roman aux allures désinvoltes,
qui se donne souvent l'air de ne pas y toucher, et qui tient volontiers de la
fable, [...] se cache une dénonciation qui n'a rien de gratuit. Sans que le mot
soit explicitement prononcé, on comprend que le mal qui accable Alma-Ata n'est
autre que le stalinisme. »
LE MATRICULE DES ANGES
« Ce roman en forme de conte philosophique donne à voir la psychologie
pervertie de citoyens transformés en robots qui passent leur temps à se dénoncer
les uns les autres et trace un saisissant parallèle entre le totalitarisme russe
et le despotisme impérial hérité de l'antiquité. »
EPOK
« C'est
une grande joie de relire, trente-cinq ans après, ce livre qui nous paraît être
le chef-d'uvre de l'écrivain. »
LE BULLETIN DES LETTRES
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Première partie - Deuxième partie - Notes de l'auteur - Posface de Jean Cathala.