On a souvent de la sociologie du crime une vue étroite comme si elle devait étudier seulement soit le délinquant, soit le délit, soit la victime, soit des institutions comme la police, la justice ou la prison. On n'a pas assez réfléchi à la spécificité de son objet – est crime un comportement que le droit incrimine en menaçant son auteur d'une peine – et à ses conséquences. La sociologie du crime doit pouvoir rendre compte de trois aspects : la criminalisation primaire ou l'incrimination par le droit pénal de certains comportements, la transgression de cette incrimination, la criminalisation secondaire ou le processus qui peut conduire à la punition de certaines transgressions. L'auteur présente ces trois facettes. Il expose les théories, les replace dans le contexte de leur apparition et compare leur valeur explicative. Enfin, il recense les sujets d'étude particuliers à ce champ et les met en perspective.
Philippe Robert, sociologue et directeur de recherches au CNRS, a créé et longtemps dirigé le CESDIP, centre spécialisé dans les recherches sur la déliquance. Il dirige actuellement le Groupe européen de recherches sur les normativités (GERN). Il a récemment publié Le citoyen, le crime et l'État (Droz, 1999), Les Mutations de la justice ; comparaisons européennes (L'Harmattan, 2001) et L'insécurité en France (La Découverte 2002). Il a aussi dirigé, avec Laurent Mucchielli, Crime et sécurité, l'état des savoirs (La Découverte, 2002)
" Voilà un ouvrage qui annonce la couleur d'emblée. Publié dans la collection "Repères" des éditions La Découverte, il rejoint un nombre impressionnant de petits livres de vulgarisation, au sens noble du terme. Des livres qui contiennent l'essentiel d'une matière ou, plutôt, une réelle introduction à un champ du savoir, de celles qui font naître l'envie d'aller plus loin. [...] Philippe Robert réussit le tour de force d'offrir au lecteur un de ces ouvrages que l'on est heureux de toujours avoir sous la main. "
DROIT ET SOCIÉTÉ
2024-12-03 - PRESSE
Introduction
Aux sources de la criminologie
L'entrée de la sociologie sur la scène du crime
Construire l'objet
I. Le crime, un comportement incriminé
La peine
La vengeance, une absence de peine
Triomphe de la peine et étatisation du politique
Les mutations de la peine
Une peine prévue par le droit
L'univers normatif
Le juridique au sein de l'univers normatif
Un système juridique étatique
II. La criminalisation primaire : l'incrimination
Étudier la création de la norme pénale
La mise en œuvre d'une loi ne permet pas de comprendre sa création
La loi produit des effets indépendants de sa mise en œuvre
L'état du champ de recherche
La difficulté des classements
Querelles de méthode
Les acteurs dans la création de la norme pénale
Acteurs sociaux
Processus
Scènes
III. La transgression
Des théories à prétention universelle
Une préhistoire européenne
Désorganisation sociale
Association différentielle
Des conflits de cultures aux conflits de normes
Anomie et théorie de la tension
Interactionnisme et étiquetage social
Théories du conflit
Théories du contrôle
Du criminel à la victime et à la situation
Crime et sociétés
Le rapport aux normes
L'intérêt
L'occasion
Synthèse
IV. La criminalisation secondaire : la répression pénale
De la mesure de la délinquance à la construction du crime
Description, évaluation, processus, professions
Un jeu d'acteurs autour de la criminalisation
L'auteur
La victime
Les professionnels
Conclusion. Crime et politiques criminelles au début du XXIe siècle
Repères bibliographiques.