Weaver, père de famille marié à une épave dépressive, sombre à son tour dans l'alcoolisme et la déprime. Pour se refaire une santé, il loue une maison isolée dans un coin perdu du Nouveau-Mexique, autrefois occupée par un peintre. Huit ans plus tôt, elle a été le théâtre d'un drame : une jeune femme y a été sauvagement assassinée. Elle s'appelait Jenny. Weaver s'intéresse d'abord au fait divers. Bientôt, une fascination morbide, mêlée de tendresse pour la victime, l'attache par-delà le temps à cette jeune morte qu'il aurait voulu connaître, aimer peut-être, protéger en tout cas. Un fol espoir lui redonne bientôt le goût de l'existence : et si, en définitive, Jenny avait échappé à son assassin ?
Né en 1906 à Cincinnati, mort en 1972 à Tucson, orphelin dès l'adolescence, Fredric Brown fut d'abord garçon de courses puis fournisseur d'accessoires de machines outils, enfin correcteur dans divers journaux corporatifs, avant de se consacrer à l'écriture. Célèbre pour ses romans et nouvelles de science fiction (L'univers en folie ou Martiens, go home !), hilarants, absurdes et inimitables, c'est néanmoins au roman policier qu'il s'est le plus largement consacré : on lui en doit vingt-trois, et plus de cent nouvelles. Il est notamment l'auteur de La Belle et la bête, La Nuit du Jabberwock, La Bête de miséricorde et de la série qui met en scène Ed et Am Hunter, oncle et neveu dont la première sortie, Crime à Chicago, d'abord refusé par douze éditeurs, lui vaudra l'Edgar du meilleur premier roman policier en 1947. Divorcé, il part vivre au Nouveau Mexique avec sa nouvelle femme et y découvre le plaisir de peindre. Après un séjour en Californie, il finit par s'installer à Tucson, dans l'Arizona, dont le climat est plus favorable à sa santé. Souffrant d'emphysème et buvant beaucoup, il cesse d'écrire à partir de 1963. La revue " 813 " lui a consacré un dossier entier, et Stéphane Bourgoin un remarquable Fredric Brown, le rêveur lunatique (éd. Encrage). C'est assez dire qu'il s'agit là d'un auteur " culte ", redécouvert en France dans les années 1980, et dont on présente ici le grand roman.
" Grand maître de l'ironie fictionnelle, Fredric Brown (1906-1972) signe là un de ces bouquins dont la fin justifie amplement les moyens. À moins que ce ne soit le contraire ! "
TEMOIGNAGE CHRETIEN
" Célèbre pour ses nouvelles SF et policières comme pour ses polars tendus, Frederic Brown est un auteur d'importance qui fût redécouvert dans les années 80, dix ans après sa mort. Ce roman écrit en 1951 et ici réédité, compte parmi ses plus brillants. Un alcoolique s'installe dans une maison où, il y a huit ans, une femme avait été assassinée. Notre homme s'accroche au fait divers jusqu'au morbide, et devient fasciné par la victime. Et si, en fait, elle était vivante ? Brown donne une âme à ce fantasme. "
VIRGIN
" Cette réédition, dans la belle collection dirigée par Jean-Claude Zylberstein, est une aubaine pour les passionnés de romans policiers qui trouveront avec ce titre, et d'autres, des ouvrages de référence. "
BULLETIN CRITIQUE DU LIVRE EN FRANÇAIS
2024-12-06 - PRESSE