Depuis les années 1980, le nombre de sondages politiques a été multiplié par deux en France, et on en compte plus d'un millier par an. Ils occupent désormais une place centrale dans les commentaires médiatiques de la vie politique, et tout autant dans l'agenda et les décisions des responsables politiques eux-mêmes. Et, sauf en de rares occasions – qui n'altèrent en rien l'ivresse des sondages –, ceux-ci ne sont plus critiqués, et tout le monde affecte de croire qu'ils offrent un fidèle reflet de la réalité. Et pourtant... Dans cet essai vif et documenté, Alain Garrigou montre à quel point la production de sondages, ainsi que l'usage qui en est fait, confine souvent à l'absurde. Il révèle notamment comment la fiabilité des résultats est gravement mise en cause par les techniques utilisées et par le refus croissant des citoyens de répondre aux sondeurs. Et, plus profondément, il explique comment la " sondomanie " a profondément transformé la vie politique. Loin de favoriser la démocratie, comme le promettait dans les années 1930 George Gallup, le pionnier des sondages d'opinion, ceux-ci l'ont fortement pervertie, ne serait-ce que par le rôle invraisemblable qu'ils jouent dans les décisions de politique publique.
Alain Garrigou, agrégé d'histoire et de science politique, est professeur à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense. Il a notamment publié Le Vote et la vertu (Presses de Sciences Po, 1992 ; rééd. poche Histoire sociale du suffrage universel en France, 1848-2000, Seuil, " Points ", 2002), Norbert Elias, la politique et l'histoire (dir. avec Bernard Lacroix, La Découverte, 1997), Les Élites contre la République (La Découverte, 2001), L'Ivresse des sondages (La Découverte, 2006), Mourir pour des idées (Les Belles Lettres, 2010) et Manuel anti-sondages (avec Richard Brousse, La ville brûle, 2012). Il a fondé l'Observatoire des sondages (2009) et collabore au Monde diplomatique sur son blog " Régime d'opinion ".
" Professeur de sciences politiques à l'université Paris 10 Nanterre, Alain Garrigou n'est pas tendre avec les sondages. "
SUD OUEST
" Il est pour le moins cocasse d'observer que les sondages n'ont jamais autant marqué la politique qu'au moment où ils produisent le plus d'affabulations. "
LA CROIX
" Ce professeur de sciences politiques à l'université de Paris X Nanterre estime que les instituts de sondage exercent une influence particulièrement négative sur la vie démocratique. "
REFORME
" Les sondages sont-ils un pilier de la démocraties ou des outils de manipulation ? Ces instruments qui mesurent l'opinion publique donnent au citoyen l'accès à l'information mais deviennent des armes redoutables de séduction dans la construction d'une candidature. "
REGARDS
" Alain Garrigou, professeur à l'Institut des Sciences politiques, se penche sur tous les aspects et avatars des sondages, leurs succès et leurs échecs, depuis leur création dans les années cinquante avec l'Institut Gallup aux Etats-Unis. Ce petit ouvrage analytique et très précis, parfois répétitif et austère, répond aux nombreuses questions que l'on peut se poser, surtout en cette période où les passions et les affrontements en vue de l'élection présidentielle de 2007 vont se déchaîner. "
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
" A ceux qui ne sauraient pas, ou qui auraient tendance à oublier, à force de banalisation, que la pratique des sondages d'opinion confine à l'imposture, cet ouvrage clair et documenté - dont l'auteur est un politologue connaissant bien le sujet - vient démontrer que la pratique prétendument scientifique du sondage, non seulement est une parodie de science dépourvue de cohésion et de rigueur, dans ses présupposés comme dans ses méthodes, mais encore que l'usage intensif qui en est fait aujourd'hui, dans le domaine politique en particulier, a entrainé nombre d'effets pervers qui nuisent à la vie démocratique, contrairement aux affirmations intéressées des entrepreneurs de sondage. "
LE MONDE DIPLOMATIQUE
" Les sondages sont devenus incontournables dans notre vie politique, particulièrement en période éléctorale. Malgré des échecs marquants, les sondages conservent une force sociale remarquable. Alain Garrigou essaie de comprendre et de décrire le phénomène, montrant que dans le fond, c'est une affaire de "gros sous". "
LE PROGRÈS
" Alain Garrigou propose une critique point par point. [...] Les sondages deviennent selon son expression, l'outil d'un "journalisme paresseux" qui "permet de parler du monde sans sortir de son bureau". En même temps, en dépit de l'incertitude qui pèse sur leurs résultats, ils sont utilisés pour légitimer tel ou tel choix public. Un livre utile. "
ALTERNATIVES ÉCONOMIQUES
" Dans cet essai vif et documenté, Alain Garrigou montre à quel point la production de sondages, ainsi que l'usage qui en est fait, confinent souvent à l'absurde. Il révèle notamment comment la fiabilité des résultats est gravement mise en cause par les techniques utilisées et par le refus croissant des citoyens de répondre aux sondeurs. Et, plus profondément, il explique comment la "sondomanie" a radicalement transformé la vie politique. "
SITE DE L'EMISSION "LA SUITE DANS LES IDEES" - RADIO FRANCE
" Certains (des fous ou des méchants !) affirment que les sondeurs devraient rendre publique, en même temps que leurs résultats "redréssés", leurs données brutes. Sans le dire, Cayrol et Rozès (deux chefs sondeurs) visent ici l'universitaire Alain Garrigou, l'un des plus impitoyables et les plus convaincants critiques des sondages, qui, dans son récent petit livre L'ivresse des sondages, réclame cette transparence. "
LE CANARD ENCHAÎNÉ
" Alain Garrigou fustige L'ivresse des sondages qui fait tituber de concert journalistes et politiques. Un essai vif et concis sur un mal typiquement démocratique. [...] Avec méthode, Alain Garrigou démonte le mythe. "Parodie de sciences", les sondages, "plutôt que de contribuer à la démocratie, participent à la transformation de la politique en marché". Le jugement est sévère, mais clairvoyant. Exemples récents à l'appui - certains concernent la pré-campagne de 2006 - l'auteur montre combien les sondeurs se fourvoient dans leurs illusions scientistes. Incapables de penser leurs enquêtes d'opinion en termes de relation sociale, victimes d'une funeste illusion de transparence qui fait fi de nombreux obstacles méthodologiques, ils manient un outil intellectuellement faible mais socialement puissant. Vous avez dit dangereux ? Un ouvrage en forme d'antidote. "
LE JOURNAL DU MEDECIN
2024-12-12 - PRESSE
Introduction - La prolifération, ou la puissance de la " mise en chiffres " - Faiblesse intellectuelle et puissance sociale - La critique, à quoi bon ? - 1. Une parodie de science - Les sondages et la mesure - Prédictions et corrections - Les sondages électoraux, cautions du sondage - La politologie au secours des sondeurs - L'expert, le ministre et les médias - 2. L'illusion de la transparence - Le biais des normes sociales - Contre-vérités et illusions - " Impossible de faire des estimations fiables " - Où est l'opinion publique ? - L'ambiguïté du pacte de sondage - La réponse est dans la question - La fonction performative des sondages - 3. Les sondages comme relation sociale - Les non-réponses, une " menace pour les entreprises de sondage " - Le refus de répondre des sondés, un " déficit démocratique " ? - L'hostilité croissante des sondages - Comment convaincre de répondre ? - Payés les sondés ? - Les effets des refus sur la valeur des sondages - L'opinion comme marchandise : bricolages méthodologiques et promotion du " citoyen consommateur " - 4. Le triangle de la domination - La sélection des candidats - Les sondages comme élections primaires - Les sondages peuvent-ils " faire " une élection ? - Sondeurs, journalistes et politiques : connivences - Le miroir aux alouettes des " baromètres politiques " - De l'usage politique des sondages... - ...et de leur influence sur les politiques publiques - Conclusion. L'opinion fantôme.