Selon l’idée courante, l’ethno-anthropologie « moderne » se fonde sur l’expérience de terrain. En fait, c’est surtout l’enquête consacrée à la collecte des données ethnographiques qui occupe cette place déterminante, dans une démarche de connaissance dominée par le travail d’objectivation. Or, si l’on admet qu’il n’existe pas de réel humain en dehors de la relation à l’autre, alors il est temps de reconnaître l’expérience de terrain dans sa pleine réalité relationnelle et, ce faisant, de lui rendre sa juste place dans la démarche ethno-anthropologique.
Les expériences considérées dans ce livre ne sont ni abstraites ni anonymes : ce sont celles que rapportent Bronislaw Malinowski dans Journal d’ethnographe, Michel Leiris dans Afrique fantôme et Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques. Pour l’essentiel, et dans le style d’un essai plutôt que d’un ouvrage académique, ce livre montre ce que la pensée ethno-anthropologique tend à ignorer : la relation à l’autre, cela même qui constitue fondamentalement toute réalité sociale. Ainsi ce livre s’adresse-t-il aussi aux sociologues qui devront y trouver de quoi nourrir leurs réflexions méthodologiques et épistémologiques.
Nadia Mohia, après une thèse de doctorat en psychanalyse et psychopathologie soutenue à l’université Paris-VII, s’est orientée vers l’ethno-anthropologie. Ses recherches, dont témoignent plusieurs publications, sont nourries à la fois par sa formation de clinicienne et ses diverses expériences sur le terrain : dans sa Kabylie natale, en Guyane française (avec les Indiens Emérillon et Wayãpi de Camopi) et au Canada, dans l’Ontario (avec les Ojibwa de la réserve de Saugeen).
« Selon l'idée courante, l'ethno-anthropologie "moderne" se fonde sur
l'expérience de terrain. En fait, c'est surtout l'enquête consacrée à la
collecte des données ethnographiques qui occupe cette place déterminante, dans
une démarche de connaissance dominée par le travail d'objectivation. Or, si l'on
admet qu'il n'existe pas de réel humain en dehors de la relation à l'autre,
alors il est temps de reconnaître l'expérience de terrain dans sa plaine réalité
relationnelle et, ce faisant, de lui rendre sa juste place dans la démarche
ethno-anthropologique. Les expériences considérées dans ce livre ne sont ni
abstraites ni anonymes: ce sont celles que rapportent Bronislaw Malinowski dans Journal d'ethnographe, Michel Leiris dans Afrique fantôme et
Claude Levy-Strauss dans Tristes tropiques. Pour l'essentiel, et
dans le style d'un essai plutôt que d'un ouvrage académique, ce livre montre ce
que la pensée ethno-anthropologique tend à ignorer: la relation à l'autre, cela
même qui constitue fondamentalement toute réalité sociale. Ainsi ce livre
s'adresse-t-il aussi aux sociologues qui devront y trouver de quoi nourrir leurs
réflexions méthodologiques et épistémologiques. Un livre sensible et
intéressant. »
MÉTISSE
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L’intuition de l’ethnologue Nadia Mohia est qu’il se passe quelque chose dans les enquêtes de terrain – « pratique indispensable dans les recherches sociologiques et ethno-anthropologiques » -, un quelque chose qui dépasse la manière dont elles sont posées classiquement, à savoir servir de fondement méthodologique de la connaissance ethno-anthropologique...
2008-07-18 - Vincent Duclert - La Recherche Blog des livres
Introduction - Le silence de l'expérience méthodologique - De la pensée ethno-anthropologique au processus de la « civilisation occidentale » - Le « grand partage » anthropologique - L'expérience accessible - 1. Bronislaw Malinowski. Journal d'ethnographe - L'évolution de l'expérience - L'ethnographe et le paysage - L'ethnographe et les indigènes - La lecture de romans - 2. Michel Leiris. L'Afrique fantôme - Du « journal intime » à l'expérience - L'expérience éthiopienne - 3. Claude Levi-Strauss. Tristes tropiques. L'invention de l'anthropologie - De l'expérience subjective à l'élaboration théorique - Les Structures élémentaires de la parenté (1967) - Le Totémisme aujourd'hui (1965) - La Pensée sauvage (1962) - Les Mythologiques (1964, 1966, 1968, 1971). Tristes tropiques ou la « dernière entreprise » d'Auguste - Conclusion - La fuite en avant - De l'impasse théorique à l'impasse sur le terrain - La « vocation ethnologique » : une question identitaire - Un obstacle épistémologique originel - Pour une expérience vraie - Bibliographie - Index des auteurs.