Après Storytelling, la machine à raconter des histoires et à formater les esprits, Christian Salmon poursuit ici son enquête sur le " nouvel ordre narratif " en interrogeant la figure énigmatique de Kate Moss, mannequin célèbre dans le monde entier et nouveau mythe " trash " à l'âge d'Internet... Avec le corps maigre et mobile de Kate Moss, c'est une nouvelle figure qui apparaît au tournant du XXIe siècle, celle d'un sujet idéal, adaptable en toutes circonstances, capable de se réinventer sans cesse à travers la mise en scène et la narration de soi.
Que nous dit cet idéal " mossien " ? Qu'il nous faut devenir stratèges de nous-mêmes, des sujets aguerris capables de faire un usage intensif de nos compétences et de nos affects, dans le but de donner la meilleure image possible. Qu'il n'y a pas d'autre rapport à soi que ce travail de mise en valeur, assisté par toutes sortes d'experts du développement personnel. Que les individus n'ont plus le choix qu'entre une vie échangeable et donc stylisée, relookée et coachée, et une vie non stylisée mais qui ne vaut rien et dont personne ne veut. Dans cette logique exclusive, nous sommes tous des mannequins anglais...
Christian Salmon a fondé et animé, de 1993 à 2003, le Parlement international des écrivains. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Tombeau de la fiction (Denoël, 1999), Devenir minoritaire. Pour une politique de la littérature, entretiens avec Joseph Hanimann (Denoël, 2003), Verbicide (Actes Sud, 2007).
" Avec le même brio que dans son précédent ouvrage Storytelling, Christian Salmon analyse ici le parcours atypique du top model Kate Moss et montre en quoi cette jeune anglaise au look androgyne, aussi fine qu'une brindille, personnifie le nouveau mythe collectif du néolibéralisme où les idéaux-types des entreprises sont flexibilité, mobilité, adaptabilité, nomadisme et transformisme. Une révolution culturelle est là, mise en image par le corps maigre de Kate Moss qui substitue à l'ordre esthétique ancien - est beau tout ce qui dure - un idéal nouveau - est beau tout ce qui change. Née dans les années 1990 et qui n'a fait que croître avec la crise actuelle, voici venue la société liquide dont parlait Zygmunt Bauman. La fin d'un monde et l'aube d'une ère nouvelle ? "
LE JOURNAL DU CNRS
" Comment Kate Moss est-elle passée du statut de supermodel à celui d'idole planétaire ? Comment devient-on une statue en or massif exposée au British Museum quand on a passé sa vie sur les podiums ? Il ne faut pas compter sur l'intéressée pour se livrer, et le travail de Christian Salmon dans son livre Kate Moss Machine, est salutaire pour comprendre ce mythe d'un nouveau genre. "
GRAZIA
" Peut-on analyser le phénomène Kate Moss comme s'il s'agissait d'un problème décisif de géopolitique ? Ou d'un personnage historique comme Barack Obama ou romanesque comme Emma Bovary ? La réponse est oui. L'essayiste Christian Salmon, reconnu notamment pour son Storytelling, un best-seller vendu à 50 000 exemplaires, et ses chroniques dans Le Monde, s'est penché sur l'incroyable pouvoir de séduction de "Kate". Quels sont les ressorts cachés de ce mythe féminin emblématique des années 1990-2000 ? Comment un top model a-t-il pu enflammer l'époque au point de devenir une star internationale ? Quelles sont ses armes de destruction massive ? Est-elle une fashion victim droguée, abusée, exploitée ? Ou une époustouflante femme-stratège qui se joue de l'époque ? Si vous n'aimez pas Kate Moss, vous allez enfin comprendre pourquoi elle rend la planète hystérique. Et si vous l'aimez déjà, GQ vous fournit ici un solide alibi scientifique. "
GQ
" On reproche souvent à la mode sa superficialité. C'est un contresens. La mode est une des dernières mystiques dans des sociétés occidentales où les grands récits se sont absentés. La toute-puissante patronne de Vogue, Anna Wintour, est sa théologienne, Karl Lagerfeld, son calvin, John Galliano, son grand prêtre orthodoxe et Kate Moss, sa déesse païenne. Auteur de Storytelling. La machine à raconter des histoires et à formater les esprits, Christian Salmon consacre à la célébrissime égérie de Calvin Klein et tant d'autres un essai en forme de réflexion sur l'âge néolibéral. Lancée au début des années 1990 par le magazine The Face, Kate Moss marque l'irruption d'un nouvel idéal type, loin de la sculpturale perfection d'une Cindy Crawford. L'anorexie imaginaire, l'addiction prétendue et le corps asexué, autant de symptômes de cet évanouissement du réel jadis pointé par Baudrillard. Son surnom de "Brindille", le suggère, Kate Moss, c'est le nouveau sujet flexible, adaptable et transgenre, incarnant les valeurs du capitalisme virtualisé. "
LE NOUVEL OBSERVATEUR
" Cela fait pratiquement vingt ans que Kate Moss est sur le devant de la scène. Les scandales la touchent à peine. Elle en ressort à chaque fois plus profondément ancrée dans notre imaginaire. Comment expliquer qu'une petite jeune fille issue de la classe moyenne résidant dans la banlieue de Londres, qui ne respectait aucun des critères de la beauté du mannequin, soit devenue l'icône incontestable qu'elle est devenue ? Christian Salmon, celui qui, il y a peu, donnait les clefs du discours politique contemporain dans " Storytelling ", l'explique en la replaçant au coeur des quatre révolutions enchevêtrées qui marquent la période récente : dans l'histoire sociale, dans l'histoire de la mode, dans l'histoire du capitalisme et dans l'histoire de la subjectivité. "
LES ÉCHOS
" Christian Salmon est le défricheur d'un cauchemar médiatique actuel: le storytelling. En deux mots: la realpolitik de la fiction. Il applique ici cette grille de lecture à Kate Moss. Déroulant la biographie du "mannequin le mieux payé, le mieux, le plus photographié, le plus copié", il illustre ce par quoi elle est devenue "une ribambelle de logos". Puis, après les chambres dévastées avec Johnny Depp et sniffs photographiés avec Pete Doherty: une "Keith Richards du mannequinat, une icône de la coolitude". Pour Salmon, la "canonisation" de Kate Moss, à la fois "wild" et "waif", androgyne et parfaitement désérotisée, a pris deux décennies. Ce livre, c'est en fait un "voyage dans la sous-culture de masse éclairé par la figure prismatique de Kate Moss". A travers Coupland, Cobain, Doherty, DeLillo. Deux décennies. "
ROLLING STONE
" Objet de fascination, muse de papier glacé, Kate Moss devient un sujet d'étude sémiologique, à la manière de Roland Barthes. Pour l'auteur du quasi culte Storytelling, l'écrivain Christian Salmon, le top british représente la quintessence du mythe de la cool attitude "trash" du XXIe siècle: une figure faite de maigreur et de mobilité. Un stratège de l'image qui se met en scène en se réinventant sans cesse. Une icône planétaire dont le décryptage nous dit, qu'à l'instar de la star, "nous sommes tous des mannequins anglais". "
VOICI
" Christian Salmon, auteur notamment de remarqué Storytelling, se penche dans un essai passionnant, Kate Moss Machine, sur le célébre mannequin anglais incarnation de l'individu moderne et de l'époque. "
L'OPINION INDÉPENDANTE
2024-12-12 - PRESSE
Introduction. " So Kate... "
Icône, muse ou mythe ?
Manager et Cendrillon
Écritures légendaires 9 " Une vamp, pas un vampire "
1. " Une fleur bleue au pays de la technique "
Une beauté imparfaite
Enquête sur Kate
Le troisième été de l'amour
Anekdiegesis : l'expérience sans récit
La situation de l'impasse narrative
La " Bible du cool "
Le mixage des décennies
Dirty realism
Corps de fables, récits incorporés
2. " Poursuivie par les loups... "
Une beauté caméléon
Un bouddhisme d'open space
" British invasion "
La " conscience mode " des banlieues
" What is the story ? "
Le symbole de la " modernité liquide "
" Parce que je le vaux bien "
3. Le sauvage au cœur
Au bonheur des héroïnomanes
Une mode sans histoire
Le roman de la mode
Dans l'œil du cyclone
Comment l'industrie de la mode a tué l'enfant des rues
Robinsonnades et téléréalité
" La république démocratique du look "
L'idéal de l'individu fashionable
4. Un nouveau mythe ?
La Passion selon Kate Moss
Une résurrection symbolique
Les mues de Kate Moss
L'icône de la " Cool Britannia "
Qu'est-ce qu'un mythe ?
" Une Vénus attachée de notre époque "
Un destin néolibéral
Conclusion. Déesse ou cyborg