Ni Hammett ni même Chandler n'ont connu le Hollywood de la grande époque comme l'illustre scénariste de Scarface, Notorious et autres Gilda : Ben Hecht (1894-1964). À la faveur d'une intrigue policière supérieurement construite et digne d'un Ellery Queen, Ben Hecht trace de la Mecque du cinéma aux derniers temps de sa splendeur, un portrait hilarant et néanmoins plein de vérité. Comme un père lucide à l'égard de son fils prodigue et gâté, il en dénonce et en moque les travers, mais ne peut se retenir d'avoir une affection amusée pour ce royaume du faux-semblant, de l'incongru et de l'absurde. Je hais les acteurs n'est pas un roman à clé, mais quel est le producteur d'Hollywood de naguère qui ne ressemble pas un peu à Jérôme B. Cobb, le génie surmené, maître des destinées des Studios Empire ? Quel est l'agent qui, semblable à Orlando Higgens, n'en vient pas parfois à détester ses clients les acteurs ? À l'instar du mystérieux assassin de Je hais les acteurs, Ben Hecht a pu rêver - quoique par des moyens moins radicaux - de faire du cinéma quelque chose que ne régissent pas seulement la folie, l'incompétence et le box-office...Dans la Babylone du rêve et des fantasmes, son palmarès montre qu'il a réussi dans sa noble tâche et ce roman, dans son exubérance, n'en sonne pas moins comme une sorte de manifeste.
Ben Hecht (1894-1964), né à New York de parents juifs immigrés de Russie, était surnommé le " Shakespeare de Hollywood ". Plus grand scénariste de son temps, il fut l'auteur, le coauteur, l'inspirateur, le correcteur, le réviseur, l'annotateur ou tout simplement la mascotte de quatre-vingt scripts entre 1927 et 1969. Il fut également l'auteur de trente-cinq livres, dont le célèbre Juif amoureux.
" Ben Hecht ne rate pas sa cible : Hollywood, ses nababs et ses vedettes, ainsi que les journalistes qui y croupissent et assouvissent la passion des foules pour l'usine à rêves. "
LE FIGARO LITTÉRAIRE
" Réédition d'un roman au vitriol sur le monde du cinéma, par un scénariste du sérail. Jouissif. "
LES INROCKUPTIBLES
" Hecht était suffisamment bon scénariste pour avoir travaillé sur quatre-vingts scripts à partir de 1930 (il fut de la charette de "Gone with the wind" et son nom figure en tête des scénaristes du "Scarface", de Hawks.) "Je hais..." est écrit à la première personne et, pour simplifier, disons qu'il y aura plusieurs morts avant le coup de théâtre final dans une prison. "C'est facile de détester Hollywood, d'en sourire ou d'en faire la satire, a écrit Chandler. Certaines des meilleures satires ont été faites par des gens qui n'avaient jamais franchi la porte d'un studio, ou par des génies solitaires qui s'en sont allés fâchés, sans oublier de toucher leur dernier chèque, et ne laissant derrière eux que l'arôme exquis de leur personnalité." La définition colle parfaitement à Ben Hecht, sauf qu'il connaissait les studios mieux que Darryl Zanuck et qu'il les quitta quasiment les pieds devant. En souriant. "
MADAME FIGARO
" Toujours dans la belle collection dirigée par Jean-Claude Zylberstein, voici le chef d'oeuvre policier de celui que l'on surnomma le "Shakespeare d'Hollywood". Ben Hecht (1884-1964), new-yorkais juif d'origine russe, tisse une intrigue policière digne d'un Dashiel Hammett pour peindre un portrait hilarant (et vrai) d'Hollywood. Producteur de génie surmené, agent (trouble) qui hait ses clients acteurs... Je hais les acteurs est un polar en décors naturels de faux-semblants. Un délice de lecture. "
MÉTRO
" Un portrait à la fois féroce et hilarant de la capitale du cinéma, de ses nababs, de ses agents, de ses acteurs. Jubilatoire. "
LES ÉCHOS
" Un roman qui met à mal l'usine à rêves. Ben Hecht trousse dans les années 40 ce petit polar acide, tableau corrosif d'un Hollywood rongé par le fric et la folie. Son livre se dévore comme un roman policier très efficace. "
CINÉ DVD VISION
" C'est assez irrésistible, tant l'intrigue est rocambolesque, tant surtout la vision que Ben Hecht a de Hollywood est aiguë et sans appel, quoique non dénuée de tendresse parfois. "
L'ARCHE
2024-12-11 - PRESSE