Une lampe allumée toute la nuit, un store qui ne se relève pas, un regard investigateur ; des riens si l'on veut. Mais autant d'anomalies qui imposent chez Hal Jeffries une conviction : le locataire du quatrième a tué sa femme. Reste à tendre un piège pour obtenir une preuve qui persuadera la police. Et Hal (que l'on n'imagine plus autrement que sous les traits de James Stewart) va se retrouver dans la situation du chasseur chassé. Cloué sur place par sa jambe plâtrée, à la merci d'un assassin... C'est ainsi que, d'un menu détail à l'autre, va se tendre l'atmosphère de Fenêtre sur cour, cette nouvelle qui a fourni à Alfred Hitchcock le sujet de l'un de ses plus fameux films. Histoires de vengeance et de malchance ; humour rieur ou noir ; histoires de fatalité : tous les talents de William Irish sont représentés dans les huit nouvelles qui forment ce recueil.
William Irish (de son vrai nom Cornell George Hopley Woolrich) est né à New York le 4 décembre 1903. Il passe son enfance aux Bahamas, au Mexique et à Cuba, et revient à New York à l'âge de quinze ans. Son premier roman sort en 1926. De 1934 à 1940, il publiera plus de 350 nouvelles qui lui vaudront le surnom d'Edgar Allan Poe du XXe siècle. Il enchaînera avec un nouveau roman La Mariée était en noir. Le succès ne se démentira plus. Après la mort de sa mère en 1957, Irish passera les onze dernières années de sa vie dans un hôtel. Victime d'une gangrène, amputé d'une jambe, il finit par succomber à une attaque le 25 septembre 1968.
" C'est merveille de voir comment chaque élément s'emboîte. Merveille d'angoisse, aussi, le genre d'histoire à (ne pas) lire la nuit si on se trouve dans une maison de campagne isolée. "
LIBÉRATION
" Lancée au début de l'année par Jean-Claude Zylberstein, la collection Culte fictions offre, dans une traduction nouvelle ou retravaillée, le meilleur de la littérature américaine, de celle qui a forgé des générations de lecteurs. Le nom de William Irish (1903-1968) ne peut vous être totalement inconnu. Alfred Hitchcock porta à l'écran l'une de ses nouvelles, Fenêtre sur cour, celle qui ouvre le présent recueil. Maître du suspense - on le surnomma "l'Edgar Poe du XXe siècle" - et prolifique inventeur d'histoires, Irish se plaît à chatouiller nos sens. Il s'empare de l'anodin, un rien - un type invalide qui regarde par sa fenêtre - pour imaginer une histoire où la raison et la déraison mènent le combat. Lire William Irish, c'est s'offrir à l'inconnu, s'offrir au chamboulement. "
TÉLÉRAMA
" William Irish fut un prodigieux novelliste. En témoignent les huit joyaux de ce court recueil, histoires de vengeance, de malchance et de fatalité souvent empreintes d'humour noir, parfois de fantastique. "
TEMPS
" Des histoires à faire délicieusement froid dans le dos. "
MADAME FIGARO
" On ne pouvait rêver plus subtile association. Pour les neuvième et dixième titres de leur collection "Culte fictions", les éditions de La Découverte proposent deux oeuvres fiévreuses imprégnées de vie, de chair et de sang : Fenêtre sur cour et autres histoires, un recueil de nouvelles écrites entre 1942 et 1962 par l'Américain William Irish (1903-1968), et Une poignée de cendres, roman de l'Anglais Evelyn Waugh (1903-1966) initialement publié en 1934. Qu'y a-t-il de commun entre ces deux écrivains, hormis leur parfaite contemporanéité et leur indiscutable talent ? Sans doute le fait qu'ils n'accordent l'un et l'autre aucune grâce à la nature humaine. D'un côté, huit nouvelles grouillant de désirs inassouvis et de fausses passions, de sadisme et de vengeance, de mensonges, de malchance, de leurres, de meurtres et de trahisons (pour mémoire, Fenêtre sur cour a été porté à l'écran par Alfred Hitchcock). De l'autre, une intrigue cocasse et discordante sur les heurs et malheurs d'un couple conservateur, s'attachant à dépeindre la morale décadente de la high society britannique des années 1930, où l'on cherche l'harmonie en pure perte. Si William Irish soigne la part d'ombre de ceux qui passent sans crier gare de l'autre côté du miroir, Evelyn Waugh, en parfait virtuose de la satire, regarde son époque aimer, souffrir et se débattre sans lui offrir le moindre instant de répit. Ces deux princes des ténèbres savent jouer la carte du suspense, de l'irrévérence et de l'horreur sans artillerie lourde. Avec une mécanique incroyablement remontée, un déluge de situations qui enivrent, des écritures qui ne souffrent ni faiblesse ni complaisance et des mots qui frappent droit à l'estomac, ces descentes aux confins de la noirceur humaine excellent à faire frémir et trembler. William Irish et Evelyn Waugh sont de ces stylistes passionnés qui allient l'art des narrations rigoureuses à un plaisir d'écriture évident.
On ne lira jamais tous les livres. S'il faut ne jeter son dévolu que sur quelques-uns, Fenêtre sur cour et autres histoires et Une poignée de cendres font assurément partie des heureux élus. "
ROLLING STONE
2024-12-13 - PRESSE
Fenêtre sur cour - Un plat qui se mange froid - Pour le reste de sa vie - Dans la gueule du lion - Un détective amateur - L'engrenage - Divorce à l'américaine I - Divorce à l'américaine II - L'argent parle.