Communiqués

Les « Marchands de bits » de Michel Valensi : une (très) fausse querelle
par François Gèze

20 novembre 2008

Michel Valensi, patron des (excellentes) Éditions de L'Eclat, a publié le 1er novembre 2008 sur son site un texte virulent, intitulé « Marchands de bits » et mettant en cause les conditions de développement de l'offre de livres électroniques des éditeurs sur le site Gallica 2 de la Bibliothèque nationale de France. En radical désaccord avec ce point de vue et en tant qu'acteur direct de cette initiative, François Gèze lui répond ici, point par point.

 

Mon cher Michel,

Ton « coup de gueule » du 1er novembre 2008, intitulé « Marchands de bits », m'a très directement interpellé. J'ai été, en effet, au nom du Syndicat national de l'édition (SNE), l'un des (nombreux) acteurs de la mise en place depuis mars 2008 du « test Gallica 2 » aujourd'hui l'objet de ton ire, initiative de la Bibliothèque nationale de France (BNF) et du SNE (avec le Centre national du livre, le Syndicat de la librairie française et l'association Alire) pour rendre accessibles des livres numériques « sous droit » sur une nouvelle version du site patrimonial Gallica, construit depuis des années par la BNF pour mettre à la disposition des internautes les versions numériques de dizaines de milliers d'ouvrages du domaine public.

Depuis des années, nous avons tous les deux souvent débattu de « ce que le numérique peut faire et (peut-être) apporter au livre ». Le livre entendu au sens où nous l'entendons l'un et l'autre je crois, comme outil privilégié du décalage nécessaire à chaque humain pour résister au formatage de la marchandisation généralisée. Nous n'avons pas toujours été d'accord sur les modalités de cette résistance, et je dois dire que c'est toi qui as jusque-là eu souvent raison, s'agissant des perspectives du « livre numérique » : ton invention précoce du « lyber », qui m'avait laissé sceptique au début, s'est révélée au fil des années plus que pertinente. Rendre accessible gratuitement sur le Web l'intégralité du fichier html d'un livre est - du moins jusqu'à présent - un moyen fort efficace de le faire connaître, et d'encourager le lecteur internaute à acquérir chez son libraire et moyennant finances, sa « version papier ».

C'est notamment ton expérience en la matière qui m'a encouragé à la répéter quand nous avons lancé en 2007, avec Hugues Jallon, directeur éditorial de La Découverte, le label « Zones », un « espace de résistance éditoriale » que nous avait proposé Grégoire Chamayou : avec l'accord de leurs auteurs, tous les livres de Zones (une dizaine par an) sont simultanément publiés « en papier » (à acheter chez les bons libraires) et « en numérique » (disponibles gratuitement sur le site de cette maison). Comme toi, j'ai pu vérifier dans les chiffres de vente en librairie l'efficacité de cette formule alliant les vertus du Web et celles de la librairie, qui n'est pas simple « marketing ».

Je suis donc d'autant plus surpris par ta réaction aux « effets collatéraux » de l'initiative de la BNF « Gallica 2 ». Que tu t'indignes des « spams » émis par certains « e-distributeurs » (y en a-t-il d'ailleurs eu tant que ça ? Pour ma part, je n'en ai reçu aucun) pour offrir leurs services (numérisation et distribution) aux éditeurs qui voudraient participer au test, je peux le comprendre, car la démarche est pour le moins malhabile. Mais que tu en tires argument pour invalider l'ensemble de cette initiative, cette fois, je pense que tu fais totalement fausse route.

Car l'image que tu en donnes est une caricature, assortie de pas mal d'erreurs factuelles. Pour tenter de faire court, je vais tenter de répondre aux principaux points de ton argumentation.

 

« Le projet de Bibliothèque Numérique Européenne, qui porte pour le moment - et sans doute faute de mieux - le nom européen en diable de "Gallica 2"... »

Mais non, tout cela a pourtant été bien expliqué par la BNF, à chaque étape (même si, il faut en convenir, certaines explications non datées et toujours en ligne à ce jour - 20 novembre 2008 - sur le site de la BNF et en réalité anciennes peuvent aujourd'hui donner une image fausse de ce projet très évolutif) : ce qui était au départ le projet français de bibliothèque numérique européenne « Europeana » a été transféré en juillet 2007 au niveau européen, où une équipe ad hoc a créé le portail Europeana, ouvert ce 20 novembre 2008, et proposant à terme quelque 2 millions de documents numériques (dont des livres, bien sûr) en provenance des 27 États membres de l'UE.

De son côté, la BNF a décidé de faire migrer progressivement son site patrimonial Gallica vers une nouvelle version Gallica 2 aux fonctionnalités beaucoup plus riches et accueillant, dans sa version bêta, l'expérimentation BNF/SNE. Bien sûr, Gallica 2 sera une des « briques » d'Europeana, mais ce n'est pas la « bibliothèque numérique européenne ».

 

«...oblige les éditeurs à passer par les services d'E-distributeurs agréés pour transmettre leurs fonds numérisés à la Bibliothèque Nationale. Cette riche idée d'un nouvel intermédiaire dans la chaîne du livre vers les bibliothèques est sortie du cerveau malin du fondateur de l'une de ces sociétés de E-distribution à qui la BNF a confié - moyennant finances (publiques, bien sûr !) - la rédaction d'une étude en vue de la création de la Bibliothèque numérique européenne. »

Pardonne-moi, mais ce ne sont là qu'amalgames et confusions.

Le test BNF/SNE sur Gallica 2 ne vise aucunement à « transmettre les fonds numérisés [des éditeurs] à la Bibliothèque nationale », mais simplement à rendre leurs livres numériques accessibles par une recherche dans Gallica 2 via leurs métadonnées et l'OCR du texte intégral de ces livres ; ensuite, bien sûr, comme la BNF n'a pas vocation à être un marchand de livres, l'internaute est dirigé vers un (ou plusieurs) site(s) où il pourra télécharger, moyennant paiement, le fichier du livre trouvé.

Chaque éditeur aura confié préalablement la commercialisation de ses livres numériques à un « e-distributeur » agréé par la BNF et qui n'est pas un « nouvel intermédiaire dans la chaîne du livre », mais la simple transposition à l'univers du numérique des fonctions assurées par les « distributeurs » de livres papiers, l'objectif étant à terme que les dits e-distributeurs répercutent vers des libraires en ligne les achats des internautes (ce qu'a déjà commencé à faire, de façon encore embryonnaire à l'occasion de cette expérimentation, Tite-Live via sa filale ePagine, comme tu l'as d'ailleurs justement relevé ; ainsi que Numilog, via sa « eBooks Store  »).

Ce schéma était, pour l'essentiel, clairement exposé dans l'étude en effet confiée par notre groupe de travail à Denis Zwirn, P-DG de Numilog, entreprise pionnière dans la distribution de e-books depuis 1999, étude rendue en avril 2007 (au temps où étaient encore confondus le projet de « bibliothèque numérique européenne » et celui de la BNF qui deviendra Gallica 2) ; mais pourquoi ne pas nommer Zwirn (en le traitant de « Machin »), ni citer son étude parfaitement publique, laissant entendre ainsi que tout cela ne serait qu'une obscure magouille de « marchand de bits » avalisée par une BNF complice de ces vils marchands ?

Le schéma proposé par Denis Zwirn a été précisé et affiné par notre groupe de travail BNF/SNE/CNL, lequel avait entre-temps été rejoint, à notre initiative, par les représentants de la librairie (Syndicat de la librairie française et association Alire - voir leur rapport conjoint « Accueillir le numérique ? »), qui ont approuvé les grandes lignes du « test Gallica 2 », fondé sur l'idée forte que la « chaîne du livre numérique » de demain mobiliserait les mêmes acteurs que ceux du livre papier : éditeurs, distributeurs, libraires et bibliothécaires.

 

« Machin a répondu - et a trouvé "des gens assez simples pour le croire" : "Du livre numérique à la bibliothèque, il n'y a qu'un seul chemin : il doit passer par moi, Machin, quitte à ce qu'il y ait quelques autres sous-Machins pour noyer le poisson... ma non troppo." Ce qui suppose, dans l'esprit de Machin, qu'il n'existe plus en France de structures dont le métier consiste à vendre des livres, ou alors que les efforts que ces structures font en vue de se mettre à l'heure du numérique sont nulles et non avenues. »

Là encore, confusion et amalgames.

Numilog n'a été que l'un des e-distributeurs agréés par la BNF, laquelle n'a pas ménagé ses efforts pour susciter, avec succès, d'autres vocations en la matière ; ce qui s'est révélé fort utile, tant étaient rares jusqu'alors - contrairement à ce que tu laisses entendre - les « efforts » des « structures dont le métier consiste à vendre des livres, [...] en vue de se mettre à l'heure du numérique ». De fait, le lancement début 2008 du test Gallica 2 a eu l'immense mérite de profondément secouer nos professions : nombre de petits éditeurs comme de grands groupes d'édition se sont soudain « réveillés » pour se préoccuper du développement de leur « offre numérique » (sauf rares exceptions, comme la tienne, ils étaient jusque-là plus que frileux sur le sujet - j'ai eu assez souvent l'occasion de l'observer depuis toutes ces années où je me suis investi sur la question) ; des représentants des libraires ont travaillé d'arrache-pied sur leur rôle possible dans sa diffusion (au point de prendre une longueur d'avance sur les éditeurs, comme en témoigne leur remarquable rapport précité, « Accueillir le numérique ? ») ; et les bibliothécaires ont vu enfin reconnue leur expertise en la matière - de loin la plus pointue, et de longue date, de tous les acteurs de la chaîne du livre.

Confusion encore sur le rôle de Numilog et autres e-distributeurs : certes, jusqu'alors, les rares acteurs actifs en France en la matière (Numilog, Cyberlibris, NetLibrary) pratiquaient le « BtoC » ou le « BtoB », se passant des libraires ; mais c'était tout simplement parce qu'ils étaient de pionniers, sur un « marché » encore quasi inexistant, où éditeurs et libraires ne voyaient de ce fait aucune nécessité d'investir. Comme je l'ai dit, le schéma que nous avons retenu, à la suite du « rapport Zwirn », est de constituer pour le livre numérique une chaîne de compétences où se retrouveront nécessairement toutes celles du livre papier, libraires compris. Simplement, on ne peut construire en quelques mois dans l'univers numérique l'équivalent de ce qui a été patiemment (et non sans conflits) construit depuis deux siècles dans celui du papier.

C'est donc un parfait contresens d'écrire, comme tu le fais, à propos de l'initiative précitée de Tite-Live, via ePagine (effectivement la plus aboutie à ce jour, quoique encore très modeste, et que je salue comme toi), que son « projet a l'énorme avantage (éthique) d'impliquer les libraires dans ce processus de vente, rétablissant ainsi la chaîne traditionnelle du livre. D'où son isolement relatif au sein de la koinonia kakon [communauté des malfaisants] des agrégateurs ». Ces grands mots sont aussi inutiles qu'inappropriés : en fait, ce projet ne reste pour l'instant « isolé » que parce que Stéphane Michalon, son efficace promoteur, a su être plus dynamique que d'autres (même si Numilog avait ouvert la voie dès 2007 en sous-traitant la vente des e-books qu'il distribuait au libraire « L'Appel du livre »).

Encore une fois, tu en restes aux apparences « vues de loin », comme si la situation actuelle (ou plutôt celle de l'an dernier), avec tous ses tâtonnements et ses inévitables incohérences, était figée dans le marbre, alors que les pratiques changent tous les jours et que les initiatives se multiplient (je pourrais en citer bien d'autres), plutôt dans le bon sens.

 

« Cela suppose également que les éditeurs ne sont pas en mesure de numériser eux-mêmes leurs fonds (ils travaillent encore sur des machines à écrire et certains utilisent la plume d'oie) ; qu'en outre, ils ne savent pas où se trouve la Bibliothèque Nationale de France, et que les quelques économies qu'ils parviennent encore à faire devront servir à payer un nouvel intermédiaire... que je ne résiste pas désormais à baptiser du nom de "marchand de bits". [...] Le Centre national du livre, dis-je, consacrera désormais une partie de son budget à accorder des subventions à des éditeurs pour qu'ils les reversent intégralement à ces "marchands de bits" sans lesquels ils n'auront pas accès à la Bibliothèque numérique européenne. C'est tout simplement une opération de racket à grande échelle, à l'endroit d'une profession confrontée toujours plus à des situations difficiles et que la récente crise économique risque de malmener plus encore. »

Bien sûr que les éditeurs n'en sont plus à la plume d'oie et que tous utilisent les ressources de la PAO. Pour autant, jusqu'à ce jour, nous avons pu constater que bien peu sont à même de fournir facilement, en vue d'une exploitation numérique, de simples fichiers « PDF imprimeur » de leurs livres (lesquels restent souvent archivés chez les compositeurs), pour ne rien dire des formats « PDF Web », XML ou ePub (la « culture XML » est encore très embryonnaire, même dans bien des grands groupes). Ce n'est que depuis cette année, grâce justement à l'aiguillon du test Gallica 2, qu'ils ont (plus ou moins) commencé à se préoccuper de la question : nombre d'entre eux viennent d'ouvrir des chantiers pour pouvoir archiver chez eux les fichiers de leurs livres, les avoir sous divers formats, etc. Mais beaucoup reste à faire avant que toutes les nouveautés des éditeurs soient « normalement » produites à la fois en papier et en numérique (techniquement exploitable pour leur commercialisation sous forme de e-book).

Quant à la conversion numérique des ouvrages du fonds, c'est une entreprise bien plus considérable encore, vu son coût : de 500 € à 1 000 € en moyenne par livre pour le transformer en vrai e-book, selon sa taille et selon que l'on part du papier (scan) ou d'un fichier PAO. Comme plusieurs centaines de milliers de titres (disponibles et épuisés) sont potentiellement concernés, l'aide de la Commission de la politique numérique du CNL sera tout simplement indispensable ; le test Gallica 2, prévoyant le financement par le CNL de 50 % de ces frais de rétroconversion, a servi en ce sens à amorcer le mouvement (y compris en acceptant d'aider la conversion minimale, PDF image + OCR à 98 %, sans vraie structuration, ce qui ne peut être qu'une étape, vu les faibles « qualités numériques » de ce type de fichier). Mais là encore, ce n'est qu'un très timide début et je suis convaincu que les choses pourront vraiment s'accélérer en 2009 - ce que souhaitent vivement les responsables du CNL, et c'est un point très positif.

Qualifier cette politique d'« opération de racket à grande échelle » au profit des e-distributeurs est donc un autre contresens majeur. D'autant que si ces derniers proposent en effet souvent des prestations de numérisation (rétroconversion à partir du papier ou de fichiers PAO), c'est simplement pour faciliter la vie des éditeurs, pour la plupart encore peu familiers de ces techniques, afin d'accélérer le processus. Et de toute façon, eux-mêmes sous-traitent ces prestations à des « numérisateurs » spécialisés - au demeurant de plus en plus compétents et de moins en moins chers, vu la vive concurrence en ce domaine -, comme Isako, Nord-Compo, Jouve ou Safig, pour n'en citer que quelques-uns en France (il y en a bien d'autres à l'étranger). Et les éditeurs sont parfaitement libres, pour bénéficier des aides du CNL, de s'adresser directement à l'un d'eux sans passer par un e-distributeur (ce que j'ai fait pour ma part cette année).

Par ailleurs, tu te moques en écrivant que notre initiative suppose que les éditeurs « ne savent pas où se trouve la Bibliothèque nationale de France ». Comme si cette « invention » du e-distributeur ne serait qu'un machiavélique subterfuge pour imposer un « nouvel intermédiaire » dont nul n'a besoin, puisque chaque éditeur pourrait rendre lui-même directement accessibles ses propres fichiers via Gallica 2. Mais là, pardonne-moi à nouveau, c'est simplement faire fi du simple bon sens : comme des centaines (voire des milliers) d'éditeurs sont potentiellement concernés, comment imaginer que la BNF puisse établir autant de « ponts informatiques » vers chacun d'entre eux ? Ce serait une usine à gaz monstrueuse et absurde, coûtant des millions d'euros, ainsi jetés par la fenêtre. C'est une évidence que, pour être pratiquement et économiquement viable, la commercialisation des livres numériques exige de tels agrégateurs, au rôle équivalent à celui des « distributeurs » actuels du livre papier - si les libraires avaient autant de fournisseurs que d'éditeurs, ils seraient tous morts depuis longtemps, vu le coût de traitement quotidien que cela représenterait.

Cette évidence technique n'implique évidemment pas que les distributeurs d'aujourd'hui ou les e-distributeurs de demain soient nécessairement parés de toutes les vertus. Nous savons bien les dérives et dangers inhérents à la concentration en la matière. Mais c'est justement par le travail collectif de tous - éditeurs, distributeurs, libraires -, pour tenter de réguler au mieux les inévitables contradictions et conflits d'intérêts, que l'on pourra (ou non) parvenir à préserver l'essentiel, à savoir la diffusion la plus large possible de tous les livres, papiers ou numériques.

Tous les membres du groupe de travail BNF/CNL/SNE/SLF & Alire qui a conçu le « test Gallica 2 » ont été animés par ce même objectif. Avec l'idée que l'offre de la BNF de rendre accessibles sur son site d'œuvres du domaine public des livres « sous droits » - offre, nous le savons tous, dont le potentiel commercial reste à ce jour des plus limités - était surtout pour nous l'occasion de réfléchir ensemble sur (et d'expérimenter) les meilleures modalités de la future « chaîne du livre numérique », laquelle ne passera évidemment pas prioritairement par Gallica 2 ou Europeana. C'est-à-dire, très précisément, comme tu l'appelles urgemment de tes vœux à la fin de ton libelle, afin d'« aider l'édition à passer l'épreuve du numérique » et de « l'aider à "devenir ce qu'elle est" ». Et non pas, bien au contraire, de « planter dans le dos de l'édition française des e-banderilles qui finiront par avoir raison du livre ».

 

Bon, voulant être court, j'ai été évidemment été trop long. Mais, mon cher Michel, il m'a semblé important de rentrer un peu dans le détail pour tenter de te convaincre que, cette fois, ta « croisade » contre les « marchands de bits » était vraiment une (très) fausse querelle. Et qu'il serait très dommage, comme tu le dis dans un post du (fort pertinent) blog de François Bon, que tu reprennes « à [ton] compte l'intitulé d'un texte de Joseph Beuys : "Désormais je ne fais plus partie de l'édition française" ». En ajoutant : « De toute façon, il n'est pas improbable qu'on décide prochainement de cela à ma place. » Je te rassure, personne, à ma connaissance, n'a cette intention. Et tu es au contraire absolument le bienvenu dans la « commission numérique  » que le SNE a créé au printemps 2008, et où je suis certain que ton engagement nous aiderait tous, éditeurs et libraires, à aller de l'avant.

Bien amicalement.

François Gèze (directeur des Éditions La Découverte).

 

PS : et dans le genre du « bœuf écorché » de Rembrandt que tu as placé en exergue de ton billet d'humeur, il me semble que ta vindicte contre les « bouchers » du livre serait mieux adaptée à Google, dont le récent accord transactionnel avec les éditeurs et auteurs américains, relatif à la numérisation sauvage des livres du monde entier, est une parfaite abomination, visant à nous détruire tous, comme l'a justement relevé dans son communiqué du 14 novembre 2008 la Fédération des éditeurs européens. Mais c'est là une autre histoire...