Notre catalogue numérique s'enrichit de quatre nouveaux titres au format epub :
* Achille Mbembe - Critique de la raison nègre
De tous les humains, le Nègre est le seul dont la chair fut faite  marchandise. Au demeurant, le Nègre et la race n’ont jamais fait qu’un dans  l’imaginaire des sociétés européennes. Depuis le XVIIIe siècle, ils  ont constitué, ensemble, le sous-sol inavoué et souvent nié à partir duquel le  projet moderne de connaissance – mais aussi de gouvernement – s’est déployé. La  relégation de l’Europe au rang d’une simple province du monde signera-t-elle  l’extinction du racisme, avec la dissolution de l’un de ses signifiants majeurs,  le Nègre ? Ou au contraire, une fois cette figure historique dissoute,  deviendrons-nous tous les Nègres du nouveau racisme que fabriquent à l’échelle  planétaire les politiques néolibérales et sécuritaires, les nouvelles guerres  d’occupation et de prédation, et les pratiques de zonage ? 
Dans cet essai à  la fois érudit et iconoclaste, Achille Mbembe engage une réflexion critique  indispensable pour répondre à la principale question sur le monde de notre temps  : comment penser la différence et la vie, le semblable et le dissemblable ?
* Louis Joinet - Mes raisons d'État
 La presse l’a parfois baptisé Louis le Juste ou l’Épris de justice, mais  aussi l’Obstiné et l’Ubiquiste. D’autres ont vu en lui un « homme de l’ombre »  ou l’un de ces « juges rouges » qui hantèrent les cauchemars des criminels en  col blanc. Peu connu du grand public, Louis Joinet a en tout cas joué, depuis la  fin des années 1960, un rôle clé au coeur de la République, révélé dans ce livre  aussi attachant qu’informé. 
Il a été l’un des fondateurs du Syndicat de la  magistrature en 1968, puis le premier directeur de la Commission nationale de  l’informatique et des libertés, avant de conseiller cinq Premiers ministres  socialistes dans les années 1980. Et, pendant trente-trois ans, il a été expert  indépendant de l’ONU, en infatigable globe-trotter de la protection des droits  de l’homme. Il avait pourtant commencé par essuyer les plâtres d’un tout autre  métier, celui d’éducateur de rue auprès des jeunes délinquants. Et il n’a jamais  renié sa passion pour le monde du cirque et les arts de la rue. 
Louis Joinet  s’est décidé à dire lui-même ses paradoxes et inquiétudes de magistrat : ce  qu’il appelle ses « bonnes raisons d’État », dont il dévoile maints aspects  inédits lors de ses années à Matignon et à l’Élysée. En conteur-né, il rapporte  son expérience, universelle et éclatée, avec une simplicité qui marque toute sa  vie, d’une profusion et d’une générosité peu ordinaires.
* Razmig Keucheyan - Hémisphère gauche
 On assiste depuis la seconde moitié des années 1990 au retour de la critique  sociale et politique. Des manifestations altermondialistes à la campagne contre  le traité européen, des succès électoraux de l’extrême gauche à la mobilisation  contre le CPE, la gauche de la gauche est sortie du « grand cauchemar » des  années 1980. 
Pourtant, la critique n’est pas que dans la rue. La bataille  des idées fait rage elle aussi. Développée par des auteurs comme Toni Negri,  Slavoj Zizek, Alain Badiou, Judith Butler, Giorgio Agamben, Fredric Jameson,  Wang Hui, Moishe Postone, Gayatri Spivak ou Axel Honneth, la pensée radicale est  de retour. Quelles sont ces théories qui accompagnent l’émergence des nouvelles  luttes sociales ? En quoi se distinguent-elles de celles qui caractérisaient le  mouvement ouvrier dans ses formes traditionnelles ? 
Ce livre rend compte de  la diversité de ces nouvelles pensées : théorie « queer », marxisme et  postmarxisme, théorie postcoloniale, théorie de la reconnaissance,  poststructuralisme, néospinozisme, etc. Il montre également l’unité qui  sous-tend ces courants, tous produits des défaites subies par les mouvements de  contestation des années 1960 et 1970. 
Cet ouvrage se veut une cartographie  intellectuelle, un instrument d’orientation dans le nouveau paysage des pensées  critiques, dans une perspective internationale.
* Pascale Jamoulle - Par-delà les silences
Issu d’une enquête de terrain de deux ans en Seine-Saint-Denis, cet ouvrage  donne la parole à des migrants récemment arrivés et à des familles immigrées de  longue date. En se racontant, hommes et femmes, jeunes et parents sortent  collectivement du silence. Ils relatent le « travail de l’exil », d’épreuve en  épreuve, et questionnent les métissages socioculturels, d’une génération à  l’autre, dans les quartiers populaires. Au coeur de leurs vies, les « trous de  mémoire » des familles et les « blancs » de l’histoire des migrations se  conjuguent aux non-dits actuels de la société française et de son modèle  d’intégration.
Parmi ces personnes, nombreuses sont celles qui vivent une  triple rupture : avec leur passé (quand il ne leur est pas transmis), avec leur  langue et leur culture d’origine (quand celles-ci sont censées disparaître) et  avec la réussite sociale en France (quand elles se sentent mises au ban). La  plupart ont connu différentes formes de précarité et parfois de violence, liées  aux histoires personnelles, mais aussi aux problèmes de séjour, aux dominations  de classe, de race et de genre. Ces parcours montrent, en effet loupe, les  tensions sociales, les souffrances de l’exil, les impasses du métissage quand  prévalent l’aveuglement, le mutisme et les relégations.