Techno des corps et des machines

Voici quelques années, Mouvements s’était intéressée au hip-hop. La revue tente cette fois d’approcher une autre forme majeure de la culture populaire, les musiques électroniques et l’univers techno. Jusqu’à maintenant, l’attention des sciences humaines (comme celui des institutions publiques et des médias) s’est surtout concentrée sur les free parties. Or, cette polarisation masque la diversité de ces pratiques et leur dimension transnationale, un fait capital en ces temps de mondialisation. Comme le nom techno l’indique bien, cette galaxie musicale accorde, en effet, une place centrale aux technologies numériques. On pourrait même généraliser le propos et dire que ce qui caractérise la techno est sa capacité à produire de nouvelles techniques : sociales, corporelles, chimiques, intellectuelles, sonores. Ce sont donc ces nombreuses dimensions qui sont interrogées dans le dossier : la place de la machine et son rôle dans l’innovation musicale, les formes concrètes d’apprentissage et de transmission, la place des femmes, l’usage et l’auto-régulation des drogues, la crise de la propriété intellectuelle, les parentés entre les nouvelles formes de salariat et l’éthique techno, le rôle du mouvement gay, etc… À l’image du monde abordé, les contributeurs (trices) sont issus de plusieurs disciplines (ethnologie, sociologie, musique, histoire des techniques, urbanisme) et proviennent de France, d’Angleterre et des États-Unis. Le dossier est complété par une petite bibliographie commentée et par un choix de sites internet pour s’orienter.